« Ce matin on ne reste pas à la maison mon cœur, on va se promener ! » Eh oui, j’étais devenue cette maman qui parle à son bébé sans même être sûre qu’il comprenne tout ce qui était dit. J’avais toujours été persuadée que ce ne serait pas mon genre, que oui, je serais capable de prodiguer de l’amour à un enfant, le mien sans aucune hésitation, mais devenir à la limite de ce que j’appelais gaga ? Jamais je n’aurais pu le deviner. Pourtant, j’étais là, à considérer mon fils de façon enjouée, comme si j’espérais qu’il me réponde, qu’il me dise qu’il était partant alors qu’évidemment, il ne le ferait pas, ou du moins, certainement pas à six semaines de vie. Plus encore, au moment où je le fis me faire un sourire, sûrement parce qu’il se moquait du visage que j’abordais à ce moment précis, je me montrai encore plus heureuse, et surtout motivée à me préparer, et à préparer Shiloh pour cette fameuse promenade sans attendre plus longtemps. Non pas que j’étais pressée d’y aller et que si je n’y allais pas dans les dix prochaines minutes, la journée serait foutue, mais plutôt parce que j’avais donné rendez-vous à Gabriel, un de mes amis qui avait également un enfant, une fille dans son cas, qui aimait bien, visiblement, aller se promener au parc. Au début, je devais admettre que l’idée d’aller faire une promenade entre père et mère me faisait étrange, mais au final, j’avais appris à apprécier l’activité, parce que non seulement, c’était plus motivant mais de plus, cela me permettait d’avoir des discussions un peu plus élaborées que celles que j’avais chez moi, lorsque j’étais seule avec Shiloh. Me faisant un devoir de ne pas être en retard, je n’attendis donc pas plus longtemps pour vêtir mon fils d’un pyjama relativement chaud, ajoutant par-dessus celui-ci une veste ainsi qu’un bonnet pour qu’il n’attrape pas froid, puisque l’automne commençait à bien s’installer sur la ville, alors il valait mieux prévoir plus que moins. Pour ma part, je n’eus pas à me préparer longtemps, me contentant de simplement enfiler un jean puis un chemisier, un léger manteau par-dessus pour compléter le tout. Une fois que je fus prête, je profitai du fait que Shiloh était tranquille dans son siège pour préparer un sac avec ce qui pourrait être nécessaire si la promenade s’éternisait, soit des couches, des jouets, un pyjama de rechange et un biberon préparé au préalable. Je mis le sac dans la poussette, puis maintenant prête, je pris mon bébé, l’installai dans la poussette, et je sortis de l’appartement que je verrouillai derrière moi. Quelques minutes après, j’avais quitté l’immeuble, et je pouvais librement marcher dans la rue, me dirigeant vers le parc tout en conduisant la poussette devant moi. Cela ne prit qu’un petit moment avant que je sois au point de rencontre établi par Gabriel et moi-même lorsque nous avions prévu cette sortie, et voyant que j’étais la première, je pris le temps de m’assurer que Shiloh était à l’aise, qu’il n’avait pas trop froid ou trop chaud, en attendant que mon ami arrive avec son enfant.