Ce n'est jamais simple de faire le point de sa vie, mais voilà, je suis arrivé a un tournant de ma vie où il s' impose de prendre un moment, de respirer profondément et de tout remettre a plat.

Je suis né en 1986 a Sacramento en Californie, la capitale de ce merveilleux Etat, nichée entre les montagnes de la Sierra Nevada et la baie de San Francisco.

J'ai eu une enfance plutôt tranquille et reçu une bonne éducation de la part de mon père.
Après les cours je me précipitais toujours pour le rejoindre derrière les fourneaux au restaurant familial, où il me transmettait non seulement son savoir faire, mais aussi ses valeurs, son amour, ses rires, sa passion. A cet âge je m'imaginais déjà entrain de reprendre l'affaire plus tard, "quand je serai grand".

L'absence de ma mère, décédée alors qu'elle me mettait au monde, ne nous avait rendu que plus forts face aux épreuves que la vie. Mon père travaillait beaucoup, n'était ni riche, ni pauvre, mais s'occupait très bien de moi.
Pour ma part j'avais toujours fait preuve de maturité et de responsabilité, même jeune. Je m'efforçait de rendre fier mon père et d'être à la hauteur de tout ce qu'il m'avait apprit de la vie.

Après avoir terminé l'université et parcouru les quatre coins du Monde, mon père décida de me passer le flambeau de l'affaire familiale. A ses côtés et pendant plusieurs années, tout nous réussissait: critiques élogieuses, chiffre d'affaires en croissance constante, et même ouverture de deux autres établissements... Jusqu'au jour où mon père m’annonça qu'il était atteint d'une cirrhose à un état avancé.

Ce fut un terrible choc pour moi que de m'apercevoir que pendant toutes ces années mon père, mon idole, avait feint de ne pas être affecté part la mort de ma mère.
Pendant six mois je me suis tenu ses côtés, menant l'établissement pendant que lui périssait peu à peu. Six mois de descente aux enfers, d'alcool, de souffrance, de désespoir.

Et maintenant me voila ici, à DC.
Après avoir perdu la dernière personne que j'avais, après avoir tout vendu, après avoir parcouru tout le pays avec pour seul souvenir et allié la vielle Mustang 67 de mon père, me voila ici à Washington.
Je n'ai que pour dernier espoir que la ville de nos pères fondateurs m'aide a me reconstruire, tel qu'ils l'ont fait avec notre cher pays...