Skye était rentrée chez ses parents pour quelques jours. Elle avait quelques jours de vacances parce qu'elle avait fait beaucoup d'heures durant les semaines précédentes et elle avait décidé d'en profiter en s'éloignant un peu de Washington. Même si elle aimait beaucoup cette ville, ça lui faisait de bien de retrouver le calme de Fairfax une fois de temps en de temps. Et ce calme n'était possible que parce que ses parents avaient fuit dès que le froid avait commencé. C'était leur nouvelle habitude, ils s'envolaient pour la Floride où ils avaient une résidence secondaire dès que l'hiver pointait le bout de son nez et ce n'était sûrement pas Skye qui allait se plaindre à propos de ça. Elle aimait beaucoup la maison de ses parents… sans ses parents. S'ils avaient été là (enfin surtout sa mère), ses vacances auraient été tout, sauf des vacances.

Skye s'était donc levée très tard ce matin et elle avait encore mis plus de temps à sortir de son lit. Elle avait allumé son ordinateur et regardé pas mal d'épisodes des simpsons. C'est la faim qui l'avait poussé à sortir du lit. Elle avait mangé des céréales en regardant un dessin animé pour enfant à la télé. Et puis, finalement, elle avait décidé de sortir un peu. Elle alla donc se préparer rapidement et se couvrit un peu puisque le temps n'était pas très clément. Elle emprunta la voiture que ses parents avait laissé et roula jusqu'à Warren Woods. Ce n'était pas si loin mais la marche par ce froid ne la tentait pas des masses. Une fois à Warren Woods, elle se gara au nouveau de chez Capri parce que oui, c'était elle que Skye avait décidé de venir voir. La jeune femme et elle étaient devenues plutôt proche depuis le jour où Skye avait fait partie de l'équipe de secours qui était intervenue chez elle. Et ça faisait longtemps qu'elles ne s'étaient pas vues. Skye frappa donc et Capri ne tarda pas à apparaître dans l'encadrement de la porte. « Hey ! Je ne dérange pas ? » demanda alors Skye avec un grand sourire.

Shiloh aurait bientôt trois mois de vie. Quand j’y pensais, à chaque fois qu’on me le demandait, je n’arrivais juste pas à y croire. Oui, j’étais devenu une de ces personnes qui était du genre à dire que le temps passait trop vite, que les enfants grandissaient trop rapidement, qui avait l’impression d’avoir mis au monde ces poupons pas plus tard qu’hier alors que ça faisait si longtemps… Bref, j’avais commencé à réaliser des choses que je ne croyais même pas penser à un moment ou un autre dans ma vie. Tout cela était encore aujourd’hui particulièrement troublant, mais pour tout dire, j’en appréciais chaque moment, chaque élément. Chaque journée, aussi banale soit-elle, représentait une nouvelle occasion d’en savoir plus sur ma vie de nouvelle mère, de mon fils. De ce fait, rester à la maison, sortir seulement pour aller faire une course ou pour aller au parc quand le temps s’y prêtait, cela ne me dérangeait pas, ou du moins, cela ne me dérangeait plus maintenant, parce que j’avais toujours ce petit rayon de soleil qui venait éclairer ma journée d’une façon ou d’une autre, que ce soit par un sourire, quelque chose de nouveau qu’il voyait pour la première fois, bref, n’importe quoi. Par conséquent, je n’avais aucun complexe, aucun regret à l’idée de passer ma journée à la maison avec mon petit bonhomme aujourd’hui. Je m’étais levée assez tôt, avant lui même pour la première fois, et j’en avais profité pour boire tranquillement un café en regardant les dernières nouvelles sur ma tablette. Puis, quand Shiloh se réveilla, je lui donnai son premier repas de la journée, l’habillai, et je l’emmenai au salon pour commencer à jouer en sa compagnie, profitant du fait qu’il était bien éveillé. Tandis que nous étions assis par terre, à jouer avec une petite peluche, j’entendis soudainement frapper à la porte. Intriguée dans un premier temps, je me relevai, puis je pris Shiloh contre moi avant d’aller ouvrir sur une jeune femme que je n’avais pas vue depuis un bail maintenant, Skye. D’abord surprise, je lui servis de grands yeux écarquillés de même qu’un:  « Salut ! » accompagné d’un air brillant. Puis, la jeune femme vint à me demander si elle dérangeait, ce à quoi je répondis immédiatement, toujours avec le même enthousiasme:  « Tu ne déranges pas du tout, viens, entre ! » Sans attendre plus longtemps, je me décalai de la porte pour la laisser entrer tandis que j’ajoutais:  « Ça va ? Ça fait longtemps ! Je suis contente de te voir ! »