Je marchais dans les rues de Fairfax, cela fait un moment que je parcours ces rues, c’était une chose que j’avais oublié de faire auparavant. Après tout ce n’était pas la ville où j’avais a proprement grandit tout au contraire.  Je n’avais  vécu que durant les trois premières années de ma vie.  alors autant dire que cette ville n’était qu’une ville où il m’arrivait d’aller manger de temps à autre pour passer du temps avec ma mère. Depuis toute jeune j’ai l’habitude de n’être qu’une option dans la vie de ma mère,  je ne saurais dire si c’était ma situation physique qui avait fait ça ? Je n’avais jamais osé poser ce genre de question après tout, je n’avais pas de gros souvenirs avec ma mère,  quand je travaillais mon passé avec ma mémoire c’était souvent des moments de complicité avec mon père qui me revenait en tête. J’avais tout vécu avec lui, même les choses que toutes filles auraient été désireuse de vivre avec une mère. La mienne n’était pas souvent là, passionnée par son travail qui était reporter sans frontière, elle adorait ce métier, je le savais sans doute ,car quand elle m’en parlait ses yeux s’illuminaient avec fougue me laissant un peu jalouser ce travail qui en fin de compte avait un peu prit ma place.  Je pourrais être rancunière envers ma mère, mais dans le fond, à quoi cela m’avancerait ? À rien et je le savais, surtout qu’actuellement son droit de réponse n’était plus sien, en étant dans le coma c’était compliqué.  Je venais d’arriver à l’hôpital de Fairfax ville où ma mère était née et avait toujours vécu, moi aussi j’y étais née, mais y avoir vécu serait un trop grand mot pour mes courts passages dans les environs.  J’inspirais un grand coup, me demandant si j’étais encore prête à parler avec toi durant des heures sans même avoir de réponse. Te parler de ma vie, cette vie dont tu n’avais jamais réellement fait partie, tu n’étais pas réellement présente et je le vivais bien tout comme mal, cela dépendait des jours. C’était alambiqué de tenter de comprendre. Je me glissais dans les couloirs froid et blanc de l’endroit, je ne cherchais plus après ta chambre, cela faisait cinq mois que tu étais ici à être dans le coma, un jour, bientôt à vrai dire, j’allais devoir prendre la décision de te dire au revoir. Je ne savais pas si j’allais être capable de le faire. Il fallait encore que je te parle d’un tas de chose que tu ne connaissais pas de ma vie après tout. Comment je pouvais dire adieu à une maman que je n’avais pas réellement connue ? Je ne savais point comment cela pouvait être possible. Je sentais quelqu’un me toucher le bras, alors que je sursautais un peu, moi qui étais en train de me noyer dans mes pensées, dans mes interrogations à ton sujet.  «  Mademoiselle Hepburn ? Il faut qu’on parle de votre maman ! »  Je grimaçais, je n’avais rien comprit du tout à ce que venais de me dire l’homme ayant la quarantaine, je haussais les épaules.  «  Je ne vous ai pas compris, il faut articuler un peu plus s’il vous plaît ! » Lançais-je tout en signant avec mes mains. Je me sentais plus coupable à présent quand une personne ne faisait pas attention à son langage c’était une habitude même. Il fît une mine déconfite légèrement gênée pour le coup, je laissais un petit sourire venir taquiner mes lèvres, alors que je souriais alors qu’il répétait ce qu’il venait de dire plus doucement et en me laissant le temps de lire sur ses lèvres. Une larme venait de berner mon œil en se détachant de ce dernier pour se meurtrir sur mes lèvres, penser à ta mort m’achevait un peu, je ne savais pas pourquoi dans le fond. Papa ne comprenait pas pourquoi je ne comprenais pas cet amour que je nourrissais à ton égard. Il me disait toujours que tu étais mon héroïne, malgré que je ne le savais pas, en tout cas, je commençais à le croire à en croire ce mal de ventre qui venait me terrasser.  Je laissais l’homme qui était ton médecin seul dans le couloir pour pénétrer ta chambre. Comme toujours, je parlais en signant tout en racontant rapidement quelques détails à voix hautes. La dernière fois que je t’avais vu je t’avais conté mon  début d’histoire  avec Yaël, cet homme qui m’avait quitté récemment, en me disant que mon handicap était un frein à présent à notre relation. Je n’avais pas encore eu la force de panser toutes mes blessures qu’il avait causées à mon âme avec cette remarque et son départ. Je lui en voulais, j’aurais été prête à le gifler ce jour-là, où il m’avait annoncé qu’il était temps qu’on se dise adieu à cause de mon handicap, alors qu’on était fiancés et installés ensemble depuis quelques mois. Tu n’étais pas là, ces histoires que seul mon cœur connaissent ont toujours été conté à mon père, l’homme qu’autrefois tu avais aimé, je savais que dans le fond vous vous aimez encore ! Je savais que mon père continuait de te voir quand tu revenais de mission, il n’avait pas accepté le fait que tu choisisses ton métier à nous. Tu avais eu le cœur brisé à ses dires, mais ton métier t’avait guérit. C’était compliqué cette histoire entre vous tout comme la mienne avec cet homme qui avait su voler encore et encore mon cœur en un sourire.  De la colonie de vacance, à l’université  ou encore y a un an, mon amour pour lui m’avait toujours fait virevolter et rêver, qu’importait les peines et autres choses douloureuses que je devais affronter avec ou pour lui, j’étais prête à le faire, quitte à être une folle et à être interné. J’aurais sans doute imaginé que toi ma mère, tu puisses faire la même chose pour ta famille et non pour ce travail. J’avais ce rêve depuis tellement longtemps qui était de fonder ma famille, mais les hommes étaient parfois compliqué à comprendre quand j’avouais que j’étais sourde et ceux depuis ma naissance. La faute à pas de chance ? Je ne pourrais penser cela, car mon  handicap était une chance d’un côté pour moi, j’avais vécu un tas de jolies histoire à cause de ce dernier. Des récits que j’aurais et je voudrais pouvoir te narrer pour que tu puisses me connaître. Je me tenais actuellement sur le bord de ton lit, ma main détenant la tienne, mais me connaissais-tu ? Dans le fond, j’étais sûre que la réponse était non, mais peut être que je me trompais, me voir quelques fois durant des années pouvait sans doute te suffire pour connaître la personne que j’étais ? Je ne voulais pas désespérer et dire que tu étais la pire personne que je pouvais avoir en mère, car je pouvais me tromper, je n’avais pas la clairvoyance et seule toi disposait de la réponse à cette question. J’aurais tant aimé une autre histoire entres toi et moi, mais je le sais je n’ai pas le pouvoir d’être un écrivain sans doute que j’écrirais à nouveau une histoire entre Yaël et moi. Cette amour que je lui portais était encore en moi, alors je me demandais si toi le tien était encore présent pour mon père ? Pour moi ? Alors comment tu faisais pour vivre avec ? Car ce dernier était tout bonnement horrible à gérer, je n’arrivais parfois pas à respirer quand je retombais sur des photos de mon passé avec lui. Mon passé avec lui était genre une éternité ! De notre enfance à notre passage à l’université, on avait fini par se retrouver encore et en conséquence vivre une histoire qui n’aurait jamais dû prendre un point final. Pourtant, cela faisait bien un an maintenant qu’il m’avait délaissé, abandonné pour ma différence. Je m’en serais presque voulu d’être sourde à ce moment précis, alors que cela serait remettre en cause tout ce que j’étais depuis toujours puis mon métier qui était d’apprendre la langue des signes et éduquer les jeunes sourds à être fort et vaillant. Car ma vie avait toujours été faite de bataille, papa avait toujours était présent et en réalité je te soupçonne d’avoir laissé toute la place à ton ex-mari, car tu savais qu’il serait me guider dans chacune de mes actions.