« Yaël, poses ce ballon et viens manger ! » Une voix lointaine venait jusqu’aux oreilles d’un petit garçon. Tournant la tête, il reconnut immédiatement la silhouette de sa mère pas loin. Cette dernière lui avait bien spécifiée ne pas vouloir qu’il sorte et aille au parc pas loin de chez eux pour jouer sur le terrain de basket mais il avait trouvé un tactique pour descendre sans son approbation. Autrement dit, il risque de se faire punir de dessert. Le jeune Yaël était partagée entre l’envie de s’enfuir pour ne pas se punir ou bien se rendre. Au pire des cas il aura un dessert ce soir, s’il fait encore quelque chose que ses parents n’apprécieront pas car il se met en danger sans se rendre compte alors la sentence sera alors plus grave. Le jeune garçon pris alors une décision, lança le ballon à son copain avant de se mettre à courir en direction de sa maman. « Désolé maman je ne recommencerais plus ! » Avec sa bouille d’ange, il espérait que sa mère ne le gronderait pas. Comment lui résister à ses yeux de cocker après tout ? Il avait bien raison, attendrit pas l’attitude de son fils, elle lui fit un sermon sur le fait de ne pas sortir seul à seulement neuf ans dans les rues de New York mais à midi, il aura le droit de manger sa glace tout comme sa sœur ainée. Il faut toujours voir le bon côté des choses.

« Yaël, viens t’amuser avec les autres enfants, ils ne vont pas te manger ! » Yaël se trouvait en colonie. C’était bien la première fois qu’il y allait. Tous les ans il voyait sa sœur allait en colonie spécialisée dans la danse mais lui n’avait jamais accepté d’y aller de son coté, même quand on lui parlait de basket à savoir son sport favoris. Pourquoi aller en faire autre part que chez soi alors qu’on peut faire des matchs tous les jours avec les copains ? Sauf que cette année, ses parents voulaient profiter d’avoir enfin des jours de congés pour partir en vacances en amoureux, sans les enfants. Il n’avait donc pas le choix. C’était soit ça, soit il restait chez sa vieille voisine en compagnie de ses chats dont il a horreur et c’était vraiment sans façon. Ce n’est pas pour autant qu’il voulait sortir de son dortoir durant sa première journée. Malheureusement, il n’avait pas le choix, son moniteur était bien trop borné et sur lui, les yeux de cocker ça ne fonctionnait pas. « Tu veux venir trainer avec nous ? » Ce fut finalement une jeune fille d’à peu près son âge qui attira son attention et pas n’importe laquelle. Son premier coup de cœur, son amour de jeunesse et de vacances. Caelyn, cette fille lui avait fait tourner la tête même à cette époque-là. Finalement la colonie lui semblait bien intéressante tout d’un coup. Il n’y a pas d’âge pour que les filles changent nos visions de voir les choses. Malheureusement, la colonie devait se finir, l’été était terminé et les deux jeunes devaient se dire adieux… du moins au revoir…

« Yaël, tu es certain de n’avoir rien oublié ? » Ça devait sans doute être la cent quinzième fois que ses parents lui redemandaient encore et encore cette question si bien qu’il finissait toujours par répondre sans même réfléchir « Oui c’est sûr, de toute manière je reviendrais pendant les prochaines vacances et les colis ça existe ! » C’était la première fois qu’il partait de chez lui en dehors de la colonie ou des voyages qu’il avait pu faire ses dernières années avec ses amis pendant les vacances. Non cette année il part à la fac. Qui aurait pu imaginer qu’il soit accepté quelque part ? Ses notes ne sont tellement pas les meilleurs, il se tenait juste au-dessus de la moyenne pour ne pas être viré de l’équipe de basket de son lycée mais c’est tout. Finalement il a eu la chance d’être repéré par plusieurs recruteurs qui lui a promis des bourses d’études s’il venait dans leur fac. Ce fut finalement l’université de Washington DC qui l’emporta et qui n’attendait que son arrivée pour la nouvelle année. Il était sur le point de partir, sa sœur elle-même à UCLA depuis des années pour être médecin avait même fait le chemin pour être là pour se dernier moment en famille. Seulement, les voir là, lui dire au revoir alors qu’il chargeait les derniers cartons dans son coffre le mettait mal à l’aise. Il a toujours été très proche d’eux alors les voir là pour leur dire au revoir lui faisait bizarre, le rendait triste mais bien sûr il était bien trop fier pour ne serait-ce que l’admettre.

« Yaël, toi et Caelyn c’est vraiment terminé ? » Combien de fois est-ce qu’on lui a demandé cette question ? Non seulement à la suite mais aussi à des périodes de l’année différentes. Faut dire que Caelyn et lui c’était compliqué, depuis qu’ils se sont retrouvé des années après la colo à la fac, ils ne cessent de se mettre ensemble pour rompre et enfin finalement se remettre ensemble et ainsi de suite. Compliqué mais il ne baissait pas les bras. Ils étaient fautif de la rupture chacune à leur tous mais finissaient toujours par se remettre ensemble. Pourtant, ce n’était pas pour autant qu’il était certain entre chaque coupure que les choses allaient s’arranger. Ça se faisait naturellement mais peut-être est-ce que des fois ça n’ira plus. Il ne sait pas après tout, il n’est absolument pas devin, ça se saurait si c’était le cas. Quoi qu’il en soit, actuellement ils sont séparés, une broutille à la con qu’il s’est passé il y a des semaines de ça. Depuis plus de nouvelles mais il est buté alors il n’essaye pas d’en avoir non plus. Demain ça sera peut-être différent, peut-être pas. Durant trois années de fac ça a été ça, il est fou amoureux de cette fille, il savait pour son handicap, ça ne le gênait absolument pas, ça ne changeait pas ce qu’il pensait d’elle. Pourtant, les choses sont parfois compliquées, parfois les choses et les personnes vous échappent. C’est donc comme cela qu’une fois la fac terminée, ils ont été d’accord sur une chose, il fallait mieux se séparer, c’était la meilleure chose à faire après tout, ils avaient chacun leur vie et leurs chemins se séparaient, une nouvelle fois.

« Yaël, je suis désolé mais tu vas devoir arrêter le basket ! » il pensait que c’était juste une foulure, quelque chose de ne pas grave en soi mais finalement son médecin, celui qu’il va voir régulièrement et qui est assez spécialisé dans le sport puisqu’il est le médecin de l’équipe où il joue. Ils s’entendaient bien, mais là il n’avait qu’une envie, lui coller son poing dans la tronche. Pourtant, il n’y est absolument pour rien du tout. En même temps, ce n’est pas sa faute s’il a trop forcé malgré sa blessure, ce n’est pas sa faute s’il a continué malgré les conseils de son médecin. Non toutes ses fautes reposes uniquement sur Yaël. Le basket c’est tout ce qu’il a et il ne veut pas être mis sur le banc de touche à force d’être blessé. Il avait donc forcé, fait semblant d’aller bien pour continuer à jouer et il n’a pas pu étant donné qu’au dernier match, sa cheville l’a totalement lâché. Résultat, des dégâts qu’il ne pourra apparemment pas guérir, il a trop forcé et maintenant toutes ses chances de rentrer dans une meilleure équipe, d’aller dans des championnats mondiaux sont vaines. Il ne pourra plus jouer, il doit dire adieu à son rêve.

« Yaël, cette fille te rend dingue ! » Sa meilleure amie le connait tellement qu’elle sait totalement que Caelyn est la femme qu’il lui faut. Ils se sont recroisé, des années après la fac et la voir de nouveau le chamboulé totalement. Revoir une personne qu’on connait par cœur, qu’on aimait déjà comme un fou, par pur hasard, c’était fou. Ces derniers temps il n’était pas souvent à DC, après avoir dû arrêter sa carrière il s’est tourné vers l’agence qui le suivait et son agent l’a pris sous son aile, faisant de lui son assistant et finalement il est devenu à son tour agent sportif. Il était tout le temps sur les route et il avait suffi qu’il revienne à Washington, de recroiser Caelyn pour que les sentiments reviennes au galop. Il ne pouvait passer à côté de l’évidence qu’ils étaient surement faits l’un pour l’autre, de toujours tomber sur l’autre à des moments de leur vie alors qu’ils ont besoin l’un de l’autre. C’est donc tout naturellement qu’ils se sont remis ensembles. Il n’y avait pas la moindre question à se poser. C’est tout naturellement également qu’il lui a proposé de vivre chez lui, tous les deux et tout naturellement qu’elle a accepté. Tout allait très vite et il ne s’en plaignait pas. Pourquoi attendre de véritablement vivre quand on est conscient d’avoir rencontré la bonne personne ?

« Yaël Williams ? » Yaël attendait ses résultats et n’avaient pas bougé de la salle d’attente depuis un moment maintenant. Entrant finalement dans le cabinet de son médecin, le résultat fut vite sans appel. « Vous êtes stérile, je suis désolée j’ai bien regardé tous vos examens, je suis formelle ! » Yaël était totalement abasourdi, pire que lorsqu’il a appris qu’il ne pourrait plus jouer au basket en tant que joueur de joueur professionnel. Il ne va pas pouvoir avoir des enfants, il ne pourra jamais avoir une famille avec Caelyn. Les choses allaient parfaitement bien entre eux, la suite des choses voudraient qu’ils aient une famille tous les deux. Les deux principaux intéressés le voulaient en tout cas. Un petit bout, une mini Caelyn, il aurait aimé pouvoir lui offrir ce cadeau-là. Malheureusement, il n’a pas le choix. La nature est contre lui. Encore une fois il apprend de mauvaises nouvelles dans ce lieu à la con. Qu’est-ce qu’il peut faire ? Le dire à Caelyn ? La normalité voudrait qu’il le fasse oui, c’est la chose à faire étant donné qu’elle est la principale intéressée dans cette histoire mais la simple pensée de le lui dire lui donne envie de vomir. Il ne sait tellement pas comment il va le faire. S’il le fait un jour parce qu’elle mérite d’avoir des enfants. Ça, il en est certain.

« Yaël, t’es sérieux là ? » Il était sérieux dans son envie de rompre avec elle mais ses excuses données comme quoi vivre avec une femme handicapée était un trop gros poids à porter est un véritable mensonge.  Il vient de rompre avec elle, lui demander de partir parce qu’il s’agit de son appartement. C’est un salaud, non seulement il rompt avec elle mais en prime il lui ment et la met à la porte. Il se comporte comme un vrai con, ce qu’il est pour le coup mais c’est pour elle qu’il le fait. C’est plus simple de lui dire qu’il ne veut plus être avec elle parce qu’elle ne peut pas entendre plutôt que la réalité qui est qu’il ne peut pas lui faire des enfants et ne pourra jamais le faire. Elle mérite d’avoir des enfants un jour et s’il ne peut pas lui offrir sa chance alors autant lui donner plus de chances d’en avoir avec un autre. C’est bête, il le sait, il aurait mieux fallu avoir une bonne conversation avec elle mais il sait qu’elle pourrait sans doute mettre ses envies d’avoir des enfants de côté, pour lui. Il ne veut pas qu’elle fasse ce genre ce sacrifice pour lui. C’est quelque chose qu’il ne pourrait pas porter sur ses épaules. Il a dû abandonner ses rêves de carrière, ses rêves de famille, il ne veut pas que quelqu’un d’autre le fasse également, surtout pas à cause de lui. C’est hors de question.

« Yaël, tu comptes véritablement déménager pour une histoire de cafard ? » C’est complètement con, il en est conscient mais bon, c’est ainsi. Il a une phobie des cafards, il a fallu qu’il en voie dans l’appartement qu’il partageait autrefois avec Caelyn il y a de ça un an, pour qu’il flippe comme une fillette et ait envie de déménager. Il trouve ça tellement horrible qu’il ne s’imagine pas vivre dans un endroit où il y en a eu. Il lui suffit d’appeler quelqu’un pour les faire tous dégager mais même avec ça, ça le répugne totalement. Quoi qu’il en soit, ça pourra lui faire du bien de changer d’air. Il a cet appartement depuis des années. Il a vécu de belles choses mais aussi des mauvaises, comme par exemple la fois où il a rompu avec son ex petite amie. Il pourrait surement faire un livre sur tous ce qu’il a vécu mais il est temps de dire adieu à ses lieux. C’est pour cette raison-là qu’il a engagé un agent immobilier qui lui a rapidement trouvé un appartement. Lui qui est habitué à la routine ces derniers temps, au moins ça lui changera un minimum son train-train habituel, ne serait-ce que s’habituer à ces nouveaux lieux et à ses nouveaux trajets. C’est une toute nouvelle vie qui commence, même s’il vit toujours dans la même ville.