"Mais Joan ! Tu ne le connais que depuis six mois !
- Je m'en fou. Je l'aime. Mais tu n'as jamais su ce que c'était d'aimer toi maman.
- C'est insensé. Toute cette histoire va finir en divorce et tu le sais ! On n'épouse pas quelqu'un au bout de six mois !
- Je suis majeure maintenant, tu n'as plus à me dire ce que je dois faire."
Et elle a quitté la pièce en claquant la porte, juste comme ça. Sans se retourner. Elle venait d'avoir dix-huit ans, depuis une semaine à peine. Lui, il en avait 30. 12 ans de plus qu'elle. Il était riche promoteur immobilier et était tombé sous le charme de cette enfant aux yeux clairs. Elle, elle rêvait depuis toujours de quitter Fairfax. Mais ses parents avaient des revenus modestes et ils n'avaient pas les moyens de lui payer l'université ou de l'envoyer vivre ailleurs. Alors elle était tombée sous le charme de cet homme charismatique qui l'a faite rêver avec ses promesses de loft new-yorkais immaculé de blanc, de robes hors de prix et de sac à main griffés. En arrivant à New-York, Joan est devenue Madame Davenport, femme du promoteur immobilier new-yorkais le plus riche de la décennie. Il l'emmena partout, à tous les galas et toutes les réceptions importantes. Elle a commencé à faire partie du monde. Mais les journées étaient longues. Il lui donna une carte de crédit sans plafond afin qu'elle puisse faire autant de shopping qu'elle souhaitait, afin qu'elle puisse aller au spa autant qu'elle le voulait. Mais les journées continuaient d'être longue. Alors son mari lui trouva des contacts pour qu'elle se lance dans le mannequinat à ses heures perdues. A côté, elle avait été contactée par les femmes puissantes de new-york pour participer à l'organisation de gala et d'évènement caritatif. Elle ne voyait que rarement son mari qui était presque toujours en déplacement. Voilà à quoi ressemblait sa vie. Pendant neuf longues années. Un soir, Joan s'est faite agressée en rentrant chez elle. Elle était seule et on lui a planté un coup de couteau dans la cuisse. On lui a arraché ses bijoux, volé ses liquidités et violée. Son mari était à l'autre bout du pays ce soir là. Il n'est rentré que deux jours plus tard. Pourtant, il avait été informé que sa femme était à l'hôpital. Suite à cela, Joan avait peur de rester seule chez elle. Son mari engagea un garde du corps, mais malgré cela, Joan ne se sentait pas en sécurité. Elle décida donc de rentrer chez ses parents, juste quelques jours, histoire de se remettre sur pied. Et après une semaine passée chez ses parents, elle décida de prolonger son séjour. David, son mari, vint la voir un week end et il lui confirma que c'était une bonne idée qu'elle soit en convalescence ici à Fairfax, loin de l'agitation new-yorkaise. Après deux mois passés à fairfax, son mari décida de lui offrir une maison dans le quartier le plus huppé de la ville, afin qu'elle puisse se sentir vraiment chez elle, et qu'il puisse venir lui rendre visite aussi souvent qu'il le souhaitait. Mais plus le temps passait, et moins Joan avait envie de rentrer à New-York. Moins elle avait envie de revoir son mari, toujours absent. Cela fait presque un an que Joan est de retour à Fairfax et qu'elle s'y sent incroyablement bien. D'ailleurs, elle songe sérieusement au divorce. Ce qui la retient ? L'argent. Elle n'a jamais travaillé de sa vie et elle a un train de vie exceptionnel pour quelqu'un qui ne travaille pas et qui ne voit jamais son époux.