Il est bientôt l'heure de débarquer chez Rosa-Lyne, je lui ai proposé de l'emmener déjeuner, histoire d'apprendre à se connaître, puisque c'est apparemment ce qu'elle souhaite. Je suis pas contre cette idée, j'aurais juste préféré qu'elle me prévienne avant de sortir ça comme ça. Alors j'attrape mes clés de voiture et prend la route vers chez elle, j'y suis en quelques minutes, après tout, Fairfax c'est pas si grand que ça. Et comme prévu, elle m'attend en bas de son immeuble, je me gare et sors de la voiture, la rejoignant de son côté. « Je suis en avance, tu le remarqueras. » Je m'avance vers elle et viens l'embrasser sur la joue après l'avoir discrètement détaillée de haut en bas, sans surprise, elle est ravissante. « Tu vas bien ? Tu veux manger où, une petite préférence  ? » Selon où on va,  on peut prendre la voiture, ou y aller à pieds, selon les envies de madame bien évidemment.

La veille au soir j'avais été assez surprise de la réaction de Milos face à l'un de mes messages...et tout avait été négatif par la suite. J'avais mal pris l'une de ses phrases et je pensais à cette dernière très souvent. Cependant j'avais essayé de tout mettre de côté en acceptant sa demande pour aller déjeuner ensemble. Néanmoins j'étais un peu dubitative car je ne savais pas comment me comporter face à lui ni même ce qu'il voulait réellement. Soyons honnête on ne se voyait pas pour le sexe, du moins pas durant ce repas dans un fast food ou autre restaurant de ce nom. Ce matin je m'étais levée assez tôt afin de faire un peu de sport et de me préparer. J'étais dehors afin d'attendre Milos et je souriais lorsque je le vis arriver vers moi. « Disons que tu n'es pas en retard. » souriais-je avant de le laisser me déposer un baiser sur ma joue. « Je vais bien merci et toi ? Je ne sais pas, j'aurai bien mangé des sushis. Pas toi ? » C'était mon plat préféré et je ne pouvais pas passer à côté de ce dernier. J'étais en manque de...sushis.

Même avec une sexfriend, j'arrive à me prendre la tête. Je sais définitivement que je l'ai vexée hier soir. Toute cette histoire de sexfriend me dépasse un peu à vrai dire, j'aurai dû me contenter de plan cul, ça aurait été vraiment plus simple que tout ça. Elle a de toute évidence des attentes envers notre "relation", des attentes que je ne pense pas pouvoir combler. Parler, apprendre à se connaître, dans quel but? Finir par s'attacher, tomber amoureux ? C'est trop pour moi, pourtant me voilà, à faire des efforts pour elle, parce que dans le fond, je suis pas un mec fait pour les plans culs. Ca ne veut en aucun cas dire que je veux un truc avec elle, disons simplement que si ça m'évite des prises de tête stupides, je le ferai, puis si ça lui fait plaisir, alors c'est tant mieux. « Oui, donc le contraire d'être en retard c'est être en avance. » Je regarde autour de moi lorsqu'elle m'annonce vouloir manger des sushis, pourquoi pas, ça fait longtemps que j'en ai pas mangé. « Si, on peut aller manger des sushis ! T'as un restaurant fétiche ou on choisit au pif ? » Hors de question de rejouer la scène de l'autre soir avec Lizzy, cette fois-ci, je laisse l'autre personne être maître de la situation et donc choisir le restaurant

Je regardais Milos avant de lui sourire légèrement lorsqu'il me répondait. « Effectivement, mais je ne suis pas très forte pour les compliments sauf quand on parle sexe. » J'avais encore en travers sa phrase mais j'essayais de ne plus trop y penser. Je n'avais même pas envie d'en parler et puis je savais qu'il ne voulait pas en parler donc pourquoi le remettre sur le tapis. « Hm, j'aime beaucoup les sushis dans le restaurant en bas de la rue à droite. Après on peut aller ailleurs peut m'importe. » Je souriais avant de lui faire un clin d'oeil. J'avais déjà pu manger quelques fois là bas et je n'étais pas du tout déçu de leur nourriture. « On peut y aller alors. Mais c'est vrai que je suis surprise que tu m'aies proposé ce déjeuner Milos. » Non je ne parlais en rien de la veille au soir mais, après tout c'était compréhensible que je ressente ça non? « Si tu veux, on peut passer directement au sexe, en allant dans ma chambre. »

C'est clairement un pique qu'elle m'envoie là, je suis pas dupe quand même, j'ai bien compris qu'elle n'a pas apprécié ce qui s'est passé hier, mais pour ma défense, c'est elle qui m'a provoqué avec cette stupide photo, à quelle autre réaction de ma part elle s'attendait ? « Ouais et ils sont pas très variés tes compliments. » Je hausse les épaules d'un air innocent, elle le cherche après tout et je suis pas vraiment du genre à faire preuve de gentillesse et patience parfois, suffit de demander à Ailis. Si elle a un problème, qu'elle le dise plutôt que de jouer à la petite amie relou, c'est pas ça le but d'une sexfriend ? Une relation avec beaucoup de sexe sans les complications de la petite amie. « Non, ça me va.  » Je connais pas le restaurant mais bon, il doit pas être si terrible que ça. Mais je n'ai même pas le temps d'avancer vers la direction qu'elle a pointé quelques secondes auparavant que voilà qu'elle me lance à nouveau un pique. Je soupire en la regardant. « T'as commencé Rosa. C'est toi qui m'a envoyé cette photo, j'étais censé répondre quoi ? » Je m'approche d'elle, si c'est pour qu'on se prenne autant la tête, je préfère carrément annuler ce déjeuner et rentrer chez moi. Des complications dans ma vie, je pense que j'en ai assez. « Si tu voulais vraiment apprendre à me connaître car dans sexfriend, il y a le mot friend, il suffisait d'envoyer un simple message, du genre coucou ça va, qu'est-ce que tu fais, pas envoyer une photo de toi à moitié nue. Et j'ai très bien vu que ça t'avais vexé, mais tu ne peux pas m'envoyer une photo de toi comme ça et trois secondes plus tard me demander pourquoi tomber amoureux est la dernière chose que je souhaite. » Je marque une pause avant de reprendre, d'un ton calme. « J'essaie de me rattraper là, mais si c'est pour que tu fasses ce genre de réflexion pendant tout notre déjeuner, alors je préfère partir direct. Et non, pas besoin de passer par la case sexe dans ta chambre. »

Je regarde Milos avant de sourire légèrement en coin. Le voir me répondre ainsi ne me déplais pas étant donné que j'aime les personnes qui ont du répondant, sinon on s'ennuie à mourir. Cependant je sais très bien qu'il y a un léger froid entre nous, mais je suis bien consciente qu'il vient de moi. J'arquais un sourcil lorsqu'il me parlait de mes compliments pas très variés. Je n'étais pas spécialement d'accord avec lui mais je décidais de rien lui répondre, afin de ne pas envenimer les choses. « Parfait alors allons à ce restaurant. » Je tourne la tête vers lui une nouvelle fois alors qu'il soupire et je ne le lâche pas du regard. Voilà le sujet était sur la table il y fallait que l'on crève l'abcès afin que cette journée soit meilleure que la soirée de la veille. « Je t'ai envoyé ce snap parce que j'en avais envie, tu n'as pas fais de faux pas en me répondant. » Ce n'était pas du tout ça que je lui reprochais. D'ailleurs j'avais été plutôt heureuse de voir son premier message, j'avais été satisfaite de ce que j'avais réussi à faire. Je le laisse s'approcher de moi tout en l'écoutant et en ne le lâchant du regard. Je ne pouvais pas lui couper la parole pour la simple et bonne raison que je comprenais son point de vue et que j'étais un minimum respectueuse. « Quand je t'ai envoyé ce snap, je ne savais pas que j'allais faire ce faux pas par la suite. Je te l'ai envoyé parce que j'en avais envie c'est tout. » Un faux pas que je n'allais plus commettre, je n'avais pas réellement envie de me prendre la tête avec lui. « Oui ça m'a vexé parce que l'on se dit sexfriend mais je me suis rendu compte que ce n'était pas forcément ton point de vu. Maintenant je ne t'en veux pas. » Et j'étais sincère. Je ne pouvais pas lui en vouloir car à priori il s'était mal exprimé.  « Je ne vais pas t'envoyer de pics tout le repas Milos mais je voulais que tu comprennes aussi mon point de vu. Maintenant sujet clos, on peut avancer. » Il avait un caractère corsé mais j'en avais également un. Pour son plus grand malheur.

Voilà, le sujet est sur la table, et notre déjeuner va sûrement tourner court mais au moins c'est dit, plus besoin de pincette. J'ai quand même du mal à croire qu'elle n'est pas vexée ou qu'elle ne m'en veux pas. Mais je la laisse parler puisqu'elle a fait de même avec moi. Je reste sceptique mais hausse les épaules, au final, j'ai pas envie de me prendre la tête avec elle, j'aimerai juste que les choses soient claires entre nous. « C'était pas un faux pas... » Non, je ne lui reproche pas d'avoir voulu me connaître un peu plus. « C'est juste sorti de nul part et je m'y attendais pas. » Je hausse les épaules, tout ça n'est que quiproquo et je ne veux pas qu'on continue à se prendre la tête pour aussi peu. « Je serai ravi que tu saches plus de choses sur moi, et d'en savoir plus sur toi. Et ça commence aujourd'hui avec ce déjeuner. » Je suis d'accord avec elle, le sujet est clos, tant qu'on est clair sur ça, ça me va. « Bon, qu'est-ce que tu veux savoir sur moi ? Commences par des questions basiques, ça sera moins surprenant. » Et je commence à prendre la direction du restaurant en question.

J'écoute Milos me parler et j'hochais la tête avant de le regarder dans les yeux. J'étais en colère à cause de sa maladresse mais je n'étais pas rancunière, du moins pas dans notre relation. « Je l'ai pris tout comme, tu sais. Ça m'a vexé mais je m'en suis voulue énormément. Plus qu'à toi. » J'aurai du prendre des pincettes pour lui parler et lui demander des choses comme ça mais j'étais franche et je ne réfléchissais pas tellement à ce genre de chose. Je fonçais la tête baissée comme toujours. « Je m'en doute oui, c'est juste que j'aimerai pouvoir te connaître un peu plus sans pour autant trop en savoir...» Notre relation était tout de même basée sur le sexe et je n'avais pas envie qu'il en sache trop sur moi non plus, donc il fallait que j'arrive à gérer tout ça pour ne pas me faire du mal. « C'est pour cette raison que tu m'as invité déjeuner ou..tu voulais te faire pardonner ? » demandais-je avant de lui sourire et je commençais à marcher à ses côtés également. Puis je le regardais une nouvelle fois. « Et bien je ne sais pas, où es-tu né..si tu as des frères et sœurs.. enfin que des choses comme ça. Mais si tu n'as pas envie de répondre tu as le droit de refuser. » dis-je sincèrement d'un ton neutre car je ne disais pas ça méchamment.

Si je mène ce genre de vie on va dire, c'est surtout parce que je n'ai pas vraiment le choix. Je refuse d'avoir un truc sérieux côté amour parce que je sais que ça reviendrait à ajouter encore plus de complications à ma vie. Détrompez-vous, mais j'ai toujours été le mec à vouloir être posé en couple et si j'avais pas ses problèmes de santé, j'suis sûr que j'serai en couple à l'heure actuelle, au lieu de tenter tant bien que mal de profiter de la vie en goûtant à ce mode de vie que la plupart des mecs de mon âge suivait, mes frères les premiers. Et autant dire que j'suis nul à ça, suffit de voir Rosa-Lyne qui est vexée parce que je m'y suis mal pris. « Je pense que la seule à savoir pourquoi je ne veux pas tomber amoureux, c'est ma meilleure amie, alors faut pas que tu sois vexée. » Je hausse les épaules, ma famille devait savoir, mais c'est à Harper que je parle, c'est à elle que je me confie et je m'en veux, parce que je sais que ça fait beaucoup pour elle, mais c'est en elle que j'ai le plus confiance. Enfin bref, tout ça pour dire que je ne parle pas de ça avec n'importe qui, même si Rosa-Lyne n'est pas n'importe qui à mes yeux, pour l'instant, il est trop tôt pour lui dire et encore, je ne sais même pas si un jour sera le bon moment pour lui dire. Ce n'est pas vraiment une nouvelle qu'on annonce à une sexfriend. « Tu sais, quand tu me dis que t'es une très mauvaise petite amie, je le crois pas ce mensonge, mais te demander plus de détails, je pense que ça serait trop pour de simple sexfriend. » Et donc c'est pareil pour moi, cette question avait juste été trop d'un coup. Mais je ne suis pas contre lui raconter d'autres anecdotes de ma vie si ça peut lui faire plaisir. « Les deux, autant faire d'une pierre deux coups. » En quelques minutes, on arrive au restaurant japonais et je suis la serveuse qui nous installe à une table dans un coin tranquille. « On est 7 et je suis l'aîné. Il y a deux jumeaux Isaiah et Nash, un petit vilain canard Cornélia, une téméraire Lévi, un fou Knox et un plutôt réservé Alex. De tous, c'est Alex dont je suis le moins proche, sûrement parce quand il était dans le coma, j'étais pas là puisque j'étais en mission. Y'a trois ans presque, je me suis engagé dans l'armée, mais des raisons personnelles ont fait que j'ai du arrêté et revenir à Fairfax. Et maintenant, je travaille sur un projet. Je t'en dirai pas plus car tant qu'il est pas fini, je veux pas nous porter malheur. Je dis nous car je le monte pas seul mais avec ma meilleure Harper. Et la raison pour laquelle je ne veux pas tomber amoureux c'est pas parce que j'ai eu le coeur brisé ou quoique ce soit. Ni parce que je suis un mauvais petit ami, au contraire, je pense être un super petit ami. C'est juste que c'est mieux comme ça. » Voilà, je viens de lui résumer au mieux ma petite vie, rien de bien intéressant quoi. « A toi. »

Je savais que Milos n'avait pas apprécié ma façon de faire les choses la veille mais je n'avais pas réellement réfléchi à tout ça. J'avais foncé tête baissé et il en avait été la victime. Du moins c'était ce que l'on pouvait dire sur cette situation. « Je ne suis pas vexée que tu n'ai pas voulu me parler de ça Milos, mais seulement de l'image que tu avais de nous deux. » Qu'il ne veuille pas se dévoiler autant à moi ne me dérangeais pas étant donné que je ne savais même pas si j'allais pouvoir le faire un jour avec lui. J'espérais qu'il me comprenne et surtout qu'il ne pense pas à des choses aussi fausses. Il avait le droit de me parler de ce qu'il voulait, et je n'étais pas là pour lui mettre un couteau sous la gorge. Je pense à plusieurs choses alors qu'il continuait à me parler et je fronçais légèrement les sourcils lorsqu'il évoquait une de mes paroles concernant mon rôle de petite-amie. Haussant les épaules je reprenais la parole. « Je ne relèverai pas la dernière partie de ta phrase, mais tu peux me croire sur parole quand je te dis que je suis une très mauvaise petite-amie. C'est le cas. Ma dernière relation s'est très mal terminée. » D'ailleurs elle n'était pas officiellement terminée mais simplement officieusement. Lui parler de mon ex petit ami ainsi que de notre histoire serait compliqué. Je ne pourrai pas le faire pour la simple et bonne raison que ça allait être trop difficile. Je ne voulais pas remuer le couteau dans la plaie. Pas aujourd'hui. J'étais, tout de même heureuse d'aller déjeuner en sa compagnie. C'était l'occasion d'apprendre à se connaître, tout en subtilité.

On avait marché quelques minutes et après nous êtres assis à une table je relevais les yeux vers Milos pour l'écouter me parler. Il était en train de m'en dire plus sur sa famille et j'étais plutôt satisfaite de ce que j'entendais. Il avait une grande famille, c'était quelque chose qui m'avait toujours fasciné. J'étais une fille unique et je ne pourrai jamais savoir ce qu'est d'avoir des frères et des sœurs. Un manque qui ne sera jamais comblé, mais un manque que je peux surmonter étant donné que je ne connais pas cette sensation. « Whoa tu as une grande famille ! Je ne pensais pas que tu avais autant de frères et sœurs, je te voyais plus dans une famille plus petite. » Je souriais en le regardant, pourquoi ? Je n'avais aucune explication c'était uniquement une impression de ma part, le concernant. « Je suis vraiment enchantée de faire connaissance avec vous, Milos. » Je ne voulais pas spécialement en connaître davantage, il m'en avait dit assez. « Je ne sais pas ce qu'est ton projet mais j'espère que ça va aboutir, sincèrement. Je ne chercherai pas à savoir pourquoi tu ne veux pas tomber amoureux mais quand tu tomberas sur la bonne tu changeras d'avis. Tu as toute la vie devant toi. » Je venais de faire une bourde mais je n'étais pas au courant de ce qu'il se passait dans sa vie, et encore moins concernant une potentielle maladie. Puis je grimaçais lorsqu'il me me posa la question à son tour. J'allais devoir lui mentir droit dans les yeux et j'en étais mal à l'aise, cependant je n'avais pas le choix. J'avais du mentir à mon ex petit ami à New York, et ce durant des années. Je n'allais pas changer maintenant. « Je suis née à New York, il y a 23ans. Je suis une fille unique et je crois que je le vis bien. Sinon j'ai toujours été très studieuse à l'école, je fais même des études dans la criminologie. J'aimerai pouvoir résoudre des enquêtes criminelles, ça me fascine depuis tellement d'années. » depuis que mes parents ont été tués. Je voulais faire ce métier pour les rendre fiers. Je voulais être quelqu'un de grand pour eux, pour qu'ils voient que je m'en sort même si il n'y a pas que de bons jours. « Et j'ai vécu une histoire d’amour durant 3ans et demi mais j'ai mis un terme à notre histoire...» ajoutais-je avant de baisser les yeux alors que je repensais à ma petite fille qui était partie bien trop tôt.

On comprend tous les deux nos fautes, c'est déjà ça, j'essaierai de faire en sorte de ne plus la traiter ainsi, c'est d'ailleurs ce que je voulais faire mais disons juste que sur le moment, cette photo m'en légèrement embrouillé les esprits. Mais je suis prêt à la connaître un peu, être un vrai sexfriend et ça commence par l'inviter à déjeuner, histoire de lui prouver que je ne pense pas qu'au sexe, même si cette partie représente une partie que je ne souhaite pas laisser tomber, après tout, on peut dire qu'il ne me reste plus que ça, le sexe, puisque j'ai fais une croix sur l'amour. On arrive au restaurant et on s'installe à une table, et le temps qu'on vienne prendre notre commande, je lui résume les points importants de ma vie, ma famille, mais bien évidemment, j'omet volontairement le fait qu'ils ne sont pas réellement ma famille puisque, suite à une erreur à la maternité, j'ai été échangé à la naissance et je suis tombé dans la mauvaise famille. C'est pas un truc qu'on dit à une sexfriend, même à une amie tout court. Je l'ai dis à mes meilleurs amis, ma bande de pote que je traîne depuis plusieurs années, c'est normal, mais ça s'arrête là. « Ouais, mes parents se sont pas arrêtés. » Je ris légèrement, pensant à ma mère qui a bien eu du courage de porter tous ses bébés. « Qu'est-ce qui te faisait croire que je venais d'une petite famille ? » Je l'interroge, curieux de connaître son point de vue sur moi. « Tu peux me tutoyer.. Sauf si je t'intimide ? » Encore une fois, je ris, elle n'a aucune raison d'être intimidé par moi, surtout par moi, c'est pas comme si j'avais une carrière de fou. Bien évidemment, elle me sort la phrase basique, passe partout qui dit que je tomberai amoureux lorsqu'il s'agira de la bonne personne, et je la laisse parler, ne voulant pas m'étendre sur le sujet, et encore moins sur le sujet de combien de temps il me reste à vivre. Moi-même je ne le sais pas, mais je sais une chose, c'est que je n'ai pas toute la vie devant moi, alors pourquoi perdre mon temps à être amoureux et faire perdre le temps à cette personne, puisqu'il est clair que je n'aurai pas de happy ending. « Oui, on verra ce que la vie me réserve. » Je clos la conversation me concernant et invite Rosa à parler d'elle, bah ouais, c'est réciproque cette histoire de 'je veux te connaître un peu plus, parle moi de toi.' et là c'est à son tour. Alors j'attend, et j'écoute attentivement ce qu'elle veut bien me partager. Comme elle, je ne demande pas qu'elle me dise tous ses grands secrets. « Criminologie. Tu veux faire genre détective dans la police ? Ou viser plus haut ? Typer FBI? » En tout cas, c'est un beau projet de vie qu'elle a là, en espérant qu'elle y arrive. Je reste silencieux lorsqu'elle parle de sa relation de trois ans et ne finit pas sa phrase, du moins, c'est ce que je pense, puisqu'elle évite mon regard en baissant les yeux. Je comprend très vite que c'est aussi un sujet délicat, c'est sûrement pour ça qu'on s'est bien trouvé: pas de sentiment, complications, juste du sexe et de l'amitié. « Ok, on est pas obligé de parlé de ça. L'amour.. » J'esquisse un sourire et c'est justement ce moment là que choisi la serveuse pour venir nous voir avec les menus, j'en tend un à Rosa avant de lui servir un verre d'eau, qui je présume, lui fera le plus grand bien, histoire de faire passer cette pilule. « Tu veux manger quoi ? Profites j'invite, c'est pas tout le temps, sinon ça sera de toi ma petite amie et c'est pas ce qu'on veut hein. Je veux pas une horrible petite amie comme toi. » J'essaie de détendre un peu l'atmosphère, lui arracher un petit sourire, un rire, j'espère mais peut être que je ne fais que nous enfoncer.

 Je regardais Milos avant de lui sourire et j'hochais la tête très légèrement. Le voir s'ouvrir autant me faisait plaisir, et j'espérais que notre relation passe un cap mais tout en restant celle qu'elle est actuellement. C'est à dire du sexe à gogo. « Je ne sais pas, c'est une impression que j'ai eu à plusieurs reprises. Je ne peux pas expliquer pourquoi, mais je le pensais. Peut être parce que tu me ressemblais sur certains points. » J'étais fille unique et j'avais pu voir quelques points en communs, mais il ne fallait pas que je me base sur des impressions. Je me trompais très souvent. « Tu ne m'intimides pas, est-ce que j'ai vraiment l'air intimidé ? » Je riais doucement avant de lui faire un clin d'oeil. J'étais loin de l'être et il le savait grâce aux nuits que l'on avait passé ensemble. Apprendre à le connaître n'allait pas me faire fuir, la réalité était bien différente. Parler d'amour est assez compliqué, que ça soit pour lui ou pour moi. Voilà encore un point commun. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé dans sa vie mais je ne cherche même pas à savoir. On a tous nos secrets, et j'en ai certainement plus que lui au final. « Exactement, il faut savoir vivre au jour le jour et surtout de croquer la vie à pleine dents. » Je savais exactement de quoi je parlais étant donné que j'avais perdu mes parents, et que j'étais sous identité secrète. Ce fou pouvait encore me retrouver et finir le boulot si il le souhaitait. J'y pensais des fois, mais j'essayais de ne pas trop le faire afin de rester joyeuse. Voilà pourquoi je croque la vie à pleine dents. « J'aimerai pouvoir être dans une équipe telle le FBI, je veux quelque chose d'impressionnant. Je sais que je suis faite pour ça. C'est mon rêve. » On avait tous des rêves, et le mien était de pouvoir me la jouer à la Derek Morgan dans Esprits Criminels. Je baisse doucement la tête alors que je commence à évoquer l'amour, c'était un sujet assez douloureux et je n'avais pas l'habitude d'en parler. D'ailleurs j'en avais jamais parlé, je ne veux pas évoquer le fait que j'ai été maman. C'est trop douloureux. « C'est plus compliqué que tu ne crois. » marmonais-je avant de souffler et je prend la carte des menus avant de l'écouter et je souris légèrement. « Si tu invites alors je vais profiter, mais tu as de la chance je ne mange pas comme 15. » En entendant la fin de sa phrase j'aurai pu m'énerver mais non, ça me faisait plus sourire qu'autre chose. « Oui ça ferait trop officiel ! » Je levais les yeux au ciel avant de lui sourire une nouvelle fois.

Je ne peux pas lui en vouloir d'avoir pensé ça, après tout, en aucun cas je n'ai laissé trainé de nos conversations une quelconque piste sur mon immense famille, 7 enfants, c'est vrai que c'est énorme quand même, mes parents ont eu bien du courage. J'esquisse un nouveau sourire, on a des points en commun, c'est sûr, mais en tout cas, la famille n'en est pas un, même si dernièrement, je me sens plus seul qu'autre chose, comme un fils unique, enfin surtout un orphelin, mais ça je n'ai pas vraiment envie de lui en parler, car ça voudrait dire lui expliquer comment on a fait cette découverte, qui est reliée à mon cancer. Alors je hausse les épaules tandis que mon regard est posé sur elle. « Je suis sûr qu'on a plein de points en commun, mais non, je viens d'une famille immense, j'ai pas eu le temps de me sentir seul; même quand je suis parti faire mes études. Il y en avait toujours un pour me faire chier. » Je ris légèrement, je me plains d'eux, mais au final, je ne les échangerai pour rien au monde, c'est ma famille après tout. « Non j'ai pas le souvenir de toi qui serait intimidé, au contraire. » On sait tous les deux ce que je veux dire par là, bien entendu que je fais référence à nos nuits torrides passées ensemble, et ni l'un ni l'autre n'a été intimidé par l'autre. On fait une bonne paire et j'espère que ça va continuer. La conversation rebondit sur Rosa-Lyne, son avenir. Au temps pour moi, je ne la pensais pas aussi... futée pour prétendre à un job pareil. Bien sûr, je me réfère à ma seule référence, la série Criminal Minds. « FBI, faut partir vivre à Quantico tu sais ça? Après ça va, c'est pas un coin paumé du pays. » L'ambiance retombe assez rapidement lorsqu'elle me parle d'amour. Et je veux bien la croire lorsqu'elle me dit que c'est plus compliqué que je ne crois, j'acquiesce juste, et ne m'attarde pas sur le sujet. « Si tu mangeais pour 15, tu serais grosse et moche, alors heureusement que c'est n'est pas le cas. » Je regarde le menu et décide en même temps de ce que je veux manger. « On peut faire chacun son tour, ça fera sexfriend officiel si tu veux. »

« Même si on oublie notre passion pour le sexe ? » Je le regardais avant de rire doucement. Je ne le connaissais pas suffisamment pour m'avancer sur nos points communs. Cependant je ne perdais pas espoir, et nous verrons ça avec le temps. « Oui j'imagine que ta vie a été bien remplie et animée avec cette grande famille. » Je ne pouvais qu'imaginer le bonheur que ça devait être d'avoir une famille. Tout simplement. J'avais perdu la mienne il y a quelques années et depuis je m'étais retrouvée seule malgré mon adoption. Ce n'était pas mes parents, et j'avais rien en commun avec eux. Je n'arrivais même pas à leur parler, à me confier..c'était comme des étrangers à mes yeux. D'ailleurs je ne leur donnais que très peu de nouvelles. « J'ai toujours été très libérée avec toi et ça va continuer encore ! » Milos arrivait à me détendre et j'étais moi même durant nos moments de plaisir. C'était la seule chose que je voulais, pouvoir vivre sans me prendre la tête. Doucement je relevais la tête vers mon ami avant de rire. « J'ai beaucoup voyagé durant ma vie alors ça ne me fais pas peur. Vraiment. » Peut importe où je devais aller pour travailler, ça ne me faisait pas peur. J'étais partie de France pour venir ici et j'avais été dans plusieurs villes. J'avais pris l'habitude. Je n'avais pas de point d'attaches. Malheureusement. « Si j'étais grosse et moche, tu ne serai certainement pas tombé sous le charme de mes petits seins..» lançais-je avant de lui faire un clin d'oeil. Milos ne s'était jamais caché du fait qu'il aimait mes seins malgré leurs petites taille. Des seins qui me satisfaisaient. « On peut faire ça, des sexfriends attitrés. Je suis pour. » ajoutais-je avant de lui sourire, tout en oubliant le sujet de mes amours.

 

« Pas n'importe quel sexe, le bon sexe. » Je souris franchement, car elle et moi on sait que le sexe entre nous deux est bon, encore plus que bon et je ne veux pas que ça change, pas pour le moment en tout cas. J'acquiesce une nouvelle fois, elle avait raison, j'ai une vie assez animée à cause de cette grande famille qu'est la mienne, mais je ne changerai rien de tout ça. « Et toi? Pas de frère ni de soeur, tu ne t'ennuies pas trop ? » Je la regarde, moi je lui ai parlé de ma famille, c'est un peu à son tour. Je bois une gorgée d'eau et affiche un sourire en coin lorsqu'elle me fait comprendre qu'elle compte rester la même avec moi, libérée. « J'espère bien que tu seras toujours aussi libérée, moi ça me plait. » Puis comme ça il y a pas de complications, et c'est ce qu'il me faut, de l'amusement et pas de complications et c'est ce que j'ai avec Rosa-Lyne. « Beaucoup voyagé ? Tu as été où alors ? » Je suis curieux d'en connaître plus sur elle. Soudain, l'image d'elle, nue avec sa poitrine à l'air me vient à l'esprit, magnifique. « Oh oui, je préfère largement tes petits seins à ce que tu aurais pu avoir si t'avais été grosse. » J'ai pas besoin de grand chose de toute façon, tant que le sexe est bon, elle n'a vraiment pas besoin d'une poitrine généreuse. Ravi de voir qu'elle est d'accord avec cette idée de sexfriend attitré, je lui fais un petit clin d'oeil. « Parfait, fêtons ça alors ! Qu'est-ce que tu veux boire? »

« C'est vrai, je déteste les hommes trop prétentieux à ce sujet d'ailleurs. » Je n'aimais pas quand on se vantait d'une chose que l'on faisait mal et j'en avais connu. Heureusement pour moi Milos ne l'était pas. C'était peut être pour cette raison que nous nous entendions aussi bien au lit. Puis je regardais à nouveau mon sexfriend avant de sourire tout en secouant la tête. « Non je ne m'ennuie pas, disons que j'ai beaucoup de choses à penser et j'ai eu un passé assez mouvementé. Je n'ai jamais réellement pu me poser. » Je n'allais pas parler de mon passé à Milos mais je n'avais pas envie de mentir sur tous les points. Ma vie était compliquée, il ne fallait pas que je la complique encore plus. « Mes parents habitent à New York mais je n'ai plus trop de contact avec eux, disons que les histoires de famille ça blesse tout le monde. » avouais-je à demi-mots. La vérité était loin, mais ma famille d'accueil n'avait plus trop de nouvelles de ma part. Et c'était mieux comme ça. Puis je le regarde à nouveau boire alors que je pense à tout ce que j'ai pu vivre durant ses dernières années. J'avais perdu toutes les personnes que j'aimais, mes parents et ma petite fille. Au fond je ne m'en étais jamais remise et j'en souffrais encore à l'heure actuelle. « Oh je le sais oui, je le sens quand on est ensemble. » ajoutais-je malicieusement alors que je faisais référence à sa partie intime. Sur ce point il ne pouvait pas me mentir et j'aimais ça. « J'ai été en France durant quelques années, puis après j'ai été à New York pour terminer mon adolescence avant de venir ici. Après j'aime partir dans des pays étrangers pour mes vacances d'été..» Oui j'aimais ça car je partais loin, et je pouvais enfin vivre sans avoir peur que cet homme me retrouve pour achever son travail. Celui de me tuer.

Puis je me met à rire doucement lorsque l'on revient à parler de ma poitrine pas si généreuse que ça. Mais une poitrine qui me satisfaisais parfaitement. Je posais mes mains sur mes seins avant de le regarder en souriant en coin. « Moi aussi, alors tout va bien. » Je me mordais les lèvres tout en ne le lâchant plus du regard. J'étais heureuse de l'avoir en face de moi car je savais qu'après toutes ses belles paroles nous allions terminer ensemble. Du moins, physiquement. « Je veux bien un mojito s'il te plait. » Qui dit sexfriend attitré dit une fidélité dans ce domaine ? Certainement oui.