La musique est mon âme. Enlever lui sa guitare et sans doute serait-ce la dernière fois que vous feriez cette erreur. Il ne peut s'imaginer sans ses instruments qui lui sont si chers et nécessaires. Même s'il est loin d'avoir beaucoup de succès et de reconnaissance, il arrive plus ou moins à vivre de celle-ci avec le groupe de rock dont il fait partie. Leader et compositeur de celui-ci, il espère être reconnu pour sa musique mais ce n'est pas si évident de percer dans ce milieu.

Il est né une guitare à la main, passionné par la musique dès son plus jeune âge, passion qui ne l'a jamais quitté. Il est né pour la musique et y confère une place essentielle dans sa vie. Enfant déjà, il s'amusait bien plus à gratter sa guitare qu'à jouer avec ses camarades de classe. Il défila bien des heures pendus à la guitare que lui avait offert ses parents juste parce qu'ils en avaient eu assez de l'entendre en réclamer une à longueur de journée. Ses parents n'aimaient pas beaucoup la musique, ou du moins, ils n'avaient pas de temps pour elle. Ils ne possédaient de temps pour rien si ce n'était leur travail. Ils étaient avocats et ne savaient s'arrêter pour s'occuper de leurs deux enfants, Joshua et sa sœur jumelle Hailey. Alors, ils pouvaient bien lui acheter une simple guitare, même si celui-ci ne savait pas en jouer. Ils ne prirent pas la peine de lui chercher un professeur. C'est en autodidacte que l'enfant âgé d'à peine cinq ans s'attela à la dure tâche d'apprendre à jouer de cet instrument. Le jeune garçon tenta d'abord d'imiter Bob Dylan, Jimmy Hendrix, Django Reinhart et d'autres grands guitaristes qu'il avait vu à la télévision, s'armant de patience pour les imiter. Sa sœur était sa première fan, elle qui adorait la danse le supportait dans son apprentissage, dansant avec passion sur la musique qu'il lui jouait. Les deux enfants ont toujours eu une relation fusionnelle et sont restés très proches bien que très différents.

A l'âge de onze ans, l'enfant jouait comme un adulte, il possédait tout ce qu'il avait pu observer chez les grands sauf la technique. Si bien qu'il fut refusé à l'entrée de la Juliard School où il avait déposé un dossier car il aurait eu trop de retard par rapport aux autres élèves, on lui conseilla purement et simplement de prendre des cours de solfège et de guitare avant de revenir. Conseils qui n'étaient nullement tombés dans l'oreille d'un sourd et il serait fou de croire qu'il se trouverait découragé par ce premier échec. Il avait décidé d'entrer dans cette école et il savait qu'il y parviendrait, il n'avait aucun doute sur le fait qu'il était excellent, le meilleur de son âge même s'il apprenait seul, il s'était tant acharné sur l'instrument. Loin d'être complètement fou, il consentit enfin à prendre des cours dans une classe de musique proche de chez lui pour combler ses lacunes qui l'empêchaient de se rendre dans l'école qu'il visait. Passionné et curieux, impatient aussi, Joshua aurait désiré que les cours aillent à son rythme et ne le traînent pas à la lenteur des autres, si bien qu'il allait à chaque fin d'heure de solfège envahir la professeur de mille questions sur ce qu'il avait étudié et rencontré en s'exerçant seul dans son coin. S'il n'avait pas eu à attendre ses camarades, il est persuadé qu'il aurait pu rentrer à la Juliard School bien plus tôt mais il ne fut accepté qu'à 13 ans avec le soutien de son professeur de guitare. C'était déjà exceptionnel qu'un si jeune garçon quasiment autodidacte, sans jamais avoir décroché de quelconque trophées parvienne, à entrer dans cette académie en tête de classement.

Confiant sur ses capacités, il rencontra dans sa classe son meilleur concurrent, un jeune garçon qui était déjà vu comme un petit génie et il fallait bien avouer qu'il méritait ce titre. Ils étaient du même âge si bien qu'il atterrit directement dans la classe de Philip E. Grant, un jeune pianiste talentueux dans son univers musical qui bien que très différent de celui dans lequel évoluait Joshua, ne pouvait que provoquer une certaine forme d'admiration chez celui-ci. Un talent qui ne pouvait qu'éveiller son esprit de compétition et Joshua, éternel second dans les yeux des professeurs, travailla sans relâche pour égaler voire surpasser Philip. Savoir qui serait le meilleur des deux était devenu pour lui plus qu'un simple jeu, plus qu'une simple compétition amicale entre deux camarades, mais une réelle rivalité musicale et personnelle entre les deux jeunes hommes, du moins pour Joshua qui ne supportait l'idée de se trouver toujours en dessous de lui. La fierté du jeune homme le poussait à vouloir toujours le dépasser et l'attitude de Philip qui se jouait de lui à la moindre occasion n'avait nullement aidé à apaiser les sentiments du jeune rockeur à son égard. Ce dernier répondait toujours avec virulence à la moindre pique de son camarade de classe. Philip représentait son meilleur ennemi, une personne qu'il détestait mais nécessaire à son développement. Il lui donnait un but, une raison d'avancer et de monter plus encore.

Il créa son premier groupe de rock à l'âge de 15 ans, un groupe auprès duquel il commença à composer et l'essentiel de leur répertoire qu'ils jouaient se trouvait être sienne. Toutefois, ce n'est pas la seule chose qu'il commença à faire au sein de ce groupe dont les membres étaient tous plus âgés que lui et certainement pas de bonne fréquentation pour l'adolescent qui se laissa emporter par leur passion commune. Joshua suivait les plus grands que lui, sans être complètement innocent, il se réjouissait de pouvoir faire comme eux, d'appartenir à leur groupe. Il découvrit aussi la joie d'être en bande, de la fête, de sortir, boire et draguer. A l'âge rebelle, le monde de la rue lui paraissait très beau et plein de nouvelles inspirations qu'il avait hâte de découvrir. Il s'habitua à sortir en discothèque ou dans des concerts des bas-fonds et à boire plus que de raison pour finir la nuit complètement déchirer et se réveiller dans les bras de jeune fille sans se souvenir de ce qui s'était passé durant la soirée. Une chose en amenant une autre, c'est d'abord par jeu et surement pour faire comme ses ainés, pour faire vraiment parti de ce groupe dont il était pourtant un pilier, que l'adolescent pris son premier rail de coke. Un souvenir mémorable de cette première fois où son esprit s'était libéré, envolé avec la drogue pour l'emmener dans un monde parallèle qui lui sembla bien plus beau, plus harmonieux dans son déséquilibre. Il fut vite aveuglé par les bénéfices de l'excès de dopamine impulsé par la cocaïne qui lui faisait oublier ses tracas d'adolescent, Philip en premier lieu, l'école qui commençait à devenir inintéressante pour le rockeur quand bien même il l'avait choisie. Il y revint et se fit attraper dans la spirale infernale de la drogue.

Libéré de ses troubles, sa passion endiablée par la drogue, celle-ci devint sa principale clé à la composition, tant et si bien qu'au fil du temps, il ne parvint plus qu'à composer et apprécier que les musiques qui sortaient de ses rêves éveillés. Mais bien sûr, comme tout drogué, quand bien même sa situation financière, enfin celle de sa famille, ne fut pas à plaindre, il vint un temps où il se trouva lui aussi en manque d'argent pour payer sa dose. Il se mit à cette époque lui-même à dealer, dans la rue, dans les concerts du monde underground, ceux où il n'était pas sur scène pour se faire de l'argent. Il n'a jamais cessé, ne s'est jamais fait attraper. Il n'a pas arrêté, ni la drogue, ni le deal, trop profondément accroc à cette substance qui lui permet d'être bien, comme on a besoin de boire, comme il a besoin d'être sur scène, de jouer de la musique, la drogue lui ai entièrement nécessaire. L'argent aussi et ce n'est malheureusement pour lui pas la musique qui lui permet de vivre avec ce vice.

Même s'il a étudié à la très prestigieuse Juliard School, le jeune homme n'en est pas pour autant prisé. Il faut avouer qu'il a abandonné l'école avant même d'être diplômé ne trouvant pas dans les enseignements qui y étaient donnés, la réponse à ses attentes. Ce n'était pas son monde, il ne voulait plus du parquet ciré et des lustres somptueux du théâtre de la Juliard Academy quand lui se produisait dans des garages et granges abandonnés, repère du rock underground. Ses compositions de rock cinglant contre Mozart et Bernstein ne trouvaient pas leur place au sein de l'école et si les professeurs ne doutaient pas de ses capacités et de son oreille, ils désiraient toujours le faire rentrer dans des cases de musique contemporaine proprette qui ne lui convenaient nullement. Il avait quitté l'école et n'y remit jamais les pieds, décidé à parvenir à ses fins par ses propres moyens sans qu'on ne lui impose plus la manière de jouer et de composer, l'allure, les notes et la façon de s'exprimer pour que cela soit plaisant. La recette pour réussir ne se tenait pas dans l'école pour lui. Pourquoi mettre son nom sur un bout de papier qui ne lui servirait à rien en tant qu'artiste indépendant, tandis même que le seul intérêt qu'il trouvait encore dans l'école en la personne de Philip avait subitement disparu et mis sa carrière qui s'annonçait brillante en pause. Il lui enlevait même toute gloire à s'élever un jour au-dessus de lui.  

En résidence sur Washington, il a retrouvé Philip par hasard à un concert qu'il donnait. De fil en aiguille, Joshua a adhéré à son projet, à accepter de travailler avec lui et bien plus encore. Il ne s'était pas vu tomber amoureux de cet homme mais ils finirent par sortir ensemble durant quelques mois. Des mois bouleversant car Joshua n'a pas seulement apprivoiser ses sentiments, mais a aussi confier le secret de son addiction à la cocaïne à Philip. C'est grâce à lui qu'il a arrêté de prendre de la drogue. Toutefois, cette histoire d'amour ne perdura pas comme il l'avait espéré. Depuis quelque mois, Philip a rompu car il lui avait caché qu'il revendait de la drogue et ne veut plus entendre parler de lui. N'ayant pas quitté le label de son "ex" - il n'aime pas ce mot - la relation professionnelle est tendue et quasi inexistante.
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