Telle une enfant docile je me laissai guider. Il m’entraîna par de-là les marches, plus loin que cette galerie d’art dans laquelle nous étions déjà trop longtemps restés. Je me laissai faire car je n’avais point à penser. J’avais ordonné et il avait assouvi mon désir, partir loin de cet endroit. Je respirai chaque particule du parfum qui se dégageait de sa veste et me prélassai du contact de son corps contre le mien. Cette sensation qui m’avait tant manqué et à laquelle il valait mieux que je ne m’attache pas trop. Pourtant, je cherchais la proximité plutôt que la distance et allai même jusqu’à marcher dans ses pas afin de point gaspiller une miette de sa présence contre la mienne. Je montai donc du côté passager de cette somptueuse cylindrée et déversai toute mon attention sur le conducteur sans le lâcher de mes yeux. J’observai le moindre de ses doigts glissant sur le volant, la moindre vitesse qu’il passait comme si le temps s’était arrêté et que nous étions revenus jadis. Je me revoyais assise là légèrement affalée sur le siège en cuir d’un confort exemplaire. Je ramenais toujours main sur le bord du siège vers Scott afin que nos mains puissent s’entremêler. Je n’osai me risquer à ce jeu ce soir mais je me permis cependant de fouiller dans l’habitacle à la recherche du moindre indice d’une présence féminine, je ne trouvais rien de suspect à mon grand soulagement et je resserrai l’étreinte de sa veste sur mes épaules en soupirant.
« Je suis contente de t’avoir revu…de te voir Scott, vraiment. » Il fallait que cela sorte, qu’il sache qu’en dépit de tout j’étais heureuse d’être en sa compagnie. Je lui indiquai des rues parallèles, perpendiculaires, certaines déviations à emprunter du bout des doigts au rythme du vrombissement de son engin roulant. Je savais où nous allions aller, un lieu où je traînai parfois lorsque j’étais adolescente, en plein cœur de Chinatown et où ils font les meilleurs rouleaux de printemps et nems que je connaisse. Un petit bouiboui sans grande prétention mais aux plats succulents que je m’en léchai déjà les babines. Ce trop plein d’émotions m’avait ouvert l’appétit. Revenue quelques années en arrière, le souvenir amer de sa perte me hantait tout de même et j’avais peur de me réveiller et qu’il ne reste que mes sanglots pour atténuer ce réveil difficile. Je passai donc ma main dans les cheveux de Scott afin de vérifier sa présence exclusive et, par magie, je ne retrouvai pas ma couette entre mes bras ballants. « J’ai pensé que grignoter quelque chose serait mieux que de se geler sur le parvis d’une galerie d’art pour fêter nos retrouvailles ? » Malgré cela, j’aurais préféré qu’il me mitonne un bon petit plat moi piètre cuisinière mais je ne désirais pas raviver de douleurs suite à la perte de ses restaurants. Au lieu de cela, une fois garée, je m’empressai de descendre de la voiture pour lui ouvrir la porte conducteur telle un vrai gentleman et lui offris ma main en gage de paix. « Ceci scelle notre alliance pour la soirée Monsieur Sanders, cela vous paraît correct après l’affront que je vous ai fait ? » Je m’en voulais et je baissai un instant les yeux mais ce que je ne voulais surtout pas c’est qu’il soit triste. Je pleurerai demain, ce soir j’avais assez été à plaindre, je voulais comprendre et apprendre à connaître ce Scott qui me semblait différent, dissimulant des maux que je ne soupçonnais même pas. Je le tirai vers l’intérieur de l’établissement et le laissai nous choisir une place en ajoutant : « Ca n’a pas le prestige des tiens mais c’est une partie de mon adolescence ici. Evidemment, rien ne vaut ta cuisine. » A défaut de dire, rien ne te vaut toi. Oui, rien ne lui arrivait à la hauteur et je fus obligée de le lâcher alors que nous prenions place avant de le questionner encore un peu : « Alors tu as choisi Washington plutôt que Fairfax ? Nous vivons donc un peu plus loin désormais. » Trop loin.
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Posté le Dim 25 Oct 2015 - 1:10
Pour l'instant il ne savait que penser de la tournure que prenait la soirée. Quelques minutes auparavant elle lui disait, sans détours, que cette soirée serait la dernière qu'ils partageraient, puis elle l'avait presque supplié de l'emmener quelque part loin de cette galerie. C'était à y perdre la raison, à ne plus savoir sur quel pied danser, mais il s'en fichait. Tout ce qu'il voulait c'était être avec elle, là, maintenant, et savourer l'instant présent. Il conduisait suivant ses indications à la lettre, profitant de chaque ligne droite pour tourner la tête en sa direction et la contempler. Qu'elle était belle, resplendissante de beauté. Une étoile parmi les lumières de la ville qui scintillaient au loin. Elle lui réchauffa le cœur lorsqu'elle lui avoua qu'elle était contente de le voir. Il ne pu dissimuler son sourire et lui répondit "Moi aussi, je suis content de te voir" -tu ne peux pas savoir comment. Ils arrivaient devant un restaurant chinois. L'établissement ne payait pas de mine mais, il était bien placé pour le savoir, bien souvent l'adage "l'habit de fait pas le moine" était de mise pour les restaurants. "Très bonne idée, je meurs de faim" répondit-il enthousiaste à son invitation. Rien de mieux que qu'un bon petit plat pour avoir une conversation. Il profita du fait qu'elle sortait de la voiture et faisait le tour pour s'empresser de cacher ses médicaments sous le siège du fauteuil que, par miracle, elle n'avait pas vu. Elle lui ouvrit alors la portière et lui présenta sa main qu'il accepta volontiers. "Mademoiselle Vega ce sera un grand plaisir et un honneur" lui répondit-il joueur. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas sourit comme cela, franchement. Il la suivit docilement jusqu’à l'intérieur et la guida jusqu’à une table isolée du fond près de la fontaine zen qui coulait doucement. Il ne s'était jamais considéré comme quelqu'un de sophistiqué. Il avait de bonnes manières et faisait preuve de raffinement dans son restaurants, mais dans le fond c'était quelqu'un de simple qui appréciait les choses simples. Comme ce bouiboui simple mais qui était bon. Comme la beauté d'Adriana, naturelle mais resplendissante. "C'est très bien comme endroit" la rassura t-il. Il la laissa commander pour eux deux, certain qu'elle ferait un bon choix. Et de toutes façons même si le plat ne lui plaisait pas il le savourerait comme le meilleur des plats qu'ils n'ait jamais mangé. Parce que c'était elle qui l'avait commandé. Assis face à elle, ses mains sur le bord de la table, il se retenait pour ne pas les poser sur les siennes. Elle l'interrogea alors sur sa présence à Washington, évoquant la distance qui les séparaient et il lui répondit "Oui, je viens d'arriver à Washington récemment en fait. J'ai trouvé un appartement sympa que j'ai retapé et redécoré. Ça m'a occupé... en attendant d'avoir un boulot. Je voulais prendre un peu de temps pour faire le point dans ma vie. Je suis pas sur de vouloir remonter un restaurant. Peut-être que je ferai quelque chose d'un peu différent. En tout cas personne ne voudra de moi pour le moment. J'ai... j'ai fait des conneries depuis que mon père est parti. J'ai les mains qui tremblent et ...bref, disons que je ne peux pas vraiment cuisiner pour le moment, en tout cas pas comme avant. Mais c'est pour ça que je suis venu ici. Je veux reprendre le contrôle sur ma vie. Tu pourrais passer me voir un jour..." Lâcha t-il alors sans mesurer le poids de sa proposition qui s'était échappée de ses lèvres. Elle venait de lui dire qu'elle ne voulait plus le voir et le voila qu'il l'invitait chez lui. Mais quel crétin. "Enfin.. Désolé.." A ce moment là le serveur arriva avec leurs plats, desquels s'échappait une légère fumée aux milles saveurs d'orient. "Ça à l'air délicieux" dit-il comme pour changer de discussion. Après avoir goûté quelques fourchettes de son met délicieux il interpella Adriana pour lui demander "Dis.. ça te dérange si je goûte à ton plat?" D'un air curieux et innocent. Simple requête par curiosité professionnelle ou soupçon de tentation? Lui-même n'était pas certain de savoir la réponse. "Parles moi de toi, veux-tu? Je veux tout savoir. Ce que tu as fait, ce que tu es devenue, quels sont tes projets désormais, si ton travail te plait, si ton plat préféré est toujours celui que je savais.. Bref, tout." Lui demanda t-il les yeux rivés vers elle, unique spectacle de sa soirée, sujette de son entière contemplation.
Tandis que nous étions installés depuis deux douzaines de minutes, nos plats ne se firent point prier. J’avais opté pour un poulet cuisiné à la sauce thaï car j’appréciais tout ce qui était épicé, accompagné de riz cantonnais et j’avais choisi un assortiment de fritures chinoises pour Scott afin qu’il ne soit pas déçu d’un plat unique. Pour accompagner notre repas, j’avais songé prendre un grand pichet de coca mais il m’aurait trouvé sûrement trop enfantine alors, au plus grand des hasards, j’avais commandé une bouteille de vin peu friande de ce genre de mets mais un restaurant entre adultes avec seulement du soda comme accompagnement, cela laisserait penser quoi ? Ainsi, je picorai déjà quelques morceaux du pain qu’ils nous avaient emmené pour patienter tout en écoutant le bellâtre qui me faisait face. Cet homme savait tout faire, doué de ses mains comme pas deux, il réussissait tout ce qu’il entreprenait, je me doutais que son logis devait être à la hauteur de son ambition. J’acquiesçai d’un hochement de tête baissant légèrement le regard lorsqu’il me proposa de passer un jour chez lui. J’étais quelque peu réticente à l’idée de passer plus de temps en sa compagnie surtout sur un terrain aussi houleux que son appartement. Pourtant, je devais concéder qu’il semblait traverser une mauvaise passe et je n’ai pas l’habitude de laisser mes amis dans le besoin. Du coup, je répondis par l’affirmative, un petit hochement de tête bien qu’en ajoutant sur un ton plutôt monocorde : « Je veux bien venir te voir même que nous nous voyions en dehors comme des…amis. » Cela ne serait jamais le cas mais au moins, j’avais posé mes conditions. J’appréciai cette chaleur et cette facilité qui se dégage de notre entente mais je n’étais pas prête pour quoi que ce soit d’autre, j’avais trop souffert et il traversait un moment qui me semblait déjà pénible sans que doive en rajouter avec mes interrogations farfelues. Notre relation était terminée, il l’avait choisi et je devais accepter cet état de fait. Après, il est vrai que nous fusionnels et on ne peut nous reprendre cette partie de nous qui me plaît assez bien. Je n’avais que trop peu d’amis alors pouvoir compter sur quelqu’un qui me connaît ici c’est un luxe. Ou, du moins, pouvoir être à ses côtés afin de m’assurer qu’il reprenne sa vie en main…
Je renversai presque la bouteille de vin alors que je repensai à ses mots. Il tremblait ? Etait-il malade ? Je songeai aux troubles qui peuvent causer ce genre de maux. Inquiète, je l’auscultai du regard avant de dire : « Tu as consulté un spécialiste pour tes problèmes de main ? Tu es jeune encore, à part une maladie ou un problème de sevrage….il n’y a rien pas grand-chose qui peut être à l’origine de ces symptômes. » Je pris peur un instant, avait-il les pupilles dilatées ? Cependant, je ne voulais paraître inquisitrice et je laissai cet état de fait de côté pour me concentrer sur ses questions. Autrefois, j’aurais simplement piqué avec ma fourchette un morceau de poulet et un peu de riz afin de lui présenter pour qu’il se serve. Aujourd’hui, je choisis de placer mon plat entre nous deux pour qu’il puisse y avoir accès en lui intimant de se servir : « Pas le moins du monde, fais comme chez toi ! » Mais nous n’étions pas chez lui et il n’était plus mon foyer. Je pris une bouchée avant de choisir posément mes mots afin de lui répondre. « Par où commencer ? Oui j’aime toujours autant les spaghettis bolognaises même si ce n’est pas typique de chez moi. Je suis là depuis peu j’habite une petite maison avec la clôture blanche, la pelouse bien tondue, ce qui m’a toujours fait envie mais je m’y sens un peu seule alors, la plupart de mon temps je le passe au centre de recherche océanologique à m’occuper de mes peluches géantes. Après, comme partout, j’ai quelques collègues un peu lourds mais sinon l’équipe est sympa et le bassin gigantesque, il donne directement dans la mer. » Je marquai une pause, je n’avais pas grand-chose à ajouter en fait. « Après dans mes projets immédiats et bien, j’aimerais que cela continue d’aller dans le bon sens et puis on verra bien, peut-être reprendre mes études, j’aimerais étudier les reptiles. » Oui j’aimais les défis mais pour l’instant, il n’était en rien question de cela. Mes pensées tournaient autour de Scott et les mots que je m’interdisais de sortir traversèrent mes lèvres après que j’ai repris un peu de riz et porté une gorgée de vin infime dans ma gorge. « Tu sais Scott, si tu as des soucis tu peux m’en parler, je ne te jugerai pas. » Je penchai légèrement la tête de côté d’un air peiné et je cherchais sa main du bout de mes doigts. « Il ne faut pas te murer dans le silence. Si tu….tu te drogues, je ne te dirai rien je veux juste que tu ailles bien » finis-je par lâcher dans un souffle.
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Posté le Dim 25 Oct 2015 - 15:21
Le passé nous rattrape toujours
Adriana + Scott
Dans un premier temps étonné qu'elle ait commandé du vin pour accompagner leurs plats il sourit de la situation lorsqu'elle manqua de renverser la bouteille rattrapée de justesse. Quelle chiqueté pensa t-il rieur, du vin dans un chinois. Coopératif il leur servi un verre de vin a tous les deux, tandis qu'il se préoccupait de la quantité de champagne qu'il avait déjà descendu ce soir. Un peu plus, un peu moins... Cette fois les choses étaient un peu plus claire. Elle était disposée a le revoir, mais seulement en "amis". Qu'a cela ne tienne il saurait être son ami s'il le fallait, tant que cela lui permettait d'être a ses cotés. Ne nous cachons rien cependant, Scott n'était lui-même pas convaincu de cette possibilité. L'amitié d'une personne que l'on avait aimé était a son sens qu'une manière de maintenir un lien ambigu... mais cela lui allait égoïstement bien. Il ne voulait pas la perdre encore une fois. Sournoisement il se laissa même penser a la reconquérir avec le temps. Il mis néanmoins ces pensées de coté pour faucher d'un coup de ses deux baguettes un morceau de son plat qu'il dévora. "Mmm, mmm... ch'est exchellent" dit-il la bouche pleine en riant pour la première fois depuis qu'ils s'étaient vus. Il repensa alors a ce qu'elle venait de lui dire, et après quelques minutes de réflexion lui dit "Tu sais... Il y a un événement du National Geographic "Pristine Seas: Les derniers lieux sauvages de l'océan" qui se tient a Washington depuis un mois. Cela va durer plusieurs mois mais, si jamais l'envie t'en dit... on pourrait y aller ensemble. En terrain neutre. Enfin si ca te dit... penses-y." Homme d'habitude de peu de mots, cette invitation était sa manière de lui dire qu'il avait compris. Qu'il respecterait son souhait de se voir en amis. Quant au fait qu'il était au courant pour cet événement portant sur les animaux marins, il était timidement révélateur que chaque information qui révélait de ce domaine se gravait automatiquement dans sa mémoire depuis qu'il l'avait connue. C'était une façon pour lui de rester connecté a elle depuis tout ce temps. Finalement elle se dévoila un peu plus. Elle le rassura sur ses goûts gastronomiques, ce qui lui valut un franc sourire. Même si elle avait changé depuis tout ce temps, elle restait dans le fond la même personne exceptionnelle qu'il avait connu a Berkeley. Il se remémora un instant ces fois où, lorsqu'elle tombait malade les jours d'hiver, il lui apportait un plat de succulents spaghettis bolo au lit. Il se posait alors près d'elle dans le lit et, bien que faible, jouait avec elle en lui exigeants mille baisers pour lui enlever le rouge qu'elle avait autour des lèvres. Elle lui conta ensuite de sa maison a la clôture blanche. C'est vrai qu'elle en avait toujours rêvé. Il se demanda alors qui s'occupait de son jardin, de chasser les araignées de la maison lorsqu'elle était effrayée; de la réchauffer sur le canapé lorsqu'elle regardait un film, et cela le rendit triste. Elle poursuivit ensuite sur son travail ce qui éveilla tout son intérêt. "Wahou, il donne sur l'océan carrément? Ça doit être magique" s'exclama t-il plein d'entrai. Il était content que son travail lui plaise, mais aussi soucieux pour sa vie personnelle. "Tu sais, je suis peut-être mal placé pour te dire ça, mais tu dois vivre ta vie avant tout et t'occuper de toi. Tu mérites le bonheur sur tous les plans, le travail c'est bien mais... tout ce que je veux dire c'est que tu dois prendre soin de toi." Douce ironie pensa t-il compte tenu que c'était lui-même qui l'avait privé de tout le reste. Mais en dépit de cela il voulait qu'elle soit heureuse. Il avait très bien remarqué qu'elle continuait d'être cette personne soucieuse du bien des autres sans se préoccuper du sien. Il espérait au moins que ces durs événements l'aient rendue plus forte et il sentait que, d'une certaine façon, c'était le cas. D'ailleurs elle chercha ensuite a savoir ce qui n'allait pas, lui affirmant qu'elle était la pour lui s'il avait besoin d'en parler. Il la regarda alors le plus tendrement du monde et posa sa main sur la sienne, reconnaissant. "Merci. J'ai pris un mauvais chemin ces derniers temps, mais ça va aller. Ne t'inquiètes pas pour moi" conclu t-il poliment. "Parles moi de ces études que tu entreprends. Les reptiles vraiment? T'as peur de rien! Enfin si c'est ça que tu veux faire je suis sûr que tu réussira; t'as toujours été la meilleure pour tout ça..." Lui dit-il curieux d'en savoir plus sur ses motivations.
Je l’écoutais parler comme si le temps n’avait pas filé, comme si nous retrouvions au cours de l’une de nos sorties ponctuelles et que rien n’avait changé. Je me voilais allègrement la face, tout avait changé, la situation s’était retournée et, si l’on devait faire le bilan de cette rupture, au final, il ne restait que deux êtres esseulés et oserais-je dire vides de tout sens ? En tout cas cela est et demeure mon cas. Je n’avais trouvé de véritables passions que dans mon travail et si j’écumais à mon actif bien plus d’heures passées au bureau qu’un être humain normal, je me satisfais de cet état de fait puisque rien de bien intriguant ne m’attend à la maison. Je n’étais cependant que peu coutumière des évènements un peu trop mondains mais j’adorais ceux qui ont un rapport avec la mer. Ainsi, lorsqu’il m’énonça la future probabilité de l’accompagner à ce qui ressemblait pour moi au Saint Graal de Washington, je ne fus capable de répondre que par : « Je pense que oui. » Je modérais cependant mes propos car, dans ma hâte, il allait me prendre pour une pauvre âme en quête de sa présence. Cela restait vrai, j’étais avide de sa chaleur, économe de sa compagnie, enivrée par son parfum mais j’étais également amère par rapport à son abandon et je ne pourrais souffrir un chagrin supplémentaire. Alors je souhaitais au plus profond de moi lui accorder à nouveau mon entière confiance mais je n’étais pas prête et je préférais que cela n’advienne pas, à lui confier mon cœur comme le plus précieux des joyaux. Il était mien désormais et resterait un compagnon solitaire jusqu’à ce que les plaies de mon passé se soient entièrement refermées.
Je l’observai cherchant quelque chose qui aurait changé et qui pourrait m’éloigner de ce dangereux prédateur mais je n’avais comme vision qu’un homme au cœur meurtri par d’autres maux que les miens qu’il faudrait aussi panser. Je n’étais pas la bienvenue pour ce genre de rituel, il lui fallait du sang neuf, une flamme qu’il n’aurait pas déjà voulu éteindre. Car, après tout, si le passé nous rappelle, cet homme avait cessé de m’aimer. Il appréciait ma compagnie là n’était pas la question mais cela se stoppait là même si, plus tôt dans la soirée, il avait mentionné que les pulsations de son cœur étaient miennes. Doucereux paradoxe mais auquel je ripostais plus pour moi-même que pour lui : « Ce sera un plaisir de t’accompagner, je pourrai peut-être t’apprendre deux trois petites choses. Oh et si tu veux, je te ferai visiter mon terrain d’investigation un de ces jours, si plonger ne te fait pas peur ? » Je mentionnai encore : « Tu vas faire tourner les têtes en tenue d’Adam plaquée dans une combinaison au centre de recherche. J’ai quelques collègues friandes de beaux mâles… » et je baissai les yeux. La plaisanterie n’était point facile à digérer.
Je me braquai et retirai ma main à la dernière de ses paroles. Tu es la meilleure, tu es parfaite mais réveille-toi Scott, c’est avec toi que j’étais ainsi, aujourd’hui je ne suis plus cette fille si pétillante et même si je me tue à la tâche qu’importe ? Si je peux tromper mes sentiments en les transposant sous une autre forme ? Je laissai reposer mon menton sur ma main prolongement de mon bras accoudé sur la table. Oui ce n’était point poli mais il savait ce que je pensais des convenances…d’inutiles choses dont on peut aisément se passer. « Je vais bien Scott, je te rassure, tout roule. Par contre toi non jamais tu n’aurais arrêté la cuisine. Que se passe-t-il ? Je m’inquiète pour toi. » Non pas en souvenir du passé mais parce que son talent ne devrait pas être relégué ainsi au second plan. « Tu étais…es toujours un chef extraordinaire. Qu’a-t-il pu se passer pour que tu perdes autant confiance en toi ? Tu te souviens des projets que nous fondions ? Ce restaurant en bord de mer, les pieds dans l’eau pour que nous soyons réunis ? Où est passé cette étincelle qui te caractérisait tant ? » Je le regardai, assez navrée mais j’enchaînais tout de même afin de détendre l’atmosphère et en soufflant sur la mèche de cheveux qui cherchait à se loger devant mes yeux, cela l’avait toujours amusé. « Tu sais très bien que c’est en prenant soin des autres que je prends soin de moi-même, ça a toujours comme ça. Et oui, les reptiles, j’ai envie d’élargir mes connaissances pour, pourquoi pas voyager un peu comme je n’ai aucune attache. » Je lorgnai sur mon plat, je n’avais plus très faim finalement et le poussai en direction de Scott. De là, je me levai de mon siège pour venir m’installer sur celui à côté du beau brun pour le fixer ardemment, il y avait quelque chose qui clochait et il allait avouer….cela était ma méthode infaillible pour le faire flancher, autrefois : me planter là et ne pas le lâcher du regard.
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Posté le Dim 25 Oct 2015 - 17:27
Le passé nous rattrape
toujours
Adriana + Scott
Il sourit lorsqu'elle lui répondit qu'elle voulait bien l'accompagner à cette exposition. Pourtant elle évoqua encore une nouvelle fois des propos visant la gent féminine, comme elle l'avait déjà fait plusieurs fois au cours de la soirée. Cela trahissait très certainement son sentiment d'insécurité, voire même peut-être de jalousie. Pourtant il lui avait dit qu'il n'y avait personne et qu'il ne s'était intéressé a personne depuis elle. Décidemment elle n'avait pas compris qu'il ne souhaitait personne a part elle, qu'il l'avait laissée à contrecœur et que cela avait la plus grande bêtises de sa vie. "Tu peux parler toi" lui rétorqua t-il alors sans hésiter. "Avec ton corps de sirène dans ce bassin, je sais très bien l'effet que tu fais. Ils se retournaient tous sur toi lorsqu'on faisait du surf dans la baie de San Francisco, t'as oublié?" La défia t-il rieur. Elle n'était vraisemblablement toujours pas disposée à s'étaler plus en détails sur sa vie. Peut-être pensait-elle que ce n'était que de peu d'intérêt pour Scott. Il attendrait de regagner son confiance pour en savoir plus sur son quotidien s'il le fallait. Elle continua à le questionner sur sa passion évanouie. Il était vrai qu'il n'éprouvait plus aucun sentiment lorsqu'il cuisinait, peut-être même qui ne les retrouverait jamais. "Je sais pas ce qu'il s'est passé. C'est parti comme ca, pouf d'un coup. J'ai toujours cuisiné pour quelqu'un. Pour mon père d'abord, puis pour toi. Je pense que, inconsciemment, c'était ca qui me motivait. Puis ensuite je t'ai dit, j'ai fais des conneries. J'ai du mal a me contrôler par moments et consomme en excès" lâcha t-il sans pouvoir contenir ses aveux plus longtemps à la vue de celle qui se tenait désormais sur la chaise à coté de lui. "Je sais que c'est con, parce que c'est ça qui à tué mon père, mais c'est arrivé. Maintenant je fais de mon mieux pour m'en débarrasser et crois moi je compte bien y arriver" la rassura t-il. Elle le mettait à rude épreuve ainsi si près de lui. Il voulait qu'ils soient encore plus près, mais le seul contact qu'ils avaient étaient leurs genoux et leurs mollets qui se frôlaient entre deux chaises. "Racontes-moi" dit-il ensuite appréhendant sa réponse "Où veux-tu voyager?". Il déboutonna les deux premiers boutons de sa chemise pour se mettre l'aise puis posa ses bras sur le bord de la table sur lesquels il reposa sa tête tournée vers elle. Sans ne jamais la quitter du regard il était buvait ses paroles, souhaitant secrètement que cette soirée ne se termine jamais. A ce moment-là le serveur déposa sur la table deux biscuits de fortune typiquement chinois. Il déplia son bras pour en attraper un puis le tendit à Adriana. "Ça dit quoi?" Demanda t-il curieux de savoir qu'elle était la phrase que le destin avait attribué à chacun d'eux ce soir là.
San Francisco…Le surf…de doux souvenirs remontaient en moi et je me laissai un instant porter sur la vague de douceur que cela évoquait en moi. Revenant à la réalité notamment grâce aux propos de Scott, je rétorquai d’une voix quelque peu frivole pour émoustiller, peut-être, l’ancienne passion qui nous animait : « Et j’étais obligée de cacher ton torse de ma serviette pour éviter les gloussements de pintades derrière nous. » Je souris à cette vision et renchéris : « Tu as toujours eu des tablettes de chocolat en béton, tu pensais sûrement que c’était un gage de séduction et tu avais raison. Je les adorais. » Je levais ma main pour tâter son poitrail voir si mes anciennes « amies » hantaient encore fièrement le corps de celui qui fut mon amant. Satisfaite, je retirai ma main, songeant à ses propos. Un élan de tristesse explora le bleu de mes yeux avant de se retirer. J’étais triste pour lui et triste pour nous par défaut. Je l’enveloppai alors du regard le plus bienveillant qu’il soit à défaut de pouvoir user de mes bras. Je ne repoussai que très peu les erreurs de la vie, j’avais l’habitude les inclure dans le parcours de la vie de chaque individu, cela leur permettait d’en sortir plus fort. J’aurais peut-être dû me diriger vers des études de psychologies mais j’aurais été trop émotive car beaucoup trop empathique, je prenais les choses à cœur et comme si elles étaient miennes, un comble donc pour un psy qui doit extérioriser les maux de ses patients. J’étais souvent dans l’excès et, une fois n’est pas coutume, je me saisis de la bouteille de vin – quelle idée avais-je eu de commander cela – et déversai son contenu à l’intérieur de ce qui fut mon plat. Les dernières gorgées finirent dans mon verre, déposé sur la table derrière nous, loin de Scott. En me rasseyant correctement, je fis « exprès » de rapprocher un temps soit peu ma chaise afin que nos genoux soient désormais collés et non qu’ils se cherchent en se frôlant. J’étais satisfaite de mon entreprise mais je ne savais qu’à dire à Scott alors je posai ma main sur mon épaule telle une mère consciencieuse à défaut d’être une épouse compatissante : « Tu n’as pas à affronter cela seul Scott. Je te connais et tu es capable de t’en sortir. S’il faut que je te surveille H24 pour que tu ailles mieux, je le ferai comme tu as su prendre soin de moi quand je me cherchais. » Oui il y a eu cette époque où je ne savais guère où était ma place et celui qui m’a tendu la main n’est autre que l’homme qui me fait face, aussi dois-je lui rendre la pareille. « C’est dommage mais si tu ne cuisines plus pour les autres et que tu changes de voix, j’aimerais un jour regoûter à tes fameux spaghettis, si tu veux bien ? » Il ne pouvait avoir perdu son don, j’en étais persuadée mais au lieu de discourir là-dessus, le serveur nous interrompt et je laissai mes yeux glisser sur son torse saillant à peine dévoilé. N’allez pas croire qu’il me fasse de l’effet – un peu certes – mais il avait et demeure un bel homme, un apollon américain au corps athlétique et la virilité affirmée, un vrai bad boy quoi. Alors, lorsqu’il me parla de voyages et autres, je sortis de ma contemplation mi-figue mi-raisin. « J’aimerais faire la Cordillère des Andes ainsi que la forêt amazonienne et retourner à Buenos Aires aussi. » C’était dans mes projets secrets peut-être pour notre voyage de noces…avant. Je récupérai le gâteau qu’il me tendait, l’ouvrait en deux afin de récupérer le message et croquai l’une des moitiés, gourmande que j’étais. Je dépliai le dit message afin de satisfaire sa curiosité et lut à voix haute en même temps que je le découvris : « Le futur est souvent construit sur les pavés utilisés pour construire le passé. » Je cogitais un instant même si je voyais se profiler une signification. « Mouais, pas très équivoque. Je t’en choisis un et on regarde, peut-être tu auras plus explicite ! » Je piochai en fermant les yeux à la recherche du gâteau de la fortune idéal et lui tendit avec un sourire pendu aux lèvres.
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Posté le Dim 25 Oct 2015 - 18:40
Le passé nous rattrape
toujours
Adriana + Scott
Il fut surpris qu'elle le cherche ainsi. Il n'y avait aucun doute que cette conversation se déroulait depuis le début comme sur un fil tendu, tâtant les limites de chacun, jouant dangereusement avec le danger. Cela provoquait en lui une excitation qu'il peinait à dissimuler. Elle posa alors la main sur son torse, évoquant en lui un désir immédiat. Ciel, il n'était plus un adolescent. Quels pouvoirs magiques avait-elle pour le mettre dans cet état instantanément. Fort heureusement elle retira sa main pour débarrasser la bouteille de vin. Il eut à peine le temps de stabiliser sa respiration qu'elle rapprochait encore un peu sa chaise, collant maintenant ses genoux aux siens. Il sentait les battements de son cœur s'accélérer et tambouriner dans tous ses membres. Il ne bougea pas face à ces manœuvres et se contenta de rester dans la position où il était tandis qu'elle posait sa main sur son épaule, intensifiant encore un peu la torture de tentation dans laquelle elle l'avait embrigadé. D'un œil discret il se laissa aller à explorer son décolleté profitant que sa tête reposée sur ses bras était à même hauteur. Elle disposait encore des même atouts qu'ils l'avaient séduit à l'époque.
D'un ton protecteur elle lui annonça qu'elle veillerait sur lui s'il le fallait, jusqu'à ce qu'il aille mieux. "Merci" lui dit-il alors reconnaissant, posant sa main par la même occasion sur son bras. Ils ne se trouvaient plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. "Je te cuisinerai des spaghettis un de ces quatre. Je te les ferai livrer chez toi, ou bien au travail pour ta pause déj'" dit-il tout sourire. "Scott Express tatatataaa. Tu viens peut-être de te convertir en la première cliente de mon futur business qui sait!" dit-il en la taquinant. "Tu sais que j'ai fais la Cordillère et l'Amazonie, si jamais tu as besoin d'informations" à défaut d'un compagnon de voyage. Il se rémora alors un instant cette époque où il avait voyagé aux quatre coins du Monde. Il se replongea dans cette période incroyable où il avait parcouru à cheval la Cordillère des Andes en compagnie d'un Arriero dénommé Angelo, un maître du rodéo chilien. Il repensa aussi à toutes ces petites bêtes qu'il avait croisé et dégusté aux Iquitos en Amazonie. Qu'il regrettait ce temps là où tout était simple et n'était qu'aventure. Il revint à la dure réalité lorsqu'il réalisa qu'elle s'absenterait alors encore plus loin de lui. Elle suivi alors ses indications et s'empara d'un fortune cookie à la phrase un peu confuse. "Un peu naze ton biscuit" s'esclaffa t-il tout en la bousculant gentiment du bout de l'épaule. "A moi..." S'exécuta t-il en croquant dans la moitié du biscuit pour en retirer le petit bout de papier. "Possible ou impossible, le pardon nous tourne vers le passé. Il y a aussi de l'à-venir dans le pardon." Il hocha la tête pensif puis présenta l'autre moitié de son biscuit devant la bouche d'Adriana du bout de ses doigts.
Son idée de livraisons de bon petits mets concoctés par le chef Sanders me paraissait excellente. J’étais conquise bien que j’aurais préféré le voir cuisiner dans l’enceinte de mon foyer, cuisiner exclusivement pour moi…à ma portée. Je ne soufflai point mot mais n’en pensais pas moins. L’électricité parcourut mon corps lorsque je percutais qu’il venait d’apposer sa main chaude sur mon bras dénudé. De fines décharges s’emparèrent de la zone qu’il avait fait sienne. Je ne pouvais prétendre ne pas être heureuse, le contact d’un homme étant absent de ma vie depuis trop longtemps alors y goûter à nouveau c’est comme retourner sur une terre où l’on a passé des jours heureux. En plus, il ne s’agissait pas de n’importe lequel de mes amants mais du seul qui puisse compter au palmarès des meilleurs puisqu’il n’y a eu que lui qui puisse prétendre à cette catégorie. J’étais déçue qu’il ne me les apporte pas lui-même mais c’était déjà bien, trop même. J’avais été claire et je me laissai tenter par son aura débordante de chaleur, une chaleur qui avait été mienne pendant un laps de temps qui avait été trop court suite à ses bêtises. Il avait mal joué et m’avait perdu involontairement. Devais-je laisser le souvenir de nos jours heureux prendre le pas sur ceux, plus malheureux, dont j’avais dû me relever seule ? J’étais perdue et troublée par notre proximité pourtant, je ne parvenais pas à y mettre un terme. Notre complicité était trop forte, nous étions amis après tout avant d’être amants, c’est bien ce que font des amis non ? Ce genre de…rapport. Sortant de mes complexes pensées, je lui répondis sur le ton de la plaisanterie : « Effectivement. Tu devrais te lancer via internet, je ferai de la pub pour toi ou alors tu t’achètes une petite camionnette et si ça devient plus influent, tu pourras engager du monde. » Oui je projetais Scott avant même qu’il ait énoncé vouloir réaliser quoi que ce soit. C’était moi tout craché….plus vite que la musique.
Il nomma ses voyages et cela me rendit morose. « Ce sont des projets cela dépend comment ça va se passer ici. » Je marquai une pause mais je m’exclamai quand même chassant ce vague à l’âme qui m’emplissait. « Ces voyages…on aurait pu en faire tellement ensemble, c’est du gâchis, enfin c’est la vie ! » Je lui rendis son sourire lorsqu’il me bouscula légèrement suite au drôle de proverbe/citation ou que sais-je qui m’avait été attribué. Le sien n’avait rien de bien convaincant, j’aurais préféré quelque chose de plus « drôle » afin d’égayer notre soirée. Au lieu de cela, il me tendait l’autre moitié de son biscuit du bout des doigts. « On va demander à se faire rembourser ou… » Je plaçai ma main sur la sienne comme rempart de sécurité afin de me protéger si l’on peut dire et j’happai le morceau de gâteau qu’il me tendait de mes lèvres en mordant très légèrement le bout des doigts de mon interlocuteur et je partis dans un fou rire incontrôlable en me munissant d’une serviette et d’un stylo plongé au fond de mon sac, lequel j’attrapai en me penchant par-dessus la table sans quitter le contact qui me reliait à Scott. « Ferme les yeux » ordonnais-je en l’observant pour vérifier qu’il obéisse. Je griffonnai quelque chose sur la serviette des mots où l’on pouvait lire : Ton sourire est grand et ta chemise trop ouverte pour moi donc également pour les autres demoiselles. Certes c’était équivoque mais je n’avais que faire de cela, je lui donnais la serviette et posai ma main sur son genou pour lui intimer d’ouvrir les yeux, songeuse quant à sa réaction, j’avais envie de m’amuser et de pas me prendre la tête, demain nous reprendrions chacun notre chemin en bons termes, comme des amis alors autant lui remonter un peu le moral et le sortir de sa morosité…ou de la mienne ?
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Posté le Dim 25 Oct 2015 - 20:19
Le passé nous rattrape
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Adriana + Scott
"Ah mais oui, c'est bien ca comme idée! Dis donc tu t'es convertie en vraie business woman" répondit-il du tac au tac à sa proposition de business plan. Un food truck ou un truc du genre, après tout pourquoi pas, il y penserait. Cela lui faisait chaud au cœur qu'elle conjugue pour lui quelques un de ses projets. "T'as toujours été forte pour remonter le moral toi, hein?" Lui envoya t-il sans pour attendre la réponse qu'il connaissait déjà. "Tu sais pas besoin d'être en couple pour faire des voyages. Enfin je dis ca mais, y'a plein de gens qui font des voyages entre amis... De toutes façons quand on voyage on est bien trop crevés quand on termine la journée pour faire quoi que ce soit sous la couette!" Dit-il pensant que c'était certainement la phrase la plus stupide qu'il avait sorti jusque là. Mon dieu, mais quel con. Elle l'empêcha ensuite fort heureusement de dire plus d'âneries en lui demandant de fermer les yeux. Hésitant de prime abord il s'exécuta ensuite docilement et ferma ses paupières un court moment. Il ria franchement à la déclaration de la belle blonde. "Ah non ma jolie, je crois bien que tu te trompes!" s'exclama t-il. Il se pencha alors vers elle, le buste en avant dévoilant encore un peu plus son torse nu. Une véritable déclaration de guerre à l'avertissement qu'elle venait de lui écrire. Il lui murmura la chose suivante "Tu devrais y regarder de plus près, parce que moi je crois que c'est toi qu'elles regardent, et je comprends bien pourquoi. Tu sais je suis très ouvert sur ces choses là , faut pas croire. On à étudié à Berkeley après tout! Puis il parait qu'il n'est pas rare qu'une personne se tourne vers l'autre bord... Je le prendrai pas mal hein. Tu peux tout me dire tu sais." Enfin si, sûrement que sa fierté en prendrait un coup, mais il lui avait susurré cela sur le ton de la plaisanterie pour entrer dans son jeu. Il resta là, planté devant elle à quelques centimètres à peine. Il aimait quand elle était joueuse, et lui avait toujours adoré la gagner à son propre jeu. Il tourna alors sa tête en direction du petit groupe de midinettes qui se trouvaient à l'autre bout du restaurant et leur adressa un clin d'œil des plus charmeurs. Les adolescentes se mirent à glousser en chœur cachant leurs gloussements de leurs mains. Il ramena ses yeux sur ceux d'Adriana, fier de son manège. Il prit ensuite sa main dans la sienne et la porta directement à ses lèvres pour lui déposer un baiser dans le creux de la main. Il ne s'était pas détenu un instant, ne songeant même pas à hésiter. C'était sa façon de la remercier, de lui dire que pour la première fois depuis longtemps il se sentait bien.
Oui, j’étais au moins douée pour un aspect des relations humaines, je savais remettre les idées claires à à peu près tout le monde sans rien demander. Je devrais songer à me faire payer un de ces jours. J’acquiesçai doucement d’un signe obtempérant du visage. Certes nous pouvions partir ensemble en périples mais je doute que face à la beauté de l’univers, nous nous contentions d’une simple et béate contemplation…contemplation du moindre millimètre de son corps probablement mais certainement pas des amas de boue bordant l’Amazone. « Toi ? Fatigué ? Je rêve, tu te voiles la face mon ami. » Je ne m’étendrai point sur le sujet mais nos haltes ne se soldaient généralement pas par un profond et mutuel respect pour laisser l’autre en paix mais plutôt par d’affectueux câlins qui prouvaient notre attachement consenti et voulu. S’ensuivit une vague discussion sur mes orientations sexuelles…je n’étais pas fermée à le satisfaire mais j’étais outrée qu’il puisse penser que de jeunes adolescentes m’intéressaient, j’avais un peu plus d’estime pour moi-même ! Néanmoins, j’entrai dans son jeu et l’écoutais parler avant qu’il me couve de son regard de mâle fier et qu’il fasse une chose à laquelle je ne m’attendais absolument pas. Je ne pouvais me retirer de son étreinte à moitié voilée et j’éprouvais même une certaine tendresse et une envie de l’entraîner contre mon cœur en cet instant. De plus, l’odeur omniprésente de son parfum semblait presque me saouler. C’en était trop, je me levai, me plaçai derrière lui, posai mes deux mains sur ses épaules et susurrai à son oreille d’une voix délicate : « Je sais que ça a toujours fait partie de tes fantasmes. Je reviens. » Je me dirigeai vers la table de ces pinups et je discutai rapidement avec elles. « Je cherche une fille qui pourrait redonner un peu d’ardeur à mon mari, je commence à être rouillée au lit. » Je fixai les glousseuses sans mot dire et renchérit : « Par contre, nous partageons tout donc si vous le prenez, c’est avec moi. » Elles fixaient d’un peu trop près Scott et cela me plaisait qu’à moitié mais avouez que la situation était cocasse. Je revins enfin à notre table avec une fille un peu délurée, des cheveux d’un rose aux reflets violines et des tatouages assez provocateurs. Je la désignais à mon cher et tendre en ajoutant : « Tu vois chéri, tu avais raison, elle veut bien jouer avec nous. Par contre je pose une condition. On fait ça dans mon bac à dauphins, j’ai besoin de spectateurs. » Me prenant probablement pour une cinglée, la jeunette détala de toutes ses forces en prétextant un coup de fil. Je fus secouée par un fou rire des plus violents et repris ma position de tout à l’heure, les mains scellées aux épaules de Scott. « Alors amour, on fait comment ? » je n’avais guère prononcé ce surnom depuis des lustres et je m’en voulais déjà mais tant pis, nous nous amusions tellement. « Tu préfèrerais peut-être un homme pour nous tenir compagnie ? Tes désirs sont des ordres. » Je laissai courir l’un de mon index sur le front de Scott afin de dégager la mèche de cheveux qui s’y était installée et je m’attardai un instant sur son cou avant que ma main reprenne sa position initiale et que je colle mon front contre sa nuque.
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Posté le Dim 25 Oct 2015 - 21:30
Le passé nous rattrape
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Adriana + Scott
Dans un sursaut elle s'était levée pour se placer derrière lui, plaçant ses mains si légères sur ses épaules. Penchée vers son oreille elle lui parla de fantasmes et son mécanisme de mâle bloqua son cerveau sur cette parole sans entendre les autres mots qu'elle avait prononcé. Elle se dirigea dans le même élan vers les adolescentes aux rires de pucelles du fond de la salle et discuta une bonne minute avec elles. A sa grande surprise elle revint accompagnée de celle qui semblait la plus rebelle et dévergondée. Mon dieu mais c'est une folle, attachez-là! Pensa t-il ahuri face au spectacle auquel elle se donnait. La fillette déguerpit suite à la proposition indécente mais non moins hilarante qu'Adriana lui avait fait. "Mais t'es une grande malade!" s'exclama t-il sans s'en pêcher d'avoir un fou rire. "Dans dix minutes les flics vont venir nous passer les menottes. Et ce sera pas pour un jeu coquin si tu vois ce que je veux dire...!" Il n'arrêtaient pas de rire en chœur comme de petits adolescents satisfaits de leur coup. Elle le rappela alors brutalement à la réalité lorsqu'elle le surnomma "amour" comme elle le faisait dans le passé. Il ne releva pas ne souhaitant pas interrompre la bonne humeur dans laquelle elle les avait entraînés et répondit "Tu sais, c'est peut-être pas une mauvais idée. Il pourrait bien m'apprendre deux-trois trucs que je connais pas encore, ou parfaire mes techniques. S'occuper de toi comme... tu le mérites." Dit-il en sentant la présence de sa tête dans le creux de sa nuque. S'en était trop de ce jeu dangereux, il sentait son cœur tambouriner comme un fou depuis de trop longues minutes déjà, tout ses membres le démangeaient, le suppliant de l'attirer contre lui pour la sentir d'encore plus près. Il profita de la chaleur de son corps contre son dos pendant un moment, avant de se lever. Il posa un billet marqué du portrait de Ulysses S. Grant et attrapa sa veste ainsi que le sac de sa partenaire du soir avant de poser sa main dans le bas de son dos pour l’entraîner dehors.
Je tentai de calmer la montée d’adrénaline qui s’empara de moi rien qu’à imaginer la scène. D’honnêtes policiers pourraient-ils être conviés à notre petit jeu ? Rien n’était moins sûr. Je levai finalement la tête vers un Scott hilare qui m’attirait en dehors de l’établissement. Je me logeai contre lui tandis que nous sortions et que je sentais cette main balayer une zone qu’il n’avait pas franchie encore ce soir-là. Nous marchions depuis quelques minutes le temps de semer le restaurant au milieu de la foule compacte et je tentai de ne point perdre sa trace parmi cette marée humaine. « Je vous emmène au commissariat Monsieur Sanders ? Vous semblez bien impatient de tâter de la matraque. » C’était outrageusement déplacé et plein de sous-entendus. « A moi que cela soit mon vice. » Mais je m’amusais tellement en sa compagnie. Je l’attirais dans une ruelle un peu plus calme où la musique d’un club montait. Je n’avais jamais mis les pieds dans pareil endroit dans mon innocente et chaste jeunesse. La musique me plaisait plutôt bien mais je ne savais s’il fallait que nous nous séparions ou si la soirée pouvait continuer. « Tu veux faire quoi Scott ? » J’étais redevenue sérieuse tout à coup. Je le poussai doucement contre un mur car du monde désirait passer et nous étions au milieu de l’étroit passage. Là, je me retrouvai face à face avec lui, levant mes yeux pour être son égale. Je réitérai ma question, peu sûre de la conclusion qui viendrait clore notre soirée. « Que fait-on ? Tu es fatigué peut-être tu veux rentrer ? Tu devais peut-être voir quelqu’un après ? » Oui je recommençai avec mes suppositions à deux francs six sous mais je ne pouvais m’en empêcher. Je caressai doucement sa joue du bout de mes doigts avant de prononcer mon dernier monologue de la soirée : « Tout ça m’a manqué, toi…nous. Je suis contente de t’avoir recroisé. » Je laissai ma main, comme aimantée à cet être si proche et pourtant si loin et je lançai un large sourire. « Et si nous allions racoler un homme cette fois-ci ? » Oui, je ne voulais guère que cela se termine.
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Posté le Dim 25 Oct 2015 - 22:29
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Adriana + Scott
Une fois dans la rue, au milieu de la foule de passants, elle poursuivit ses propositions pleines de suggestions qui le laissaient encore une fois perplexe face à son regain d'assurance et d'indécence. Même s'il n'y avait jamais trop été habitué il commençait à aimer cette version d'elle, qui n'avait plus peur de dire ce qui lui passait par la tête. Au moins cela démontrait qu'elle se sentait suffisamment en confiance avec lui pour dire tout haute de pareilles absurdités. Finalement son humour quelque peu graveleux avait peut-être déteint sur elle au fil du temps. Puis elle l'attira dans une ruelle abritée de la multitude où la musique d'un club résonnait jusqu'au loin. Laissant des clubers sortir de l'entrée elle le poussa encore un peu plus contre le mur pour les laisser passer. Les frontières de leurs de corps étaient désormais floues et il ne pu s'empêcher de saisir la main qu'elle avait posé contre lui. "Tu veux faire quoi" lui avait-elle répété plusieurs fois alors qu'il était perdu dans ses yeux. Il ne répondit pas tout de suite pour profiter davantage de ce moment contre elle et répondit enfin "Ça me manque aussi chaque jour, crois moi" dit-il tout en posant à nouveau sa main sur le bas de son dos, là où naissaient les courbes parfaites et terriblement sensuelles de sa partenaire. Il la fixait comme un chasseur fixe sa proie pour ne pas perdre une miette de chacun de ses faits et gestes, puis la pris par la main. "Viens" il la tira dans sa marche et les firent passer devant le videur. Il l’entraîna prudemment dans la descente des escaliers, se retournant de temps en temps pour maintenir le contact visuel avec elle, jusqu'à parvenir à la salle principale d'où se faisait pressentir déjà une ambiance du tonnerre. Il s'occupa de laisser leurs vestes et effets personnels au vestiaire avant de l’entraîner sur la piste de danse. Dans un élan frénétique il la guida vers lui avant de lui faire faire un demi-tour pour qu'il se place dos à elle. Il plaçait une main sur sa hanche et sa tête près de la sienne, suivant le rythme de la musique par de petites ondulations de son corps tout en la guidant. Il voulait se laisser aller et profiter de sa présence jusqu'au bout de la nuit. Ne pas se préoccuper du monde qui les entouraient. Les autres d'ailleurs semblaient dans le même état d'esprit. Les corps se déliaient parmi les fêtards, certains occupant beaucoup de place, d'autres presque immobiles se contentaient de plier les genoux et de siroter leurs verres.
Je fermai les yeux me laissant entraîner au rythme des battements de mon cœur, de la sono et des gestes délicats de mon partenaire. Sa main glissa vers ma hanche mais ne repoussai pas cette main qui pour d’autres aurait pu être baladeuse. Je souhaitai qu’elle reste collée ainsi jusqu’à la fin, que son corps ne quitte jamais le parfait équilibre du duo que nous formions. Je n’avais aucune prise sur ce qui nous entourait mais je relevai ma main pour venir la plaquer sur le visage de mon partenaire, signifiant que j’étais ouverte à notre complicité. Les regards extérieurs et même l’ambiance m’importaient peu, je ne voulais sentir que son souffle contre ma nuque, le balancement de ses membres contre ma peau et la chaleur qu’il me procurait au moindre endroit où il me touchait. Des paroles s’élevaient autour, des bruits de pas ou encore des coupes d’alcool qui affluent mais je n’avais d’oreilles que pour le murmure de son souffle. Je me laissais bercer tandis que mon cœur tambourinait. Alors, dans un murmure, je déclarai : « tes talents de séducteurs ne t’ont pas quitté à ce que je remarque. » Je souriais, ouvrant doucement les yeux et m’habituant à cette pénombre partielle. Je décidai de changer de position, laissant glisser ma main libre contre celle posée sur ma hanche et pivotant face à face avec mon partenaire. J’enlaçai son regard de mes deux orbes sans mot dire. Là, je vins replacer sa main toujours emprisonnée contre ma hanche et, pour la première fois ce soir, j’osai franchir cette distance qui nous avait fait obstacle. Je me lovai contre son torse déposant ma tête contre son épaule et, sans vraiment de gestes prémédités, je laissai un instant mes lèvres courir le long de son cou à la recherche d’un creux adéquat pour y déposer un baiser. Ce geste m’avait-il dérangé ? Pas le moins du monde, il m’avait paru des plus naturels et justifié par notre proximité. Je n’étais pas sage et pourtant, j’étais le plus calme et le plus détendu qu’il soit en cet instant, si proche de lui. Il calmait ma fougue, il tempérait mes émotions et je portai mes deux bras autour de son corps pour le serrer fort contre moi, prendre ce que je n’avais plus comme un regain d’espoir, une promesse d’aller mieux et de pouvoir affronter un soleil plus clair, plus beau. Je décollai mon étreinte prise de vertiges et lui faisait face, interrompant ma chorégraphie silencieuse pour un court laps de temps. Je l’observais hébétée : « Excuse-moi, je suis allée trop loin. »
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Posté le Lun 26 Oct 2015 - 14:59
Le passé nous rattrape
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Adriana + Scott
Leurs deux corps suivaient leur chorégraphie un tant soit peu lascive et repoussaient chaque fois la distance de sécurité informelle qui s’était auto établie jusqu’ici ce soir-là. A vrai dire ses gestes envers elles étaient intimes mais pas non plus démesurés. Une simple main un tantinet baladeuse sur sa hanche, une tête qui se perd dans ses cheveux… Rien qui n’était de circonstances dans un club où tous les corps se liaient en somme. Pourtant ce fut elle qui franchit la limite invisible de la proximité. Elle se tourna pour lui faire face, se plaquant contre son torse désormais enfiévré, et, au détour d’une caresse du bout des lèvres dans son cou, lui déposa un baiser juste derrière la mâchoire, là où naissait l’oreille : son talon d’Achille. Sous cet effet ses yeux se fermaient instantanément, le plongeant dans un état second de quiétude. La chaleur de ses lèvres se répandait dans tous les membres de son corps jusqu’à l’en enfiévrer. Il resserra son étreinte pour la sentir au plus près de lui, savourant de chaque seconde de cet instant. Elle le sorti alors de sa plénitude pour lui adresser ses excuses, chose qu’il aurait aimé qu’elle ne prononce pas. Il aimait cette Adriana, heureuse, libre de dire les choses qui lui passaient par là-tête –même si elles n’avaient aucun sens-, douce, fragile et pourtant si forte, téméraire un peu aussi… A l’époque de leur rencontre c’était lui qui avait dû franchir le premier pas chaque fois. Les premières caresses dans la voiture, le premier baiser dans la pénombre du cinéma, le premier je t’aime, aussi. Maintenant elle lui paraissait moins soucieuse de se laisser aller à ses sentiments, même si la terrible expérience du passé semblait la retenir de se lâcher pleinement. Toute la soirée durant leurs deux âmes et leurs deux corps n’avaient cessés de se rapprocher. Ce dernier baiser dans son cou était le témoin de sentiments enfouis qui n’espéraient qu’une chose : refaire surface. Pourtant elle se tenait là, dans ses bras, désolée de son geste. En dépit de l’appréhension qui s’emparait de lui son sang ne fit alors qu’un tour et il compta jusqu’à trois mentalement. Un… Deux … Comme il l’avait fait ce fameux soir de leur premier baiser au cinéma. Elle lui avait jeté des pop-corns durant toute la séance pour l’embêter mais aussi le « chercher ». Lui, réservé, n’était pas encore sûr de lui plaire. Il était plongé dans le film tandis qu’elle le cherchait du coin des yeux, sans pour autant se décider à lui prendre la main. Ce ne fut qu’au moment de quitter la salle qu’il réalisait que s’il ne faisait rien il ne la reverrait peut-être jamais. Cette idée lui parut insoutenable, alors il sut. Il sut que c’était elle. Tandis qu’elle le devançait s’apprêtant à franchir la porte battante pour sortir de l’obscurité de la salle, il compta jusqu’à trois mentalement. Un… Deux… Trois… d’un geste assuré il attrapa son bras, lui fit faire un demi-tour sur elle-même, l’entraîna contre l’angle du mur, se plaqua face à elle, posa sa main délicate sur sa joue, puis l’embrassa. Il l’embrassa de longues secondes, langoureusement, affectueusement, sensuellement. Ce baiser était la prémisse d’une histoire plus que parfaite entre eux. Ils se plaisaient chaque fois à se le remémorer. Elle affirmait grand et fort que ce fut le meilleur baiser qu’elle n’ait jamais reçu et que depuis aucun ne l’égalait. Lui aussi. …Trois. Replongé dans le présent, stimulé par cette audace et force du passé, il n’hésita plus. Il pencha sa tête sur elle, fixa ses yeux dans les siens, porta une main à sa joue, l'autre au bas de son dos, et l’embrassa de tout son cœur. Comme il l’avait fait lors de ce premier baiser.
A peine éclairés par la faible lumière, le monde ne dansait plus autour de moi, c’était seulement mon cœur qui commettait des pas de salsa endiablés tellement j’avais osé aller plus loin que ce qui me caractérisait. Moi, d’ordinaire si douce, introvertie et beaucoup moins ouverte quant à mes sentiments, je n’avais pu réprimer cette étincelle qui m’animait et qui m’ordonnait de ne point lâcher Scott, à défaut de le pleurer plus tard, je l’avais pour moi à présent. J’avais lutté contre ces sentiments qui bataillaient au creux de mon âme cherchant à se profiler et à devenir seuls garants de ma raison. Je ne voulais pas me montrer frivole, je désirai lui en mettre plein la vue pour qu’il regrette ce passé que je chérissais et, au final, par peur stupide de le voir à nouveau s’envoler, j’avais ravalé ma fierté peut-être mal placée, et je m’étais jetée à son coup. Certes, j’avais joué un jeu de séduction des plus scrupuleux et vils mais il n’était qu’un pas normal pour moi, une façon d’être à ses côtés, comme avant. Le passé ne s’était arrêté pour moi, j’étais à ses côtés comme sa compagne, chose que je venais de comprendre. Je m’étais comportée comme sa moitié tout au long de la soirée alors que j’avais de toutes mes forces tenté de me montrer en amie. Je ne trouvais de mots pour exprimer cela. Etait-ce bien ? La raison m’a toujours habitée mais, ce soir, pour une fois, je voulais être sauvage, celle qui ne contrôle pas tout mais qui laisse, comme autrefois, l’autre moitié de son cœur décider à sa place. Je n’étais guère douée pour me décider mais Scott allait le faire pour moi…
Je me redressai à peine, gênée par mon attitude qu’il qualifierait peut-être de trop équivoque tandis qu’une chose que j’avais espérée se présenta alors à moi. Je sentis son étreinte chérissant cette main qui baignait ma joue d’une chaleur bienfaitrice, la décharge électrique se propageant jusque dans le bas de mon dos afin qu’enfin nos lèvres se mêlent pour sceller ce baiser qui m’inonda d’un bonheur intense. Je pris chaque parcelle de ses lèvres pour qu’aucune ne soit libre et je lui rendis sa marque de tendresse. Je cherchais sa taille pour passer mon bras autour et me rapprocher du dit gentleman. Je n’arrivais pas à me détacher de son étreinte. J’étais sur un petit nuage, tout c’était évanoui autour de nous, parti en fumée, il n’y avait que cette musique lancinante et le murmure d’une promesse naissante, celle qu’il venait ou que je venais plutôt de lui faire en franchissant cette limite. Je détachai ma bouche de son emprise afin de pouvoir parler. Je n’osais croiser son regard par peur de me réveiller de ce doucereux rêve. Au lieu de cela, je calai ma tête contre son torse saillant où les battements de son cœur calmaient les miens, détenteurs du secret de mon cœur. Tentant de retrouver ma respiration, je choisis de réunir mes deux mains qui le serraient désormais contre moi. Il était à moi tout entier.
« Ne me laisse plus Scott….plus jamais. » Voilà quelle était ma condition, ce que je ne voulais guère qu’il se passe. Je m’étais ouverte, j’avais pardonné cet homme même si, au final, je n’avais jamais été sûre de pouvoir lui résister. Je m’étais bercée d’illusions durant tout ce temps sur notre relation, mon futur. Peu importe si j’étais faible mais je n’étais pas capable de lui résister, du moins pas ce soir. Nous étions amis ou amants ou frères et sœurs, peu m’importait en cet instant. Je ne voyais que sa chaleur et ma candeur se mêlant pour former notre duo tourbillonnant et peut-être rempli de promesses informulées ? « Si tu dois encore partir alors fais-le maintenant mais n’attends pas. » Je resserrai mon étreinte, même si j’étais certaine qu’il était sincère, il ne m’a jamais menti sur ses sentiments et je le connaissais assez bien, d’assez près pour savoir que ses faits et gestes n’étaient guère trompeurs.
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Posté le Lun 26 Oct 2015 - 20:58
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toujours
Adriana + Scott
Il avait craint qu’elle ne le rejette, mais pour son plus grand bonheur elle répondit à l’appel de ses lèvres et contribua volontairement à faire perdurer ce baiser jusqu’à ce que leur souffle face défaut. Ce jour était le plus heureux qu’il avait vécu au cours des derniers mois. Il était si bien là, la tenant dans ses bras. Le contact de ses bras frêles qui l’encerclaient désormais était un spectacle d’une douceur absolue. Il était redevenu à cet instant le prisonnier de son cœur. Il passa ses deux mains dans son dos pour l’étreindre à son tour et lui répondit alors « Je te le promets, plus jamais je ne te laisserai. Pas même pour un jour » signant ainsi sa condition et scellant sa promesse d’un baiser sur le haut de son front. En l’espace de quelques heures sa rencontre avec elle avait à nouveau changé le cours de sa vie. Seul, désemparé, inondé de remords et de tristesse le matin encore, il avait suffi qu’elle réapparaisse pour le rendre un homme comblé. Mais les mots ne suffisaient plus maintenant, il le savait. Il fit alors le pacte avec sa conscience de ne plus jamais lui faire faux bond et d’être à ses côtés à chacun des instants. Sa bouche, à nouveau ensorcelées par la sienne, en redemandait. Il voulait la couvrir de miles baisers, lui dire combien il était désolé, qu’il serait son seul et unique serviteur jusqu’à la fin des jours si elle lui demandait. Il se contenta de sentir le souffle chaud de sa respiration sur son torse saillant et de passer au même temps sa main dans ses longs et suaves cheveux blonds. « Tu es toujours la plus belle de toutes, tu sais ? » lui soupira-t-il dans le creux de son oreille. Les minutes étaient passés tandis que ces deux corps unis valsaient toujours comme s’ils n’étaient qu’un. Ils se balançaient tranquillement au rythme de la dernière musique de la soirée qui commençait, déjà à son grand regret, à shunter signifiant que l’heure des festivités touchait maintenant à sa fin. Alors la foule qui déjà paraissait moindre se mit en quête de la porte de sortie. Extirpé violemment de ce petit nuage dans lequel il se trouvait avec elle par les projecteurs blancs de la scène, il écarquilla des yeux pour se projeter de la lumière aveuglante. Ils n’étaient plus qu’eux deux et quelques autres intarissables danseurs sur la piste et les videurs leurs indiquaient déjà la voie à suivre. Il lui prit alors la main, regrettant que ce moment s’achève déjà, et marcha à ses côtés jusqu’au vestiaire. Que le temps passait vite en sa compagnie ! Il récupéra leurs effets et s’empressa de passer sa veste autour des épaules d’Adriana pour ne pas qu’elle n’ait froid une fois qu’ils seraient dehors.
J’ai entendu un jour, au hasard d’un conte destiné un enfant qu’une fois que l’amour naît, il ne meurt jamais. Je n’ai jamais bien saisi la puissance de ces mots puisque je n’étais qu’une innocente gamine et que mes parents incarnaient un aspect de l’amour qui ne se voit pas mais se vit. Dans ma déjà bien entamée existence, je n’ai ressenti ce sentiment que trois fois. La première lorsque mon père m’a pris dans ses bras alors que j’étais chamaillée avec quelques enfants de notre quartier qui m’avaient poussé à terre, ses puissantes mains autour de mon maigre corps m’avaient enveloppée d’un amour inconditionnel que je garde depuis comme un précieux trésor. La seconde fois où cela se produisit fut notre première virée shopping avec ma mère, j’étais à peine une adolescente et je vis la fierté dans son regard ainsi que cette main sur mon épaule, je sus que ma mère resterait ma plus fidèle et aimante confidente. Enfin, j’ai dû attendre l’aube de mes études et ce baiser partagé avec mon complice Scott afin que ce frisson me parcoure à nouveau. Pourtant, il était autrement différent de ce que j’avais pu ressentir au cours de mes relations passées, il transperçait mon corps de bas en haut, hérissant mes poils et faisant de la moindre parcelle de mon être le cadeau que je désirais ardemment lui offrir. N’allez pas voir là quelque chose de sexuel ou charnel, je communiais avec lui et la seule issue à notre union resterait que nous ne fassions plus qu’un. Je ressentais cela, encore une fois et je ne voulais guère que ce sentiment qui s’éveille à nouveau se rendorme. Je répondis à la passion de mon alter ego afin de ne pas perdre le contact avec l’être aimé. Ce dernier fut rompu lorsque les lumières cédèrent et la soirée avec. Nous furent mis à la porte en bon et du forme et nous nous retrouvâmes à l’extérieur.
L’air avait vivifié l’oxygène qui me semblait glacé par rapport à la chaleur de son souffle. Je déposai tendrement ma tête sur son épaule, capturant sa main de la mienne et épousant son regard de mes yeux. Qu’allions-nous faire désormais ? La nuit était encore neutre, teintant presque ses couleurs pour celles de l’aube mais il nous restait du temps. J’haussais la tête en signe de protestation, je ne désirai le laisser s’échapper et, pourtant, il faudrait revenir à la réalité afin de partir travailler, reprendre ma vie en main mais cela me rattraperait d’ici une paire d’heures. Je désignai sa voiture d’un geste tout simple. « Conduis-moi. Je veux juste rouler….avec toi. Comme nous le faisions avant. » Parfois, quand la pression des examens devenait trop étouffante, nous avions pour habitude de prendre la route à défaut de prendre le large. Nous roulions, longtemps, loin et nous nous endormions la plupart du temps à proximité si ce n’est à l’intérieur de cette mustang qu’il chérissait et que, par association, je chérissais également. Je me dirigeai donc vers sa cylindrée et montai côté passager. J’avais envie de voir l’océan mais mes désirs sont parfois un peu trop éhontés et je préférai le laisser choisir la destination, j’avais été beaucoup trop imprudente ce soir à jouer avec le feu. Pourtant, ce feu qui m’animait, l’animait lui aussi et ce n’était, à mon avis, qu’un faible incendie comparé à ce que nous pouvons déchaîner, une fois réunis…
Date d'inscription : 03/10/2015 Messages : 68 Points : 20 Avatar : Scott Eastwood Pseudo/prénom : Scott Crédits : Nope
Posté le Lun 2 Nov 2015 - 16:57
Le passé nous rattrape
toujours
Adriana + Scott
Il consenti à sa requête sans mot dire et se contenta de l’accompagner de la main. Ils regagnèrent la Mustang garée non loin de là d’un pas un peu pressé afin de rapidement s’isoler du froid que la nuit avait rendu glacial. A peine engouffrés dans le véhicule qu’il tourna la clé dans le moteur afin que celui-ci réchauffe l’habitacle qui était embué. Washington était une ville charmante, mais le froid qu’il y régnait était aux antipodes du climat sous lequel Scott avait grandi en Californie. Il porta ses mains à sa bouche pour souffler dessus tout en les frictionnant pour les réchauffer. Il riait doucement tandis qu’il fit trembler son corps expressément pour se débarrasser de ses frissons. Profitant de chaque opportunité pour se rapprocher d’elle, il saisit ses petites mains dans les siennes et les réchauffa de la même façon en soufflant dessus et les frictionnant de ses mains désormais tièdes. « T’as les doigts gelés ! J’espère que tu ne vas pas te transformer en glaçon sinon tu vas mouiller la banquette ! » dit-il en riant. Il la prit alors dans ses bras puis la serra fort contre lui ; il aurait égoïstement aimé qu’elle ait froid toute sa vie pour pouvoir la serrer ainsi. Quelques minutes passèrent et le pare-brise était finalement désembué. Sans toutefois lâcher la main de sa belle il passa la vitesse de la boite automatique sur « D » et la Mustang s’enfonça dans le boulevard. Ils roulèrent, roulèrent, roulèrent ainsi sans but pendant un long moment. La ville était calme, ses rues presque désertes. Certaines boutiques avaient laissé leurs éclairages allumés ce qui donnait un peu de vie à cette pénombre. Une poignée d’anonymes prenaient déjà le chemin du boulot et sirotaient, à moitié endormis, leur thermos de café en attendant sagement que le sémaphore passe au vert. Surement des infirmiers, des médecins ou des boulangers se dit-il alors mentalement curieux. Il se dit alors que bientôt cette soirée qu’ils avaient passée sur un petit nuage toucherait à sa fin. Elle devrait partir au boulot, reprendre sa vie, elle aurait la tête occupée au moins… tandis que lui penserait à elle toute la journée, en attendant qu’elle passe lentement. Il chassa cette idée de sa tête pour se focaliser sur l’instant présent et se dit qu’il finirait bien par trouver un truc pour s’occuper. Il ne la laissait pas du regard plus de quelques secondes et tournait sa tête vers elle à chaque occasion. La nuit touchait presque à sa fin et Scott qui maneuvrait jusque-là sans réel but changea tout à coup de cap. Il avait une idée. Il passa tout à bord au drive d’un café qui était sur leur chemin, puis commanda deux chocolats chauds - sans oublier le supplément crème fouettée pour la dame bien sûr. Le soleil ne tarderait plus à pointer le bout de son nez et cela serait l’occasion parfaite de voir ses premiers reflets danser sur le Tidal Basin. Il songea alors à tous ces films qu’il avait vu, où les couleurs rosées, violacées, puis or prenaient lentement possession de la ville. Il espérait que le spectacle qui lui offrirait serait à cette hauteur et que les cerisiers soit en fleurs, mais pour cela il faudrait attendre quelques mois encore. Qui sait, peut-être reviendraient-ils ensemble alors. Ils arrivaient enfin à la destination à laquelle il avait pensé. Il laissa le moteur ronronner encore un peu puis tourna la clé pour que le calme règne totalement. Ils étaient parqués légèrement en hauteur sur un prémonitoire qui surplombait le Tidal Basin et offrait une magnifique vue panoramique des merveilles de D.C : le Lincoln Mémorial, le Roosevelt Mémorial, le Washington Monument, puis le Capitol au loin. De l’autre côté du bassin on apercevait des oiseaux se réveiller et s’envoler entre les arbres couleurs d’automne, éclairés par les quelques rayons de soleil qui commençaient à apparaitre. Profitant que ce spectacle démarrait à peine il tandis à Adriana un des deux chocolats puis s’installa confortablement tout en la fixant des yeux.
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Le passé nous rattrape toujours | Scott
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