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Jon Fraser
Fairfax
Jon Fraser

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Posté le Jeu 15 Oct 2015 - 1:23
dans un autre monde
Saoirse & Jon
Graver l'écorce jusqu'à saigner, clouer des portes et s'emprisonner. Vivre des songes à trop veiller, prier des ombres et tant marcher. J'ai beau me dire qu'il faut du temps, j'ai beau écrire si noir sur blanc, y'a pas de haine, y'a pas de rois, ni dieu ni chaînes qu'on ne combat. Mais que faut-il? Quelle puissance? Quelle arme brise l'indifférence? ▬ GOLDMAN, PAS TOI



Isolé dans mon bureau, je finissais les quelques rapports de la journée. J’observais au loin Saoirse, d’un coin de l’œil, retenant un sourire. Mes muscles s’étirèrent, naïvement, alors qu’un de mes collègue, de sa délicatesse habituelle, manqua d’éclater la porte contre le mur en débarquant dans mon univers. « T’as par l’air au courant Jonny mais ta petite interne est vraiment pas mal. » Ce surnom n’était pas des plus plaisants, ses propos l’étaient encore moins. Relevant à peine la tête, je regardais mon collègue de la façon la plus neutre qu’il m’était possible de faire. Impassible en sorte. Mon sourire s’était effacé aussitôt. Je ne me rendais pas vraiment compte de la pertinence de ses propos. « Elle apprend vite, c’est une bonne interne. Elle fait un travail remarquable, oui. » Ce qui était vrai, je finis par baisser la tête, reprenant l’écriture de mon analyse, jusqu’à ce qu’il vienne s’adosser contre mon bureau, me donnant un coup de poing à l’épaule. Gentiment, bien sûr. Je levais la tête d’un réflexe mécanique, les sourcils froncés. « Je suis curieux de savoir si elle sait faire autre chose de ses mains.. » Comprenant enfin ses sous-entendus, je me levais lentement, peut-être même trop calmement, pour finalement venir à son bord. « De ce que j’ai vu et entendu, c’est une experte pour couper des choses. Et viser les endroits les plus sensibles d’une anatomie. » Lui offrant un sourire glacial, il finit par hausser les épaules alors que je lève les yeux au plafond, le laissant se retirer pour me laisser en paix. « Oublie pas, Jonny. Y’a la sortie entre mentor et interne ce week-end. Départ demain à dix heures. » J’hoche la tête et lui fais un signe de main, lui faisant comprendre que j’avais saisi le message et qu’il pouvait débarrasser les lieux de ses idées perverses. Finalement, la journée prit fin et je m’autorisais à boire un fond de tasse de whisky, étant seul dans les lieux. La journée à venir allait être rude mais probablement amusante.

Muni de mon sac à dos contenant tout le barda nécessaire au camping pour trois jours, je marchais paisiblement vers le Capitole, qui était le point de rendez-vous. Je n’étais pas forcément à l’aise avec ce genre d’évènement, mais, après tout, c’était la première fois que l’occasion que se présentait. Les Blue Ridge Mountains étaient réputées pour les paysages qu’elles offraient mais aussi pour leur histoire relative à la guerre civile. J’étais curieux de nature et c’était aussi l’occasion de passer du temps avec mon interne. Mon interne. Elle était bien plus que cela mais, d’un autre côté, je ne voulais pas l’admettre. Je n’aimais pas les réflexions incongrues de mes collègues au sujet de notre relation. Je me fichais de ce qu’ils pouvaient faire avec les autres, mais Saoirse, elle, était spéciale et je ne supportais pas l’idée qu’elle soit abaissée au niveau des autres. Finalement, je jetais un coup d’œil à ma montre. J’étais en retard, voyant le bus commencer à démarrer, je me précipitais vers lui, frappant deux grands coups contre la vitre, stoppant le chauffeur dans son élan. La porte s’ouvrit et j’observais le regard réprobateur de mes confrères et le sourire amusé de certains internes. Mal à l’aise d’être au centre de l’attention, je finis par prendre place au hasard dans le bus. Plus d’une heure plus tard, légèrement perdu dans mes pensées, le chauffeur déposa tout le petit groupe près de Willow Lake, où nous devions installer notre campement avant d’aller explorer jusqu’au sentier de Bears Den. Une fois arrivés, je descendis en premier du bus, pour essayer de voir si Saoirse était parmi les visiteurs. A mesure que les gens descendaient, mon cœur, étrangement, se serra, se mettant à battre de plus en plus fort, comme si j’avais peur. Peur qu’elle ne soit pas là, peur qu’elle ne veuille pas être avec moi. Des pensées idiotes qui n’eurent le temps de faire qu’un tour.

M’écartant finalement du petit groupe, je n’en détachais pas moins le regard des personnes présentes, jusqu’à ce, miraculeusement, ma mécanique du cœur finisse par prendre un rythme plus apaisé, bien que soutenu. Je marchais alors d’un pas décidé vers la jeune étudiante, qui ne semblait visiblement pas m’avoir vu. Je posais alors ma large main sur sa frêle épaule, avant de la retirer aussitôt. Le contact était agréable, comme s’il m’avait manqué depuis cette soirée que nous avions passé et ce chaste geste, ce baiser enfantin que nous avions déposé sur la joue de l’autre. « Bonjour. » Ce n’était pas froid, ni même détaché, juste simple. Un large sourire se dessina sur mes lèvres, alors que je pris le temps d’observer ses traits. Elle m’avait manqué, même si nous passions nos journées de travail ensemble, c’était un cadre différent cette fois et il me tardait de passer du temps avec elle. « J’ai, je.. » Quelques oreilles curieuses commencèrent à prêter attention à notre conversation, je décidais alors de me raviser. « J’ai entendu dire qu’il y avait des ours ici, que beaucoup de personnes se perdaient aussi. J’ai une boussole. » Les mentors finirent par retrouver leur internes alors qu’il était convenu de commencer à s’installer avant de pouvoir crapahuter dans les montagnes environnantes. Légèrement en retrait, je me penchais légèrement vers Saoirse. « Tu es la seule raison de ma venue ici. Si je n’avais pas vu ton nom sur la liste, je serais resté à Fairfax. » Le chauffeur nous arrêta, sourire mutin accroché à ses lèvres. « Vous n’allez pas déroger à la règle, tous les deux. Vos poignets. Une fois le campement installé, vous pourrez les retirer. » Je finis par coopérer, arquant un sourcil. Il finit par attacher nos poignets ensemble, d’une façon assez serrée. L’homme avait fait du zèle et nous en faisions les frais. Probablement parce que j’étais arrivé en retard.


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Saoirse E. Caldwell
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Posté le Jeu 15 Oct 2015 - 14:57
- Dans un autre monde -
W/ JON
J’ai l’impression de flotter. D’être incroyablement légère et constamment de bonne humeur. Le sourire ne veut plus quitter mes traits peu importe la situation. Ce débordement de gaieté a pour raison la soirée passée en compagnie de Jon. Une soirée riche en émotions et surtout en révélations. Je me rappelle avoir dormie comme un bébé malgré la petite écorchure à mon pied avant de me réveiller en sursaut pour aller à l’hôpital. Les jours qui ont suivi notre escapade en ville étaient similaires et teintés de travail acharné. Nos échanges restaient professionnels, alimentés par mes questions pour perfectionner mon expérience dans mon domaine médical. En réalité, cela ne me dérangeait pas, tant que je pouvais le voir et apercevoir ce petit sourire qui m’était destiné. Oui, je l’ai longuement observé pour remarquer sa froideur légendaire assignée à ses collègues. Cette rigidité semble s’évaporer en ma présence et cela me touche et me rend nerveuse à la fois. Aucun de nous deux n’a évoqué le sujet de la soirée, comme si on voulait garder ces images dansantes d’une alchimie réelle sans chercher à les perturber en nommant ce qui s’était passé. Parce qu’oui, cette sortie avait chamboulé nos échanges les rendant moins formelles et plus intimes dans le bon sens du terme. Il suffit de revoir son sourire que ma mémoire s’entête à afficher inlassablement pour me mordre la lèvre et sourire avec niaiserie pathétique. J’ignore ce qui se passe entre nous mais … j’aime. J’aime la tournure des événements et pour rien au monde je ne changerai quoi que ce soit. « Bah tu te dépêche oui ? » Une voix stridente me réveille de me torpeur me faisant sursauter et écarquiller les yeux. Je tourne la tète vers une collègue interne avant de voir le grand sourire sur ses lèvres. Je soupire en lui envoyant un regard faussement mauvais et me concentre à écrire mon prénom dans la liste des inscrits pour le camping de demain. « Tu vas vraiment y aller avec … Jon ? » Je lâche mon stylo et hoche la tète positivement, ma réponse semble l’étonner alors qu’elle se penche vers mon oreille, regardant à droite et à gauche comme pour éviter de se faire entendre par des oreilles indiscrètes. « Mais il est tellement … bizarre, tu vas tellement t’ennuyer avec lui. » En réalité, les commérages qui se déroulent à l’hôpital sont bien plus fréquentes que celles de mon université. Je garde mon sang froid ainsi que mon calme en la regardant non sans ôter ce petit étirement de lèvres taquin. « Dans ce cas, je compte sur toi pour t’amuser. » Pour rien au monde j’apporterai des réponses à ses questionnements muets. Je sais ce qu’elle cherche à savoir et je ne serai pas celle qui abrégera les souffrances de sa curiosité. Après un petit geste de la main, je quitte l’établissement munie de mon allégresse.

Déposant mon sac à dos entre mes jambes, je retire mon bonnet et me mets dans une position confortable sur ma chaise. J’implante mes écouteurs dans mes oreilles et fais sortir un petit livre de la poche de mon manteau. Le voyage sera plus au moins long mais cela représente le dernier de mes soucis. Le bus partira dans quelques minutes alors que Jon ne s’est pas encore présenté. A bien y penser, son nom n’était pas dans la liste des inscrits. Je refuse de laisser mes idées tordues gâcher mon humeur joyeuse mais j’ai peur de son absence. Peut-être que, finalement, il ne voudra pas passer du temps en ma compagnie. Ce scénario me fait mordre la lèvre d’inquiétude et d’anxiété surtout lorsque le chauffeur démarre avant de s’arrêter rapidement. Tendant le cou, je me surprends à prier pour que le retardataire soit mon mentor. La boule invisible coincée dans ma gorge s’évapore lorsque sa grande silhouette entre dans mon champ de vision. Cette boule se fait remplacée par les tapotements effrénés de mon cœur. Un sourire invisible s’affiche sur mes lèvres avant de me concentrer à lire mon livre. Il est là et c’est tout ce qui m’intéresse.

« Saoirse ? Hey, réveille-toi. » Cette fille va sûrement me tuer avec sa fabuleuse délicatesse. Je me réveille en sursaut oubliant pendant un instant où je me trouve. Son sourire amusé et le brouhaha à proximité actionne la machine de ma mémoire. « On est arrivés » « Oui je vois ça » Elle sort du bus et me laisse seule avec mes affaires que je me presse de les installer derrière mon dos et quitte à mon tour l’habitacle. Je me presse de mettre mon bonnet sur la tète et frotte mes mains l’une contre l’autre. Il fait plus au moins froid. Une main se pose sur mon épaule avant de se retirer illico. Je me tourne non sans frotter mes yeux. Jon. « Bonjour ! » Oui, il est vraiment là, lui et son sourire qui fait étirer mes lèvres grandement. Mes yeux se mettent à pétiller peut-être un peu trop. Il entrouvre ses ourlets mais seuls quelques mots désordonnés sortent de sa gorge. Les regards importuns semblent nous suivre à la lettre. Je lève les yeux au ciel avant de les poser sur mon mentor. Une boussole. Pourquoi pas. « Tu as eu une brillante idée ! J’n’ai pas très envie de finir dans l’estomac d’un ours affamé. » Je lui souris en essayant de rester professionnelle jusqu’à ce que les curieux finissent par passer à autre chose. Là, je tends mon oreille vers Jon, souriant à ses mots qui font accélérer mon rythme cardiaque. « Heureusement que tu l’as fait, j’aurai été perdue sans ta boussole. » Ah oui, converser avec lui m’a affreusement manqué. Je m’apprête à reprendre la parole lorsque le chauffeur nous arrête pour joindre nos poignets ensemble. Son geste est loin d’être délicat mais peu importe. Cette nouvelle proximité fait naitre des frissons dans mon corps que je mets sur le compte du froid.  Entendu ! » Sans perdre mon sourire, je guide Jon vers l’emplacement du camping en suivant un petit passage étroit monopolisé par la verdure. Il est tellement étroit qu’on doit presque se coller l’un à l’autre pour pouvoir marcher. Nos poignets attachés, je me presse contre lui en gardant la tète baissée. J’ai peur qu’il note ma confusion quant à cet approche ô combien alléchante. Lorsqu’on dépasse enfin la brèche composée d’arbres desséchés, je m’éloigne légèrement en me raclant la gorge. « Tu as déjà fait du camping ? » Je le regarde enfin, notant ses traits incroyablement agréables à ma vue. On est les derniers à arriver à nos logements composés de tentes. Au loin, quelques uns commencent s’éloigner de l’assemblement, sûrement pour découvrir les environs. De mon coté, je reste à coté de Jon, ne voulant pas rompre le fil qui lie nous poignets. Son touché est tellement agréable qui me détend instantanément. A ce propos, je me mets à rire. « Désolée mes mains sont froides. » A contre cœur, je déloge mon poignet puisque tout le monde l’a fait. Je ne veux surtout pas réveiller les âmes attentives qui nous entourent. « Bon ! » Je me frotte les mains sans perdre mon sourire d’excitation. « On dépose nos affaires et on part à la découverte des lieux ? Ensuite on mange ! »  Ce début de programme me plait, fatalement.


Dernière édition par Saoirse E. Caldwell le Sam 7 Nov 2015 - 16:33, édité 1 fois
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Jon Fraser
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Posté le Ven 16 Oct 2015 - 15:40
dans un autre monde
Saoirse & Jon
Graver l'écorce jusqu'à saigner, clouer des portes et s'emprisonner. Vivre des songes à trop veiller, prier des ombres et tant marcher. J'ai beau me dire qu'il faut du temps, j'ai beau écrire si noir sur blanc, y'a pas de haine, y'a pas de rois, ni dieu ni chaînes qu'on ne combat. Mais que faut-il? Quelle puissance? Quelle arme brise l'indifférence? ▬ GOLDMAN, PAS TOI



A la suite de notre soirée, mes pas se firent plus légers, mes traits moins marqués et les rouages de la mécanique de mon cœur devinrent plus fluides. Je ne comprenais pas vraiment ces changements, tout simplement parce que je ne voulais pas en saisir le vrai sens. J’appréciais Saoirse mais, j’étais forcé d’admettre que je ne voulais pas reconnaître toute sa singularité à mes yeux. Je ne le pouvais pas et, dans un élan d’égo monstre, j’essayais de me convaincre qu’il s’agissait du chef de ma propre volonté, de ma conscience la plus ferme et la plus déterminée. Mais il n’en était rien. Encore une fois dans mon élément, j’étais particulièrement bon pour me convaincre et convaincre les autres de ce qu’ils voulaient voir. Je craignais de finir par me perdre dans cette spirale de faux semblants et puis Saoirse me rappela qu’il n’était pas trop tard, je n’étais pas si irrécupérable, pas aussi corrompu que je voulais le croire. Les arrivées sur le lieu de travail étaient différentes. Je souriais. Bien sûr, cela s’effaçait lorsque je devais composer avec les remarques désobligeantes de mes confrères au sujet des internes. Ils m’avaient confié, autour d’une tasse de café –chose que je déteste mais ils avaient trouvé le moyen pour me coincer dans une conversation de bureau, que cette sortie pour camper n’était rien d’autre qu’un simple prétexte pour tester les affinités des mentors avec leur internes. C’était une chose que je pensais, naïvement, intéressante, après tout il s’agissait d’un travail d’équipe. Mais je n’avais vu que la surface du boudoir, de l’iceberg rose. Il s’agissait d’affinités promiscues, mais ce qui était le plus choquant, à mon goût, c’était le plaisir qu’ils prenaient à l’idée de toucher à de la chair fraîche. Ils n’avaient qu’à rester hors de la médecine légale. Les internes n’étaient pas que des numéros étudiants et je l’avais compris grâce à mon interne. Mais, à défaut de mes confrères, j’avais eu une logique différente, j’avais perçu cette assignation comme une épreuve voire même un obstacle ou un test alors qu’eux, ils n’y voyaient qu’un divertissement.

D’habitude scrupuleusement ponctuel, ce matin, j’avais pris mon temps, comme si je voulais que tout soit parfait. Tellement que j’avais failli louper le bus et l’occasion de passer du temps avec la jeune étudiante hors des murs froids de la morgue. Cette semaine avait été assez intense et cette sortie était la bienvenue pour décompresser, même s’il allait falloir composer avec les idées salaces des autres. Il faisait frais, mais par chance, le soleil ne nous privait pas de ses rayons lumineux. Vigoureusement attaché à Saoirse, je sentis mon rythme cardiaque s’accélérer. Contre toute attente, ce n’était pas de la gêne ou du malaise, mais quelque chose de plus complexe. Plus complexe tant c’était agréable à vrai dire. Ses mains avaient beau être froides, le contact, lui était chaleureux. L’étroitesse du chemin qu’avait décidé d’emprunter Saoirse força à une proximité encore plus prononcée, provoquant de violents frissons le long de mon échine. Mon pied manqua de glisser sur une légère descente. De peur d’emporter la jeune étudiante dans mon sillage, ma main emprisonnée saisit la sienne, alors que la libre se plaça au niveau de sa taille. Cela commençait bien. Je levais alors la tête, pour éviter de croiser son regard, souhaitant ne pas aggraver les sensations qu’elle pouvait provoquer chez moi. Je déglutis et, finalement, elle prend la parole comme pour apaiser les tensions musculaires engendrées par ma glissade. Un léger sourire mutin se dessina sur mon visage, ranimé par une flamme nostalgique. « Ca fait longtemps mais je pense que ça ne s’oublie pas, enfin j’espère. Et toi ? » Lorsque j’étais petit, j’avais l’habitude de camper sur la plage, grimper aux cocotiers et surfer sur des vagues monstrueuses. Plus tard, avec des vacances entre l’Écosse et l’Irlande, j’avais appris à camper dans des endroits peu commodes mais la vue en valait largement la peine. C’était nouveau de camper aux États-Unis. Et, pour être honnête, je ne me séparais jamais de mon confort, de peur que, si quelqu’un se retrouve à découvrir mon envers du décor, tout finisse par s’arrêter. Mais j’avais osé, peut-être en étant un peu trop présomptueux.

Finalement, Saoirse défait nos liens, s’excusant pour ses mains froides. « Oh c’est rien, ça me dérangeait pas. » Je finis par regarder plus au loin, il me semblait avoir repéré un lac qui était réputé être magnifique. C’était définitivement l’endroit que je voulais voir en venant ici. Je jette un regard autour de nous, tous sont préoccupés par leur propres petites affaires, c’était l’idéal. Un large sourire conquis se dessina sur mes lèvres alors que je finis par hocher la tête. « Y’a un lac dans les parages, il parait que ça vaut vraiment le coup d’œil. Ca te tente ? » Je déposais tout ce qui n’était pas nécessaire dans la tente, pour finalement retenir une boussole, de l’eau et autres objets rudimentaires. Ce n’était pas très loin, juste histoire d’explorer avant de manger. Spontanément, je pris sa main, l’emmenant dans la direction opposée que les autres avait prise. Probablement trop tenté par l’idée d’aller voir ce lac, j’en oubliais mes doigts qui s’étaient entremêlés au sien, probablement avec force. Quelques mètres plus loin, la forêt se fit plus dense, ce qui la rendit, de ma perspective, plus majestueuse. « On y est presque ! » Comme un enfant lâché dans un magasin de jouet, j’avais l’impression de retrouver des images passées, au goût plus que délectable, une sensation de bien-être et de bonheur. Sentant que le lac n’était plus très loin, je me retournai vers Saoirse, avec un grand sourire si innocent qu’il en devenait mutin. « Fais moi confiance. » Je me plaçais alors derrière elle, masquant ses yeux de mes mains pour la guider jusqu’à ce que l’eau frôle nos pieds. Je retirais mes mains, la laissant observer les lieux à son tour. « Pas trop déçue ? » Je parlais du lac, mais aussi d’être avec moi. Je n’avais pas une réputation facile et elle n’avait pas hérité du meilleur lot. Enfin si, mais seulement au niveau professionnel.


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Posté le Sam 17 Oct 2015 - 1:42
- Dans un autre monde -
W/ JON
Je l’entends. Les battements de son coeur font échos au mien. Puissants, redoutables et composent une agréable mélodie à mes oreilles. Cette soudaine proximité obligatoire me fait agréablement tourner la tète alors que, discrètement, je hume son parfum masculin mais tellement doux pour mes narines. Aucune sensation de malaise ne m’anime, je suis juste partagée entre l’allégresse crée par le moment présent ainsi que l’anxiété de m’abandonner. D’oublier mes idéologies de petite fille rêvant de son prince charmant mais aussi la peur de pouvoir tout gâcher pour une petite idylle. Et Jon ne mérite pas de faire partie de mon tableau de chasse passager.  On s’entend tellement bien, malgré nos caractères différents, pour laisser ma nature frivole abîmer notre affection réciproque. Il m’a fait entrevoir une partie de lui-même cachée aux yeux du monde alors que je me suis laissée guider par mes envies de le trainer dans mon petit univers de passions et de souvenirs. Involontairement, il commence à devenir une personne très importante pour moi au point de vouloir le conserver en dépit de mes envies. Le silence règne en maitre entre nous jusqu’au moment où son pied manque de trébucher. Sa poigne se fait plus possessive sur mes doigts qui s’entremêlent aux siens alors que son bras vacant glisse autour de ma taille. Le rapprochement de nos deux carapaces se fait certes d’une manière spontanée mais tellement déroutante aussi. Grisante. Pour oublier mes agitations intérieures, je regarde l’emplacement de mes pieds enfournés dans des bottines et continue de marcher. Une bouffée de chaleur bloque ma respiration devenue un brin trop saccadée. Je m’emporte comme une petite gamine écervelée, ce qui me pousse à me frapper mentalement. Discrètement je prends une longue inspiration et secoue la tète en regardant Jon. « Non c’est la première fois. Je ne sais pas trop ce qu’il faut faire d’ailleurs. » Même si je n’ai jamais fait du camping, ma nature battante est prête à apprendre et survivre à ce milieu inédit. Je refuse catégoriquement d’être un poids pour Jon. Je veux qu’il soit fier d’avoir une interne comme moi et surtout qu’il n’envie pas ses collègues. Maintenant que j’y pense, plusieurs mains baladeuses ont commencé à se forger dans le bus engendrant une sensation de gêne dans mon cerveau un peu trop pensif. Les proximités continuent de fuser aux alentours et cela me fait froncer les sourcils. Le but principal de cette escapade dans les entrailles de mère nature est de s’apprivoiser entre mentors et internes. Le milieu hostile qu’est l’hôpital peut des fois laisser des séquelles importantes dans l’esprit d’une jeune étudiante loin d’être accoutumée à ce genre d’ambiance. Quoi de mieux que de s’aventurer dans la nature et apprendre à mieux connaitre son supérieur ? Sauf que la majorité des homos sapiens qui nous entourent ont compris la leçon comme une familiarisation corporelle et charnelle plus que spirituelle. En réalité, je suis bien chanceuse d’avoir Jon comme mentor. Son coté déphasé le rend presque innocent contrairement à tous les animaux qui font partie du petit voyage.

A contre cœur, je défais nos liens symboliques. Mes mains sont froides mais moites. Je les glisse dans mes poches avant de serrer les poings et ôter cette sensation de manque. La proposition de Jon me fait oublier toutes mes réflexions, engendrant des étincelles dans mes prunelles. « Ca me tente ! Je reviens » Je dépose mon sac à dos le remplaçant par une petite besace dans laquelle je fourre une bouteille d’eau ainsi que deux petits sandwichs. Enfin prête, je reviens sur mes pas, excitée comme jamais. « On peut y aller » Et je perds mes moyens. C’est fou comme un petit geste comme me prendre la main et joindre ses doigts aux miens peut me rendre aussi troublée. Mon manteau devient épatamment bouillonnant et insupportable. Mes yeux ne quittent plus nos mains unies alors que je me mords la lèvre sans arriver à esquiver un sourire niais. J’essaie de suivre ses pas qui se font plus rapides comme s’il avait déjà emprunté ce chemin accaparé de feuillage verdâtre. Mon sourire s’agrandit à son coté enfantin et cordial qui se manifeste. Sans grincher, je continue de marcher à sa suite en pressant des fois le pas pour arriver à sa hauteur et ne surtout pas lâcher sa main. Le manque me replongera illico dans une froideur indésirable. Lorsqu’il s’arrête subitement, mon corps manque de heurter le sien. Honteuse de ne pas pouvoir suivre son allure expéditive, je hoche la tète. « Je te fais confiance » Il se place alors derrière moi avant de déposer ses mains sur mes yeux qui se ferment instantanément. Dans le noir le plus absolu, mes mains s’accrochent à ses bras comme cherchant un appui alors que je m’avance en suivant son rythme. Tandis qu’il retire ses phalanges de ma vue, mes prunelles s’ouvrent d’emblée me laissant admirative autant de beauté. C’est vrai, mère nature nous a tellement gâté et ce lac majestueux et calme en est la merveilleuse preuve. Un son extasié quitte le parage de mes lèvres entrouvertes. Je suis dans une peinture mirifique et presque imaginaire. « C’est magnifique ! Je ne suis vraiment pas déçue d’être là avec toi. » Ma vision transportée par autant de somptuosité céleste refuse de perdre une seule miette de ce spectacle soutenu par le soleil triomphant dans son siège ainsi que la berceuse composée par les oiseaux. Obnubilée par autant de splendeur, une idée burlesque me vient à l’esprit alors que je commence à retirer mon manteau. « Je vais sauter dans l’eau !  Littéralement » Mon rire s’élève alors que mes phalanges fines retirent mon manteau ainsi que mon jean, mes bottines et mon pull. Le froid embrasse mes courbes mais l’excitation est tellement à son paroxysme pour m’arrêter dans mon élan d’audace aventurier. Courant presque vers l’eau, je tourne la tète vers Jon, le visage défiguré par un immense sourire. « Tu viens ? » Etonnement, l’eau est plutôt tiède même si elle fait frissonner chaque parcelle de ma physionomie. Je m’avance encore, dérangeant l’accalmie du lac avec mon entrée fracassante et mon rire exalté. Quand Jon s’approche, mon envie de l’embêter se fait assez forte, obligeant mes mains à l’asperger d’eau non sans rire d’une manière faussement machiavélique. « On est bien là non ? » Un peu calmée, j’enfonce mon corps dans l’eau et continue de nager sur place , regardant les environs, hypnotisée. « Tu ne regrette pas d’être venu à ce voyage même si ton interne n’est pas nette dans sa tète ? »  


Dernière édition par Saoirse E. Caldwell le Sam 7 Nov 2015 - 16:33, édité 1 fois
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Posté le Sam 17 Oct 2015 - 15:47
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Saoirse & Jon
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Tout semblait s’enchaîner à un rythme que certains trouveraient normal voire même trop lent, mais, de ma perspective, cela allait vite. Je perdais pied, je n’avais plus une seule once d’équilibre, et pourtant, je m’y plaisais. Cette situation entre danger et envie, sécurité et contrôle, pouvait rendre fou mais, pour le moment, cela me permettait de me sentir vivant. De renouer avec les vivants, à défaut d’être talentueux avec les morts. Ils se livrent, sans forcément lutter, ne mentent pas et se limitent seulement à cacher certaines choses. Ce n’était pas vicieux, contrairement aux êtres humains. C’était ce que je pensais, jusqu’à ce que je rencontre Saoirse, jusqu’à ce, que petit à petit, elle vienne briser les murs que j’avais érigé et le tout, seulement armée de son sourire et de son naturel. J’étais partagé mais, depuis notre deuxième soirée, à chaque fois qu’une pensée lui était adressée, un sourire surgissait. C’était devenu un automatisme, non pas un simple réflexe. J’éprouvais de moins en moins le besoin de mettre mon alliance, l’oubliant parfois dans un coin de l’appartement. Elle me libérait de mes chaînes sans que nous n’en ayons conscience. Je ne voulais pas lui reconnaître officiellement cet effet, tout simplement parce que cela signifiait qu’elle comptait pour moi et que j’avais peur de souffrir à nouveau, de perdre à nouveau. Je détestais perdre, j’étais un mauvais perdant que lorsque la perte signifiait vraiment quelque chose pour moi, ce qui fait que rares sont les personnes à redouter un tel trait de caractère. Ses traits fins m’avaient manqué, sa voix mélodieuse aussi et son regard enchanteur. Les rares journées passées sans la voir devenaient vite pénibles, sombres. Comme avant. Je ne voulais plus de ces choses passées maintenant que j’avais goûté à la douceur d’aujourd’hui. Je ne comprenais pas mes confrères. Certes ils s’amusaient mais je ne voyais pas l’utilité de profiter de sa position pour agir de la sorte. Ils ne les considéraient pas comme des personnes mais comme des cibles, des objets en somme. Si je n’avais pas considéré Saoirse au début, c’était tout simplement par crainte. Depuis que je la voyais comme une vraie personne, à part, entière et spéciale, tout était différent. J’ignorais les ragots des internes mais ceux des mentors étaient tellement bas qu’ils ne méritaient même pas d’être relevés. Ou alors si, lorsqu’ils s’orientaient vers Saoirse, mon interne, ma jeune étudiante. J’en avais fait, petit à petit et à la force des évènements, une sorte de chasse gardée. Tout à fait inconsciemment. Cela commença avec de l’indifférence à l’égard de leurs propos, puis des regards froids, une répartie acerbe et, enfin, les réactions impulsives de protection et de rejet des autres. Elle me perdait mais j’étais entrain d’aimer cela.

Elle m’avoua alors qu’elle n’avait jamais fait de camping, sans savoir quoi faire. Je me penchais à son oreille, sourire taquin accroché à mes lèvres. « Survivre. Les asticots sont plein de protéines ! » Je me mis à rire, amusé par ma propre bêtise. Finalement, la jeune étudiante accepta ma proposition, se préparant à son tour pour notre escapade. Dans l’engouement, je m’étais précipité à saisir sa main pour la guider jusqu’au lac que j’avais repéré auparavant. Je savais que, globablement, il était toujours tout droit et que plus on descendait et plus cela était un signe positif. Pressé à l’idée de lui faire découvrir, j’en oubliais que je pouvais être parfois un peu trop brusque, un peu trop vif et un peu trop imprévisible. J’oubliais aussi notre différence de gabarit, aveuglé par l’excitation de trouver ce lac et de lui faire partager ma découverte. Alors que je sentais notre destination approcher, je lui demandais si elle me faisait confiance. Enfin, plutôt de me faire confiance. Ses mots me réchauffèrent le cœur car je les savais sincères. Elle avait confiance en moi. Alors que mes mains masquaient les environs, elles avaient aussi caché un sourire béat et conquis. Quelques pas plus tard, je retirais mes mains, lui rendant la vue. Son petit son me fit frissonner, quelque part, j’étais rassuré de voir que nous pouvions apprécier les mêmes choses. J’avais peur qu’elle s’ennuie à mes côtés, après tout, j’avais cette réputation là. Alors que mes yeux savouraient la vue, les paroles de Saoirse me firent rougir, légèrement. J’espérais qu’elle se sente aussi bien que je puisse le faire. Son annonce me fit écarquiller les yeux. J’y pensais aussi, sans avoir osé. Je me tournais alors vers elle, me retournant aussitôt voyant qu’elle commençait à se déshabiller. Je tournais la tête dans la direction opposée alors qu’elle me demande de venir. Je m’approche, naïvement, pour finir asperger. Je fais mine d’être vexé et rebrousse chemin. Me déshabillant à mon tour, je fonçais dans l’eau, légèrement tiède, arrosant Saoirse à mon tour. « Je pouvais pas rêver mieux, l’eau est bonne en plus. » Je m’avance dans l’eau jusqu’à ce que mon corps soit caché par l’eau légèrement sombre du lac. Mes yeux n’arrivent pas à se détacher de Saoirse, de son visage. Je déglutis alors qu’elle reprend la parole. « Si tu deviens pas nette, c’est que je commence à avoir de l’influence sur toi.. » Je me mis à rire avant de nager vers elle, arborant un large sourire mutin. « Je regrette pas du tout, au contraire. Pendant que les autres se perdent dans les sentiers, on a trouvé notre lac et ça fait du bien de passer du temps avec toi en dehors de la morgue. Sans cadavres. » J’arque un sourcil, avant de reprendre. « Quoique, on sait pas ce qu’il y a au fond de ce lac.. » Je laissais un léger silence s’installer, prenant un air faussement sérieux avec de me mettre à rire à gorge déployée. Je plongeais alors sous l’eau, effleurant les jambes de Saoirse avant de reprendre ma place initiale. J’avais rarement l’occasion d’être taquin, autant en profiter.


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Posté le Dim 18 Oct 2015 - 22:37
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W/ JON
Visiblement mes prunelles apprécient un peu trop le tableau de nos doigts entremêlés. Elles persistent à ne pas regarder ailleurs quitte à trébucher voire tomber lamentablement si jamais mes pieds se posent sur un rocher. Etrangement, je suis confiante. Oui, aucune crainte n’habite mon corps et mon esprit. Je laisse Jon me guider en lui faisant entièrement confiance. Confiance. Ce mot n’avait plus aucun sens dans mon manuel de survie. Confiance était similaire à souffrir encore et encore pour le plaisir de la perversion humaine. Cet abandon émotionnel et aveugle avait pressé mon organe de vie dans divers maux difficilement surmontables. Difficilement concevables. Ma force de caractère avait flanché à cause de mon altruisme qui, à ce moment là, j’avais maudit. J’avais pesté contre ma volonté de voir de la bonté dans chaque être humain avant de concevoir leurs défauts destructeurs. Et cela m’a détruit ou du moins c’est ce que j’avais cru jusqu’au soir où, j’avais baissé ma garde pour laisser Jon s’immiscer dans ma vie. Il m’a fait rire, il m’a fait découvrir des aspects de mon propre caractère que je pensais morts et enterrés. Je me suis exposée comme je ne l’ai jamais fait, découvrant par la même occasion ses propres séquelles affectives. Depuis cette soirée, la simple prononciation de son prénom était accompagnée de sourire franc mais aussi de palpitation cardiaque étrange. J’ignore ce qui se passe entre nous. J’ignore le but de cette alchimie soudaine qui avait pourtant pris naissance à partir d’un petit jeu instauré  par mes soins. Il était inaccessible. Un mystère pour ses collègues et mes congénères internes. Il était le symbole de la froideur, l’associable par excellence. Je voulais voir au-delà des apparences. Je voulais voir et revoir les fossettes qui se creusent dès que ses ourlets s’étirent. Et j’ai réussi. Jon était un homme incroyablement bon, peut-être complexe mais complaisant. Ce que j’avais considéré comme une distraction s’était métamorphosée en quelque chose de plus profond, menaçant pour ma sécurité émotionnelle. Et malgré l’alarme qui continue de cligner, je continue sur ma lancée loin d’être effrayée. Non, je suis irrémédiablement confiante.

Arrivés enfin devant le spectacle que Jon voulait me montrer, mon exaltation se transforme en une excitation presque juvénile. Je me sens incroyablement privilégiée d’être son interne. Les circonstances de la vie ont fait en sorte de m’assigner à lui et même si au début, je me suis sentie maudite d’avoir un tel mentor, maintenant je remercie l’administration. Ils ne m’ont pas démuni de son savoir mais aussi de son être en entier. Inévitablement, je n’imagine plus mon existence sans cet homme. Prise dans un élan de courage et de folie, je me déshabille ne laissant que mes sous vêtements avant de sauter dans l’eau tiède. Mes réflexions logiques me baffent intérieurement mais je ne me laisse pas abattre. Je refuse de ne pas profiter pleinement de ce voyage et surtout de ce lac. Alors je laisse de coté toutes mes pensées nocives et me concentre à lever un bras pour faire signe à Jon de venir me rejoindre. J’use de toutes les tactiques possibles pour le faire succomber comme par exemple l’asperger d’eau non sans rire. Une démarche qui apporte ses fruits lorsqu’il commence à se déshabiller à son tour. D’ailleurs, mon cerveau intime l’ordre muet à mes yeux de se baisser mais ces traitres, continuent à regarder les gestes de mon mentor. Ses habits tombent par terre, impuissants, rejoignant les miens alors que leur propriétaire entre à son tour dans l’eau. Et je reste ankylosée. La peau est parsemée de tatouages mais surtout de plaies assez impressionnantes éparpillées sur toute la surface de son torse. Sans aucune impunité, je les observe en essayant de décortiquer leurs provenances. On a tous des petites cicatrices causées par une chute d’un vélo ou autre imprudence enfantine mais les siennes sont bien plus colossales pour être bénignes. Certes, elles ne gâchent en rien sa stature architecturale et les dessins saillants de ses muscles. Difficilement, je reprends mes esprits et lève les yeux sur son visage affichant un grand sourire. « J’aime cette influence. Remarque, les gens dits pas nets, sont les plus heureux. » Lorsqu’il commence à nager vers moi, je m’atèle à cacher ma frêle carapace sous l’eau. Je me sens tellement insignifiante de part ma maigre sculpture corporelle. Même si mère nature m’a gâté en m’offrant l’intelligence, elle s’était montrée radine sur le reste.

Les mots de Jon me font oublier mon embarras momentané, me faisant plonger dans une aura faussement sérieuse. « Peut-être un bébé requin égaré ? » Devant la futilité de nos dires, mon rire rejoint le sien sans aucune retenue avant de disparaitre lorsqu’il plonge, me touchant ainsi les jambes. Un petit geste qui apporte son lot de frissons insaisissable. Je nage alors vers lui sans sortir de l’eau. Mon expression se fait plus sérieuse. « T’étais un boxer ? Ou un … maffieux ? Ah ! Un mélange des deux ? » Mon sens de l’humour vient de me laisser tomber. Ma curiosité certes déplacée voulait tâter un nouveau terrain pour l’assouvir. Je peux dire que c’est raté. Reprenant la parole, je daigne sortir le haut de mon corps de l’eau, échancrant ma culotte pour montrer mon petit tatouage. « Un petit excès de folie. Je me trouvais trop blanche, trop parfaite. » Oui, c’est sûrement une invitation indirecte à la confession. Indirecte et sûrement très audacieuse. Me sentant comme une petite girouette n’acceptant pas le silence, je m’approche un peu plus de lui. Je tends mon visage vers le sien pour déposer un baiser sur sa joue avant de reprendre la parole d’une voix doucereuse. « Merci de m’avoir fait découvrir cet endroit et de ... passer du temps avec moi. » Et mon cœur ne se calme plus, risquant de bondir de sa cage osseuse qui me semble trop écrasante à ce moment précis.                         


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Posté le Dim 18 Oct 2015 - 23:55
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Toutes les blessures laissaient des traces. Elles pouvaient prendre la forme de cicatrices psychiques ou physiques, parfois les deux. J’essayais de comprendre Saoirse, d’en savoir plus sur son caractère et son passé. Si j’étais une énigme pour elle, elle n’en demeurait pas moins un mystère. Certes jeune, intelligente et à la symétrie parfaite, elle m’avait aussi fait part de son incroyable maturité même si, pour certains, cela s’apparentait à de la naïveté. Le prince charmant, le vrai, le bon. C’était, quelque part, ce que nous attendions tous sans forcément le reconnaître. Elle savait que cet homme existait et préservait son cœur de blessures inutiles, peut-être parce qu’elle savait que chaque blessure ne valait pas la peine d’être vécue. Cela traduisait une certaine force d’esprit, acquise par une peine passée. Nous avions tous notre façon de réagir et d’avancer. Mais lorsque les problèmes s’accumulent, que les peines se font de plus en plus fortes, il devient difficile de pouvoir panser toutes les douleurs. Nous finissions par traîner des casseroles, plus ou moins lourdes. A moins que ce ne soient des croix. Chacun avait son fardeau et j’avais oublié que, parfois, le partager ou ne serait-ce qu’en parler était un moyen bénéfique de reprendre de l’énergie pour mieux l’affronter et le résorber. Je ne faisais pas partie de ces gens qui s’épanchaient sur leur problèmes, j’avais plus tendance à les nier qu’autre chose et c’était un vrai problème. Je ne partageais mes douleurs qu’avec des cachets ou de l’alcool. Ils apaisaient mes muscles endoloris et mon esprit déphasé. J’essayais sans y arriver et c’était d’autant plus frustrant que je voyais en Saoirse une vraie motivation de devenir quelqu’un de meilleur. A la fois en tant que mentor, mais aussi en tant qu’homme. Je voulais être ce qu’il y avait de plus prolifique pour elle, lui transmettre mon savoir mais le vrai savoir et la vraie intelligence ne se limitaient pas aux connaissances acquises dans les livres. Il était aussi question d’humanité et la morgue était un endroit où cet éclat de chaleur humaine était le plus requis. En effet, être avec des morts quotidiennement n’était pas chose facile. Je me souvenais avoir vomi lors de ma première autopsie et de m’être évanoui à la deuxième. Puis, j’ai réussi à prendre du recul sans pour autant être complètement blasé. Être humain était obligatoire pour comprendre ce que les morts avaient pu vivre. Des blessures invisibles ? ils en avaient énormément et il appartenait aux légistes de les découvrir et des les comprendre. Si seulement j’avais cette même approche avec les êtres vivants.. Saoirse commençait à révéler cette facette autrefois égarée et je me rendais compte de toute l’influence positive que cette dernière pouvait avoir. Elle était l’ange qu’on attend pour être sauvé. Parce que, pour la première fois, j’avais envie d’être sauvé.

Je redevenais enfant avec toutes les complications d’un adulte. J’étais complètement perturbé par les effets que provoquait Saoirse, sans même savoir si j’avais un réel problème. Probablement, je luttais contre l’inévitable. Je ne faisais que dénier l’indéniable. Mes pensées lui étaient majoritairement adressées, les journées passées sans elle étaient lourdes, sans saveurs, sans une once de couleur. Je m’étais attaché à elle, au risque de m’y perdre et de finir à nouveau sous une voiture. Mais mon esprit commençait à se faire à l’idée que Saoirse en valait peut-être la peine. En attendant, d’un sourire enfantin, je lui faisais partager ma découverte, et elle sembla conquise par ce que j’avais trouvé. Je me sentais en harmonie, comme si nos cœur battaient à l’unisson tant j’eus l’impression d’être sur la même longueur d’onde : l’admiration devant mère nature. Alors qu’elle eut l’idée étonnante d’aller à l’eau, mon cerveau avait cessé de penser pour la suivre. Je me déshabillais, oubliant mon nouveau corps l’espace d’un instant. Je n’aimais pas montrer mon corps car il suscitait des regards indiscrets et des questions ravivant de vieilles blessures. Je n’avais pas réfléchi, fonçant dans l’eau la rejoindre. L’eau jusqu’au milieu de mon buste, laissant apercevoir certains de mes tatouages et les plus légères de mes cicatrices. Ce soir-là avait marqué un tournant, la fin d’une histoire et le début d’une nouvelle vie. Je n’avais pas relevé les regards de Saoirse, bien trop occupé à observer la nature et à me perdre dans ses yeux. Elle n’avait pas oublié l’anecdote du bébé requin, ce qui eut le don de me faire rire. « Il sont mieux dans les eaux chaudes du Pacifique. Je pense que nous sommes les deux seuls audacieux. » Je continue à lui sourire, avant de décider d’aller l’embêter. Finalement, Saoirse s’approche de moi, j’arque un sourcil, penchant légèrement la tête. Je ne compris pas de suite le but de ses paroles.

Et puis, la jeune étudiante se lève, dévoilant ses courbes à mes yeux. Maladroitement, mes yeux découvrirent son corps, baissant jusqu’à ses hanches fines. Saoirse montra son tatouage, un léger sourire s’étira sur mes lèvres. Je compris alors qu’elle voulait que je partage à mon tour quelque chose avec elle. Je me levais alors légèrement, lui dévoilant un peu plus mes séquelles sans pour autant lui montrer les plus graves qui se situaient au niveau de mon dos et de mes jambes. « Je me trouvais trop blanc et parfait aussi, alors j’ai décidé d’embrasser une voiture. » Je me remis sous l’eau aussitôt, tentant de dédramatiser la situation en riant légèrement. Il n’y avait rien de bien drôle mais je refusais à ce que Saoirse me voit comme un débris abîmé. Cette dernière s’approcha lentement, entraînant une accélération subite de mon rythme cardiaque. Je déglutis, alors qu’elle déposa un léger baiser sur ma joue. Je fermais alors les yeux, savourant ce contact. Elle souffla quelques mots d’une voix douce. Plusieurs frissons parcouraient alors mon échine et je profitais de notre nouvelle promiscuité pour déposer à mon tour un baiser sur sa joue, aussi délicatement que possible. Peut-être dura t-il trop longtemps, mais je n’avais plus aucune notion. Je me sentais à mon aise à ses côtés. « Me remercie pas, ça me fait plaisir et j’aime être avec toi. » Mes pieds touchaient le fond du lac et, alors que je tentais de reprendre une distance plus convenable, je sentis le sol se dérober, me faisant glisser vers elle. Mes mains se placèrent légèrement au dessus de ses hanches alors que je sentis nos lèvres se frôler. Virant écarlate, je n’avais cependant pas bougé. Je pouvais sentir son souffle sur mes lèvres comme elle pouvait sentir le mien. Mon cœur battait à tout rompre alors que mes mains semblaient incapables de rompre le contact avec sa peau. Il me semblait être envoûté.


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Posté le Dim 25 Oct 2015 - 20:08
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W/ JON
Oui c’est vrai, nous sommes les seuls audacieux à venir perturber l’accalmie de mere nature. Pourtant, je me sens tellement bien dans ce petit bout de paradis terrestre, en compagnie de mon mentor. Jon. Un prénom qui m’a pourtant inspiré de l’inconfort et une série de questionnements impossibles à satisfaire. Je me rappelle encore de ma première journée en tant que son interne. Son regard absent et démuni d’intérêt avait donné un sacré coup de hache à ma détermination que je pensais infaillible. Sa nature amorphe contrastait avec sa physionomie agréable à l’œil dont il ne semblait pas le concevoir. J’avais même pensé que les morts côtoyés étaient l’origine de son comportement déphasé. Conclusion hâtive. Doucement mais sûrement, ses regards ultérieurement éteins sont devenus plus vivants, plus perçants surtout dès que ma silhouette entre dans son champ de vision. Sans l’avoir cherché, on s’était échangé nos évolutions personnelles grâce à l’autre. Avec lui, je pouvais être celle que j’ai toujours été. Je n’avais pas de raisons à me cacher derrière le masque d’une jeune femme démunie d’intérêt par peur d’effrayer ses interlocuteurs alors que Jon est arrivé à sourire. A s’ouvrir et à communiquer sans peine. Je n’oublierai jamais la soirée où, complètement ivre, Jon m’avait ramené chez moi. Ou encore, la soirée d’après qui, malgré quelques séquelles et des aventures houleuses, nous a rapproché. Elle a fait naitre une amitié franchement agréable. Une amitié. C’est ce que je m’entête à me répéter sans me lasser. Une relation typiquement affectueuse, c’est tout ce qui nous uni. En même temps, la présence d’un ami peut-elle faire accélérer impudiquement nos rythmes cardiaques ? Aura-t-on l’envie pressante de toujours voir cette personne pour toutes les sensations inédites qu’elle éveille en nous ? Je l’ignore. Ou peut-être que je préfère fermer les yeux sur l’identité nouvelle de ce qui nous agglutine.

Dans l’eau, mes yeux cherchent à détailler toutes les scarifications disséminées sur son torse. Elles sont légères mais lui donne un coté presque dangereux. La curiosité de décortiquer leur origine me brule la gorge pourtant, je persiste à ne pas la laisser opérer. Vaine tentative. Je peste intérieurement lorsque mes lèvres ultérieurement closes, s’ouvrent pour émettre à voix haute mes pensées silencieusement et faussement amusées. Pour ne pas le pousser vers la porte d’une confession non-désirée, je lui fais entrevoir un petit excès de folie qui date de quelques petites années. L’image de la petite fille parfaite exécutant tous les désirs de ses parents m’insupportait au point de vouloir l’écraser. Faut pas se tromper, je ne regrette aucunement ce petit dessin ésotérique qui orne la peau de mon aine. Le symbole était murement réfléchi. Je sais que même dans dix ans, je regarderai mon petit tatouage en sentant une pointe de fierté sans avoir honte de sa signification. Contre toute attente, Jon se redresse. Ma respiration se bloque pendant un instant alors que j’observe les arabesques colorées sur le tapis fin de sa peau où se cache une ample vigueur. Jon s’essaie à l’humour aussi. Sûrement pour relativiser l’impact de ses mots : un accident de voiture. Cependant, je ne suis pas le genre d’individu qui s’affale dans une série de compassion inutile. Là, je le vois sous un autre angle, je discerne une nouvelle facette de sa vie. On peut dire qu’il a du vécu. « Dis donc, elle n’a pas du apprécier le baiser. » Ma main se lève alors. Elle s’approche lentement mais se repose immédiatement dans mes cheveux. Oui, je voulais toucher l’interdit. J’étais à deux doigts de fauter et me gifler intérieurement. Pour masquer mon incommodité, je reprends toujours sur un ton amusé. « Et tes tatouages ? Ils ont une signification ? » Je me surprends à vouloir en savoir plus sur lui. A partager ses petites anecdotes et retrouver l’ambiance rassurante du bar. Car non, Jon est loin d’être une souris que je veux à tout prix piéger dans mon petit jeu d’attiser avant de m’enfuir. Il est loin d’avoir l’image du prince charmant de mes rêves mais il n’est pas le super vilain non plus. C’est juste un homme que j’apprécie énormément et qui engendre des réflexions confuses dans les entrailles de mon cerveau indomptable.          

Je m’approche alors pour le remercier. Le remercier de partager ces petits moments avec moi et de ne surtout pas me considérer comme une femme objet à l’image de ses collègues. Avec étonnement, il embrasse ma joue m’affirmant le plaisir requiert qu’il détient en ma compagnie. J’ai l’impression d’être une petite gamine qui découvre pour la première fois les effluves de la chaleur corporelle. Ma situation est inconfortable : mon corps est ardeur alors que mon cerveau se bloque tout comme ma respiration surtout lorsqu’involontairement, Jon écrase la petite distance entre nous. Non, je ne rêve pas. C’est bel et bien le souffle de mon mentor que je sens sur mes lèvres. Ce sont bien ses mains posées sur le creux de mes hanches. Ma tète m’intime l’ordre sourd de m’éloigner mais mes muscles trouvent la situation affreusement agréable pour se détacher, allant jusqu’à glisser mes mains sur ses épaules. Je sais, c’est une histoire de quelques secondes mais cela me parait une éternité. On est figés, l’un contre l’autre. Figés et incapables de rompre cette délicieuse proximité. Comme voulant plus, mon visage se tend mollement vers le sien. Ce n’est plus son souffle que je ressens sur mes lèvres, ce sont les siennes. Je n’effectue aucun autre mouvement avant que mes ourlets ne bougent toute seules, déposant un petit et léger baiser. Tellement léger que cela me semble un débris d’un rêve, un effleurement platonique. Et lorsqu’elles s’entrouvrent, un son lointain me fait sursauter. Je m’éloigne alors, les yeux baissés et les pommettes rosâtres. Je refuse de croire ce que j’étais sur le point de faire alors je me mets à frotter mes avants bras, souriant non sans gêne. « J-je vais sortir. J’ai un peu froid. » Joignant le geste à la parole, je sors presque en courant de l’eau pour ramasser mon manteau et le poser sur mes épaules. Je ne voulais pas arriver là mais c’est inévitable : un certain inconfort s’immisce entre nous. J’essaie alors de rompre le silence. « T’as pas faim ? Je crève de faim ! » J’attrape ma besace et lui tends un sandwich. La meilleure chose à faire ? Dépasser cet épisode où j’ai failli embrasser mon supérieur sans éprouver la moindre gêne.        


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Posté le Dim 25 Oct 2015 - 22:29
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Ce sentier se dérobait sous nos pas, comme si notre entreprise, notre dessein finissait par nous échappait à mesure que les événements s’enchaînaient ou plutôt se déchaînaient à notre égard. Je ne comprenais pas un tel acharnement. J’avais voulu demeurer simple, à l’écart de toute complication mais finalement, même si la fuite est de mise, elle finit toujours par achever ses plans. Les rapports humains étaient complexes, peut-être même un peu trop. Je préférais prendre du recul, analyser et trouver le bon angle pour percevoir les couleurs, les chants et éléments. Mais il n’en était rien, je n’étais pas omniscient, je n’étais qu’un pion. Je n’étais même plus sûr d’être acteur de ma vie, juste un spectateur impliqué dans un spectacle tourbillonnant, s’embrasant dès que l’occasion se sera présentée. J’enviais la spontanéité de Saoirse, son esprit affuté et son regard idéaliste. Elle avait commencé à me ramener du côté des vivants et, alors que je m’étais promis de ne plus jamais laisser entrer qui que ce soit, elle avait envoyé mes défenses au loin, comme s’il s’agissait de la chose la plus naturelle. Je surprenais mon regard, ce traître, être ampli d’admiration pour elle. Mes yeux devenaient brillants, non plus aveuglés par un cynisme révoltant ou un cœur trop lointain. Je m’étais promis de retenir les leçons difficilement apprises. Chaque cicatrice était là pour me le rappeler et la bague finissait le processus en me convaincant. C’était une gymnastique que j’avais rodée, jusqu’à ce que tout vole en éclat. Le contrôle s’était évaporé, la peur était omniprésente mais au moins je vivais. En sa compagnie, je ne me contentais pas de survivre et je me sentais prêt à me battre pour garder ce lien unique.

L’humour aidait à faire face à l’insurmontable. Il permettait de dissimuler les blessures aux regards naïfs. Seuls les initiés avaient vent de ce stratagème qui était probablement aussi discret qu’un iceberg. Si, pour certaines marques, je n’y pouvais plus rien y faire, pour d’autres, je m’y étais appliqué et tous avaient un sens. J’imaginais que c’était aussi le cas pour Saoirse. Je la voyais mal faire un tatouage juste pour en faire un. Il devait avoir une importance particulière et je m’étais fixé ce nouvel objectif, apprendre à la connaître mieux. Tout concordait, je n’avais plus qu’à foncer. Mais pour recevoir, il fallait savoir donner parfois et je ne voulais pas qu’un de nous deux puisse se sentir un pied d’inégalité. Alors, je me redressais. Je n’avais jamais laissé personne entrevoir ce nouveau corps, ayant du mal à l’accepter moi-même. Pourtant, j’avais osé, faisant preuve d’humour par la même occasion. « Entre nous, elle embrasse très mal. Un vrai goût de métal. » J’échappais alors un léger rire, observant sa main s’approcher, pour finalement cesser son audace et finir dans ses cheveux. Un large sourire rassurant se dessina sur mes lèvres, lui faisant comprendre que ce n’était rien. Et même plus encore. Que, très certainement, je me serais laissé faire. Et que, pour sûr, j’aurais plus qu’apprécié son geste. Je me sentais à l’aise, probablement un peu trop mais c’était une sensation tellement délectable que je n’arrivais pas à m’en séparer. « Tous oui, je ne comprends pas trop les gens qui se tatouent juste parce que c’est la mode actuelle. Dans dix ans, ça sera sûrement autre chose et ils se retrouveront bien cons. » J’esquissais un léger sourire avant de pointer son tatouage de mon index. « Il veut dire quoi le tien ? »[/color] Je baissais finalement mon bras, le remettant dans l’eau tiède, je la fixe probablement un peu trop longtemps. A vrai dire, je n’en sais rien, j’ai perdu toute notion du temps.

En tentant de reprendre une distance adéquate, mon pied avait fini par glisser dans l’eau, entraînant une glissade certaine. Mes mains se placèrent sur ses hanches, nos lèvres se frolèrent, nos souffles se mêlaient. Le cœur haletant, suppliant pour sa libération, il fallait croire que Saoirse avait entendu mes appels. Elle tendit son visage alors que mes yeux se fermèrent à retardement. Comme s’il s’agissait d’un rêve ou d’une chimère insoupçonnée, demeurant dans mon inconscient le plus profond. Cet instant, que je n’aurais jamais pu imaginer capable d’apprécier, se termina et Saoirse s’échappa, semblant avoir trop froid. Je déglutis alors, ayant encore du mal à me rendre compte que tout ceci était bien réel. Alors, elle quitta l’eau, presque en courant. Et, mon cerveau se mit à penser un peu trop vite et d’une façon complètement étrange. Plus étrange qu’à l’accoutumée. Je passais ma main derrière ma nuque avant de rejoindre la plage à mon tour, avec une démarche un peu plus lente, comme préoccupée. Peut-être valait-il mieux oublier et qu’au final, ce n’était rien parce qu’il n’y avait rien entre nous. Je ramassais mes affaires, remettant avec empressement mon pantalon avant de prendre un peu plus le temps pour mon haut. L’idée d’être encore complètement mouillé m’avait complètement échappé. J’arquais un sourcil avant de lui offrir un sourire. Je pris son sandwich et entendis un son particulier, au loin. Comme un grognement sauvage. « Donne-moi ton autre sandwich ! » Je n’attendis même pas, lui arrachant des mains pour me mettre à courir dans la direction du bruit, m’engouffrant dans la forêt et laissant Saoirse seule. Après avoir mis quelques bouts de sandwiches un peu partout et surtout au plus loin possible, je me rendis compte que je n’avais pas été très malin. Pensant m’approcher d’un tronc d’arbre, je continuais l’exécution de mon plan que je pensais bon. Voyant que l’arbre avait des poils, mes yeux m’avaient trompé. Finalement, il s’agissait d’un ours brun. Il se mit à crier, comme s’il avait peur lui aussi. Je reculais calmement et lorsqu’une branche d’arbre craqua sous mon pied, je pris alors mes jambes à mon cou, courant comme je ne me souvenais pas avoir couru. Je pris Saoirse par la main, nous emmenant dans la situation complètement opposée, vers le campement. Essoufflé, je posais mes mains sur mes genoux. Je finis par me redresser en m’étirant légèrement. « Y’avait un ours, t’as entendu ? » Je finis par éclater de rire, probablement sous la pression. « Il m’a laissé un souvenir, ça te dit de la bave d’ours ? » Je lui montrais alors ma nouvelle médaille, oubliant l’instant qui venait d’arriver dans ce lac. A croire que les ours avaient un pouvoir magique.


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Posté le Jeu 29 Oct 2015 - 13:15
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W/ JON
Nos rencontres extra-professionnels n’avaient rien d’extravagants. On l’est. Lorsque l’idée saugrenue de vivre quelque chose de banal se fait puissante dans ma tète, un évènement arrive pour me faire croire le contraire. Il n’y a pas de plus normal et ordinaire qu’un petit verre entre un mentor et son interne. L’insolite résidait dans les chamboulements de situation comme s’écorcher un pied et tabasser une bande de malfrats avant d’aller déguster un plat de lasagnes ni vu ni connu. Là encore, la singularité de la sortie opérait dans cette baignade imprévisible alors qu’on voulait tout simplement apprécier le spectacle d’un lac délassé. Mais on ne s’arrête pas là non. Presque à poils, je montre à Jon mon tatouage, observant par la même occasion les siens dessinés sur une horde de scarifications multiples. Un accident de voiture. Petit à petit, des évènements importants le concernant commencent à s’afficher à ma petite personne. Il avait été fiancé sans arriver à jeter son alliance et une voiture l’avait renversé. Même si modérer était de mise, l’accident n’était pas quelconque au vu de toutes les séquelles laissées sur la peau de Jon. Pourtant et contrairement à l’ordre intimé par ma curiosité indomptable, je n’essaie pas de l’accabler de questions. Je préfère me contenter de ce qu’il me propose tout en sachant que des informations supplémentaires, arriveront plus tard. Inutile de brusquer les choses et se montrer impatient. Il n’y a pas mieux que prendre son temps et apprécier le moment précis. Je grimace à ses mots avant de rire, taquine. « Et elle a une mauvaise halène en plus ! Tu as mal choisi ta conquête. » Ce n’est pas rien de le dire. Mais voyons le bon coté des choses : malgré toutes ses mutilations, Jon va bien et c’est franchement l’essentiel à retenir. Regardant mon tatouage sous forme d’une hirondelle aux ailes étendues, je hausse les épaules. « Liberté, j’aime avoir l’illusion de l’être. » Je lui souris tout en étant peu encline de partir dans un monologue philosophique sur  la question.

J’aurai peut-être dû converser sur le pourquoi du comment de mon choix au lieu de me retrouver collée à Jon. Lèvres contre lèvres, mon souffle faisant écho au sien, je perds mes moyens. L’envie de succomber à la tentation fait nouer mes entrailles mais la peur est trop présente. Elle arrive à ankyloser mes muscles même si je tends mon visage vers le sien, les prunelles closes. Quand un son incompréhensible retentit au loin, je m’éloigne rapidement avant de sortir de l’eau, les pommettes en feu. Une fois les pieds posés sur la terre ferme, une série de réprimandes ressurgit me faisant ronger les ongles par regret. Oui, le regret de n’avoir pas donné suite à mon désir de l’embrasser  au lieu de fuir. Je déverse alors ma frustration dans mon sandwich avant de retrouver mes mains dépourvues de leur petit plaisir : Jon vient de m’ôter mon petit bout de pain avant de partir en courant vers un chemin opposé. Hébétée, je le regarde s’éloigner sans arriver à comprendre sa réaction. Je lève une main ayant l’objectif de l’interpeler mais je m’arrête. Il a sûrement détecté une quelconque présence animalière. L’instinct de survie m’impose alors de me redresser pour remettre mes affaires devenant trop collantes à cause de l’eau. Une sensation loin d’être confortable surtout que je me retrouve dans l’ignorance la plus absolue. Cela change quand un cri inhumain transperce mes tympans, m’imposant un rythme cardiaque vertigineux. Debout, mon pied tapote nerveusement sur le sol alors que mon corps est pris d’une suite de frissons d’anticipation.

Ma nervosité se calme instantanément tandis que Jon revient vers moi. Il me laisse à peine le temps de le questionner, m’attrapant par la main pour partir vers le campement. Ravalant ma curiosité, je le suis non sans regarder derrière moi de temps à autre. Les jambes lourdes et le cœur battant la chamade après cette course contre la montre, Jon s’arrête, donnant du répit à ma respiration. Une main sur ma poitrine, je le questionne du regard : un ours ? Mes yeux s’écarquillent et mes lèvres s’étirent surtout pas étonnement. « T’es sérieux ? Il y a vraiment des ours par ici ? Je pensais que c’était une blague. » J’ignore comment évaluer la situation. Si je dois en rire ou m’alarmer. Finalement, je choisis de le suivre en poussant ce petit son caractéristique d’un rire nerveux en posant mes yeux sur cette fameuse bave d‘ours. « Sérieusement c’est pas dangereux ce campement ? » Ma connaissance des ours est franchement minime même si, comme le commun des mortels, je les associe à un quelconque danger de mère nature. N’ayant pas très envie de vérifier ce jugement, j’attrape la main de Jon le plus naturellement possible et marche tranquillement vers le rassemblement. Une fois arrivés, je le lâche et glisse sous ma tente après avoir souris à Jon. « Ce n’est jamais de tout repos avec toi. » Un petit rire se meurt sur mes lèvres, fatalement plus calme et confiance. « Je vais me changer. » Une fois seule, je me dépêche de retirer mes affaires mouillées, les échangeant contre une combinaison à manche longue. Malgré notre petit marathon dans les ventrailles verdâtres, mon sourire ne quitte plus mes ourlets avant que mes yeux se mettent à clignoter rapidement. Je passe alors ma tète de l’ouverture de ma tente, le regard levé vers le ciel. Je ne rêve pas, c’est bien un tonnerre qui vient de retentir. Et un autre suivi cette fois par des éclairs. Un soupir désabusé sort d’entre mes lèvres quand quelques gouttes de pluie me tombent sur le nez. « Ah non pas ça ! » Mon aversion pour la pluie est hyperbolique je l’avoue. Petite, je me cachais n’importe où pour éviter de me mouiller les cheveux. Secrètement, je jalousais mes amies qui s’amusaient sous la flotte.

Les sourcils froncés et subitement de mauvaise humeur, je reste coincée sous ma tente. C’est hors de question de s’aventurer à l’extérieur surtout quand le son de l’eau tombant du ciel se fait brutal à mes oreilles. De là où je suis, j’arrive à entendre mes collègues se batailler avec leurs tentes. Coupable, je me mords la lèvre, les poings serrés. Je dois le faire. Je dois me munir de mon courage et aller les aider. Attachant mes cheveux et après avoir glissé un bonnet sur ma tète, je sors de ma cachette non sans grimacer quand les goutes d’eau épousent mon visage. Mes yeux se posent rapidement sur Jon et … ce qui reste de sa tente. Courant presque vers lui, j’essaie de l’aider à fixer le tissu. « Je vais t’aider ! Mais j’espère qu’ils ont des tentes en réserve. » Un doux fantasme qui me semble irréalisable.  


Dernière édition par Saoirse E. Caldwell le Sam 7 Nov 2015 - 16:32, édité 1 fois
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Posté le Jeu 29 Oct 2015 - 22:28
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Graver l'écorce jusqu'à saigner, clouer des portes et s'emprisonner. Vivre des songes à trop veiller, prier des ombres et tant marcher. J'ai beau me dire qu'il faut du temps, j'ai beau écrire si noir sur blanc, y'a pas de haine, y'a pas de rois, ni dieu ni chaînes qu'on ne combat. Mais que faut-il? Quelle puissance? Quelle arme brise l'indifférence? ▬ GOLDMAN, PAS TOI



Le passé devant être laissé à sa place, je pensais pouvoir m’en défaire, m’affranchir de ses chaînes, parfois trop lourdes, et commencer une vie nouvelle. J’avais pensé apprendre de mes erreurs d’antan, et pourtant, il n’en était rien. Je me sentais à la fois faible mais surtout vivant. Un peu comme si je redevenais entier et complet. J’avais essayé de me défaire de ce passé mais, tôt ou tard, il finissait par reprendre ses droits. Finalement, je n’avais fait que le fuir, mettant de la distance entre nous sans jamais lui échapper. Ainsi était la vie et son ironie, trop souvent fatale. Il ne se passait pas un soir sans alcool. Il ne se passait pas un soir sans comprimés d’antidouleur. Je cherchais à anesthésier la mauvaise partie de mon corps. Mon organe de vie, mon organe de peurs. Étrangement, rencontrer Saoirse a été une véritable bouffée d’oxygène, comme un retour aux sources. Celles qui me rendaient nostalgiques et non celles qui avaient meurtri ma chair. Je tentais de baisser ces barrières, inconsciemment pour elle, et je me rendais compte aussi que sa place était considérable. Je commençais à éprouver les légers affres de la jalousie, comme si je ne voulais que personne puisse un jour partager ce que nous avions, ce qui était à la fois tout et à la fois rien. Mais c’était quelque chose de vivement dépendant tant cela était séduisant et plaisant. Je ne comprenais plus, je ne comprenais pas. Je ne voulais pas comprendre. Comprendre reviendrait à admettre et mon esprit un peu trop déphasé n’était pas prêt à revenir en phase avec le monde dans lequel nous étions entrain d’évoluer. Trop beau ou trop effrayant, je ne me sentais pas prêt. Mais après tout, peut-être que tout ceci n’était qu’une histoire de volonté et non pas d’opportunité. Sa répartie était amusante, un léger rire résonna dans les environs et puis il se fana. La liberté, une illusion qu’elle aimerait avoir. Quelque part, je pensais que nous étions tous esclave de quelque chose, de notre propre perception des choses ou du regard des autres, d’un travail trop prenant ou d’une drogue. J’arquai alors un sourcil, pouvant toucher du doigt la sensation qu’elle pouvait ressentir. « Parfois, à force de s’en convaincre, on peut finir par être libre. » Bien que cela ne soit qu’une douce utopie, une illusion, cela permettait d’avoir un but et de l’espoir pour l’accomplir. Je fis la connexion entre l’oiseau déployant ses ailes et Saoirse, peut-être son indépendance ou plutôt son envie d’indépendance du foyer familial. « L’hirondelle s’occupe d’autopsies en attendant, ça pourrait faire un conte. » Je connaissais son amour pour certains contes où la romance, la chevalerie étaient omniprésentes. A défaut, je n’avais que des cadavres à lui offrir.

Je la privais même de son sandwich et de pouvoir calmer son appétit avec toute la délicatesse qui me caractérise. Les ours et autres bêtes de compagnie de la forêt aimaient l’odeur de la nourriture et j’avais trouvé étrange que, dans l’organisation de l’escapade, il ne soit pas précisé de mettre la nourriture dans des boites en métal. J’avais essayé de jeter des morceaux aussi loin que possible, pour l’occuper. Je pensais qu’il finirait à avoir peur s’il voyait tout un campement humain, tout comme nous aurions peur de voir toute une troupe d’ours. Les peurs, les craintes. Tout était réciproque. La seule chose qui nous différenciait, c’était leur force. Un coup de griffe et tout allait pouvoir s’arrêter. C’était le règne de la nature et ils avaient tout autant de droit sur elle que nous. J’avais fini par courir, comme jamais je n’avais couru depuis l’accident. Je ne me rendais pas compte. Comme si, sentir les lèvres de Saoirse contre les miennes m’avait galvanisé. C’était un effet inédit, ancien, singulier. D’abord paralysé puis galvanisé, je n’osais imaginer la mécanique que faisait subir Saoirse à mon cœur bien rouillé. Cela n’était pas grand-chose, cela ne devait pas être grand-chose. Elle avait fui et je ne m’étais pas penché plus que de raison sur sa réaction. Je le voulais sans le vouloir, de peur de faire face à une vérité non pas troublante mais blessante.

La jeune étudiante était visiblement nerveuse et angoissée. Je l’étais aussi, paraissant probablement un peu trop agité, plus bizarre qu’à l’accoutumée. Je lui offris un sourire se voulant rassurant, avant de rire en voyant son visage décomposé. « Ils préfèrent tes sandwiches, faut pas s’en inquiéter. » Je lui donnais un coup d’épaule, l’air mutin fixé sur mon visage. « Je pense pas, au pire on donnera quelques uns de mes collègues le temps qu’on puisse prendre de la distance. » Je finis par rajouter, avec un air plus sérieux cette fois-ci. « Ne t’inquiètes pas, on sera plus nombreux, le campement est plus loin et la nourriture sera dans des boites métalliques, y’aura rien pour les attirer. » Mes yeux se posèrent sur elle, scrutant ses moindres traits, chose que je n’avais pas fait depuis l’instant du lac. Finalement, elle prit ma main et, dans un automatisme, je mêlais mes doigts aux siens. Telle une évidence, je n’avais ressenti aucune gêne, aucune rougeur. Je sentis seulement un long frisson le long de mon échine, mon cœur s’accélérer et ma température temporelle augmenter malgré les vêtements mouillés que je portais. Je ne faisais plus vraiment attention à l’endroit où se posaient mes pieds, mon regard était bien trop occupé à observer Saoirse, sans forcément chercher à m’en cacher. Une fois de retour avec les autres, elle lâcha ma main, m’annonçant qu’elle allait se changer. Je me mis à rire à sa réflexion. « On s’amuse comme on peut. » Pour une fois, je faisais preuve de spontanéité devant mes confrères, je souriais et même, je riais. Je doutais qu’une autre personne que Saoirse ait jamais entendu mon rire d’ailleurs. Je laissais alors la jeune étudiante à ses affaires pour aller dans la petite cabane où les tentes avaient été installées pour prendre quatre sandwiches, à charge de revanche. Passant à nouveau devant la tente de Saoirse, j’en profitais pour déposer deux sandwiches. Alors que je me relevais, mon attention fut captée par un dangereux jeu d’ombre, je tournais la tête dans la direction opposée, regagnant ma tente.

Enfin, c’était ce que je croyais. J’avais pris soin de correctement installer ma tente, de façon à ce qu’elle soit solide et fiable, stable. Je déglutis et serre les poings en voyant ça. Lorsque l’un de mes confrères s’approche et pose sa main sur mon épaule, je me dégage de son emprise aussitôt. « Désolé Jonny, on a défait ta.. tente et.. » Un tonnerre se fit entendre, la pluie enchaîna ses pas, trempant tout sur son passage. « Elle est pas défaite. Elle est détruite. » Le regard noir, poings et mâchoire serrés, je fais un pas dans sa direction, lorsque la voix de Saoirse arrive à mes oreilles, je fis un pas en arrière, tournant la tête vers mon étudiante. Mon confrère profita de l’occasion pour s’échapper alors que je dégageais mes affaires de la tente. « Merci.. » Je plaçai mon sac à dos sur mon épaule et offris un sourire contrarié à Saoirse. « Je vais aller voir, tu devrais te mettre à l’abri. » De retour dans la petite cabane, je me mis à la fouiller de fond en comble, comme s’il s’agissait d’une scène de crime, pour me rendre compte qu’au final, il n’y avait que des piquets, des cordes. Je ne me rendais pas compte de la galère dans laquelle je me trouvais. L’orage se fit plus présent. Pensant être seul, j’en profitais pour prendre des vêtements secs et plus chauds, éternuant tout au long. Ce séjour s’annonçait épique.


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Posté le Sam 7 Nov 2015 - 18:29
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W/ JON

Liberté, une illusion même si on veut croire à cette possibilité. On clame haut et fort être délié de nos chaines afin de choisir nos propres chemins, de commettre les erreurs que nous désirons commettre. Mais finalement, tout est tracé par une force supérieure qui s’entête à nous poser en tant qu’esclaves. Par moment, cette dite force se montre désagréable mais souvent, elle fait preuve de clémence, comme c’est le cas actuellement. Le hasard n’existe pas et c’est un fait. Ce n’est pas pour rien que l’administration m’a confié à Jon. Certes, son parcours professionnel en est la majeure raison mais intérieurement, je veux croire à un autre raisonnement plus excitant. Peut-être que notre différence résidant surtout dans nos caractères a influencé le choix de nos supérieurs. Je suis une curieuse innée et une grande travailleuse mais je suis aussi quelqu’un de très sociable avec une tolérance hyperbolique. Je n’ai pas peur des obstacles. Je ne crains pas la nouveauté alors que Jon est tout bonnement le contraire. Il est déphasé, renfermé sur lui-même, minutieux, associable mais étonnement humain. Nos personnalités différentes ont pu nous séparer si on s’était arrêté sur le coté superficiel de l’autre mais on a préféré ôter le masque de chacun pour découvrir la perle sommeillant au fond de nous. J’ai découvert un Jon nouveau, inédit. Un Jon qu’il ne montre à personne d’autre que moi alors qu’il a creusé dans mes souvenirs et dans mes craintes les plus viscérales. Sans le faire exprès, on s’était rapproché non comme deux collègues délégués sous le signe d’une profession et passion commune mais en tant qu’humain avide de fouiller dans l’autre sans se poser des questions. L’inquiétude consiste dans l’évolution de notre relation. On peut fausser nos sentiments et continuer à s’apprivoiser ou passer à une étape supérieure. Cette étape était sur le point de se réaliser ici même, dans ce lac. Nos lèvres s’étant frôler, nos chairs brulées au contact de l’autre. Ma tète à multiples réflexions avait préféré tout arrêter non pas par aversion à  Jon mais surtout par peur de me noyer dans un tourbillon de sens dont je ne connais pas la destination. Cette proximité peut nous rapprocher tout comme elle peut nous éloigner et je ne suis pas certaine de préférer la deuxième option. « Oui le conte d’une hirondelle et d’un grizzly, c’est intéressant. » En parlant d‘un grizzly, il se peut qu’un camarade brun rôde dans les alentours. Selon Jon, un ours se balade entre les verdures reposantes. Cette nouvelle ne m’apaise pas, chose que mon mentor avait noté. Ne voulant pas donner naissance à une brave aventurière que je ne le suis pas, je nous guide jusqu’au campement. Main dans la main, doigts mêlés, on arrive au point de départ. Cette nouvelle proximité me grise mais elle me réconforte aussi. Lorsque je m’éloigne, le vide de son contact me brule la peau et me dérange passablement pourtant, je m’immisce dans ma tente en solitaire afin de changer mes affaires trempées.

Pensive et concentrée à me sécher, je ne remarque pas les regards indiscrets de nos collègues. Je les vois venir avec leurs ragots immatures. Le fait qu’on a débarqué les cheveux et les habits mouillés ne fera qu’accentuer leur amour exagéré pour la connerie. Soit. Je ferai en sorte d’alimenter leurs langues cancanières. Partant dans une série amusante de scénarios possibles, le son d’un orage me sort de mon accalmie. Je deviens tout bonnement nerveuse à la simple idée de sentir l’averse épouser ma peau. Chacun ses aversions, les miennes sont peu nombreuses mais tenaces. Malgré le début de colère, je quitte ma tente pour aller aider Jon avec la sienne. Au début, je ne remarque pas ses poings et mâchoires serrés, il n’y a que l’absence de son sourire qui m’interpelle. Ce n’est pas la pluie qui cause autant de dégâts émotionnels, c’est sa tente détruite. Le laissant partir vers la cabane, je commence à faire la liaison entre les regards amusés de certains et l’air débité des autres. Soyons logiques, la tente était parfaitement installée pour être aussi ravagé par la pluie. Ce n’est qu’une manœuvre humaine et puissamment débile. Secouant la tète, la moue énervée, je peste contre moi-même tout en marchant vers l’endroit où Jon se trouve. Il ne se rend pas compte de ma présence mais de là où je suis, je peux aisément remarquer son changement d’humeur. Qui peut le blâmer. « Je savais qu’ils étaient cons mais pas à ce point. Là, ils exagèrent. » Quelques tètes enquiquineuses sortent de leurs tentes sûrement pour satisfaire leur curiosité aux abords perverses. Ne voulant pas leur donner cette satisfaction, je ferme la porte en bois ainsi que les rideaux légers. Maintenant, on est tranquille. Ceci fait, je tourne la tète vers Jon, retirant mon bonnet trempé. « T’as rien trouvé hein ? » Ce qui veut clairement dire qu’il n’a plus de tente. Réfléchissant tout en m’approchant de la table où se trouve le buffet, j’attrape une thermos de café pour en verser dans deux tasses. J’en donne une à Jon avant de dire, l’air déterminé.   « Bon, tu dors avec moi, dans ma tente et tu n’as pas le droit de dire non. » Fatalement je reprends des couleurs mais aussi ma nature joueuse. Je m’approche de lui en tendant le visage vers lui comme sur le point de lui faire une confidence. « Ils aiment raconter des trucs insensés sur tout le monde, donnons leur des histoires croustillantes. » Pour une fois, j’ai envie d’entrer dans leur jeu surtout pour mon propre amusement. Je bois une gorgée de mon café et passe une main sur mon ventre. On restera cloitré ici jusqu’à ce que la pluie cesse. J’ai usé mon stock de courage pour le moment. « Alors ? Ca te dit d’être mon garde du corps rapproché ? » Les lèvres étirées, je lui fais un clin d’œil tout en tapant gentiment sur son épaule. Oui, on n’est pas spécialement libres mais je veux tout de même choisir d’être avec mon mentor au lieu de me fondre dans la masse composée essentiellement de connards finis.    
         
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Posté le Lun 16 Nov 2015 - 14:23
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Saoirse & Jon
Graver l'écorce jusqu'à saigner, clouer des portes et s'emprisonner. Vivre des songes à trop veiller, prier des ombres et tant marcher. J'ai beau me dire qu'il faut du temps, j'ai beau écrire si noir sur blanc, y'a pas de haine, y'a pas de rois, ni dieu ni chaînes qu'on ne combat. Mais que faut-il? Quelle puissance? Quelle arme brise l'indifférence? ▬ GOLDMAN, PAS TOI



C’était à peu près comme si j’avais l’impression d’être damné au paradis ou chanceux en enfer. Tant de sentiments contraires m’envahissaient et je me sentais tout bêtement et bonnement perdu dans un engrenage de sensations diverses et variées. Etrangement, la cause devenait la solution car il n’y avait qu’elle pour me calmer et combler mes doutes que je tentais de dissimuler si bien. Je me demandais si le massacre de ma tente n’était pas un dessein comme un autre pour nous rapprocher. Du destin ou de l’imbécilité de mes collègues. Autant dans le monde professionnel, ils savaient faire preuve d’efficacité mais en dehors, j’avais l’impression d’être avec de grands enfants, qui avaient probablement dû grandir trop vite pour faire face aux images d’horreur que pouvait entraîner notre métier. J’avais grandi vite aussi et s’ils me prenaient pour un déphasé insensible, c’était probablement parce qu’ils ne me voyaient pas extérioriser. Les apparences sont trompeuses, encore une fois. Nous n’étions bons qu’à nous fourvoyer, à laisser nos yeux se faire berner par la facilité déconcertante de notre environnement. C’était la beauté. C’était le danger. Nous n’étions que des pions après tout, dans un dessein mesquin mais j’avais voulu m’émanciper de ces chaînes réductrices. J’avais tenté pour mieux échouer. J’apprenais encore, je n’étais pas prêt. Etape par étape, je ne voulais plus me brûler les ailes. J’étais tiraillé entre mon attachement à la survie et mon désir de vivre. Saoirse, ma liberté. Que ferais-je sans elle ? Je n’en savais pas grand-chose mais lorsque nos lèvres s’étaient frôler, j’avais senti quelque chose. Au-delà de la chaleur physique de nos corps embrasés, nos esprits confirmèrent qu’ils se comprenaient. Et je ne voulais plus perdre qui que ce soit à cause de ma passivité légendaire. Non, il était temps que je m’éveille et que je franchisse le pas de cette foutue porte entre deux mondes, ceux qui regardent et ceux qui agissent. Ceux qui vivent. Bien loin encore de consacrer les paroles aux actes, je me préparais, lentement mais sûrement. Je ne voulais pas que cela m’échappe. Que cela nous échappe. Parce que finalement, nous étions esclaves d’une relation indéfinissable, qui ne rentrait dans aucune catégorie et cela pouvait être déroutant. Nous apprenions encore à nous connaître mais ce que je connaissais d’elle me laissait admirateur. J’admirais sa force de vie, sa joie de vivre mais au fond de moi, une partie ne pouvait s’empêcher de penser que je risquais de la gâcher. Parce que je n’étais qu’un vieux débris, que je m’étais convaincu de ne plus rien attendre et que la pente entamée était difficile à renverser. Mais pas impossible. Car si j’avais bien saisi une chose avec elle, c’était que l’impossible était chimérique.

Dans cette cabane, je calme mes esprits, je tâche de faire le point et de me calmer. Une fois mes coudes craqués et mes vêtements changés, je m’appuie sur la table, repensant au lac, à l’ours et à notre conte. Je me surprenais à sourire. Finalement, les contes étaient peut-être narrés aux enfants mais nous, les adultes, en étions à l’origine. La porte de la cabane s’ouvrit, de peur que ce soit un de mes collègues, mon visage se ferme. Finalement, il se radoucit lorsque mes iris aperçoivent la silhouette et le regard de Saoirse. Je demeure silencieux, ne la quittant pas du regard. J’observe ses lèvres bouger, ses yeux compatissants. Je me contente seulement de prendre cette tasse de café en lui souriant en guise de remerciement. Sa proposition manque de me faire étouffer, à moins que ce soit la chaleur du café. Je finis par tousser, avant de me reprendre. « Tu es sûre de ça ? » Je déglutis péniblement, entrant dans son jeu de promiscuité. « J’ai peur de t’écraser si je suis trop rapproché. » J’échappais un léger rire avant de replacer une de ses mèches aussi délicatement que possible. Je masquais très mal mon appréhension à l’idée de passer une nuit, seul avec elle. Au-delà de la différence certaine de nos corpulences respectives, je ne savais plus ce que pouvait être la compagnie d’une personne et je me mis à penser à mon rituel précédant la nuit. Je ne trucidais pas de poules ou de chats, mais j’avais besoin de détendre mes muscles endoloris. Peut-être pouvais-je me passer de ce rituel pour cette nuit, me détacher d’un pour mieux apprécier l’inédit, le goût de l’aventure. J’étais prêt à foncer contre un ours mais j’hésitais face à Saoirse. Peut-être qu’ils avaient raison, j’étais le plus déphasé du groupe. Finalement, j’ouvris les portes de certains placards, posant quelques aliments sur la table. Il y avait de tout et après ces évènements, je présumais qu’elle devait avoir aussi faim que moi.

Finalement la pluie passa, tout comme ma faim. La lumière de la lune perçait les rideaux tirés alors que je pris la main de Saoirse, l’amenant dehors. Il faisait incroyablement doux, les étoiles étaient largement visibles et tout semblait paisible. Je ne prêtais pas attention aux autres, qui étaient bien trop occupés dans leurs tentes ou à faire des jeux puérils. J’emportais une couverture sous le bras, la déposais pour ramasser quelques bouts de bois et nous faire notre propre feu de camp. Devant une vue déconcertante, je finis par m’asseoir, dépliant la couverture pour regarder Saoirse, l’invitant spontanément à me rejoindre. « Tu voulais bien un garde ? » Ainsi, je lui confirmais que j’acceptais sa requête, après avoir pesé le pour et le contre. Je me sentais proche d’elle, sans réfléchir à demain, à lundi, lorsque nos vies reprendraient leur cours. « Merci. » Pour tout et plus encore. J’esquissais un léger sourire. Quelque chose en moi redevenait humain, ce qui me plaisait autant que cela me pétrifiait.


© Gasmask

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